Accept + Phil Campbell & The Bastard Sons – Le Bikini, Toulouse, 28.10.2024

Accept. Presque 50 ans au compteur et toujours sur les routes, à l’image de son leader, le guitariste stakhanoviste Wolf Hoffmann, seul rescapé de la formation originelle. Et même si la carrière de la formation allemande a connu des hauts et des bas, suite notamment à des line up instables, le groupe a toujours su relever la tête et aller de l’avant au travers de pas moins de 17 albums, 5 albums live, des compilations et des singles en pagaille. Bref, Accept est toujours bel et bien là, solidement accroché à la scène du heavy metal à l’ancienne.

Dans le cadre de son dernier album, Humanoid, sorti le 26 avril dernier chez Napalm Records, Accept est de retour à Toulouse, sous l’égide de l’association SPM, moins de 2 ans après son dernier passage. Pour l’occasion, les Allemands sont accompagnés par le groupe de l’ex-Motörhead Phil Campbell accompagné de ses Bastard Sons. Autant dire que les amplis vont cracher des décibels à la plus grande joie des spectateurs ! Et ça, les Toulousains l’ont bien compris, puisque la salle est pleine comme un œuf. Malgré leurs âges avancés, Accept et Phil Campbell font toujours recette...

PHIL CAMPBELL & THE BASTARD SONS

C’est aux alentours de 21h10 que les Gallois montent sur les planches sous de copieux applaudissements. Il faut dire que le groupe joue régulièrement dans le sud et que le capital sympathie de l’ex-Motörhead et ses rejetons est toujours au beau fixe de par chez nous. Visiblement heureux de cet accueil fort chaleureux, le groupe attaque dans d’excellentes conditions sur un « We’re The Bastards » des familles. Le son est bon, les musiciens bien en place et l’ami Phil, placé côté jardin laisse le chanteur Joel Peters prendre toute la lumière. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce dernier n’a pas son pareil pour se mettre le public dans sa poche grâce à une communication simple mais efficace : dire et faire des « fuck » à tout va ! Au final, ça marche plutôt bien car l’audience joue le jeu à fond et se donne bien sur le heavy rock de Phil Campbell & The Bastard Sons (« Freakshow », « Straight Up », « Schizophrenia »).

Phil Campbell & The Bastard Sons à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Et même si l’ombre de Motörhead plane souvent sur les compositions du groupe (« Strike The Match »), la musique des Gallois reste empreinte d’une véritable identité, notamment grâce au jeu de guitare de Phil et de la puissance de la section rythmique de ses rejetons : Todd à la guitare, Tyla à la basse et Dane à la batterie. Ça joue en famille et on sent que les pommes ne sont pas tombées loin de l’arbre...

De son côté, le chanteur Joel Peters - le seul musiciens à ne pas être un Campbell - est comme un poisson dans l’eau au milieu de cette bande et n’a pas de mal à tirer son épingle du jeu grâce à un beau brin de charisme scénique et un chant rocailleux qui interpelle (« High Rule », « Freakshow »).  Inutile de dire que les reprises de Motörhead, « Going To Brazil », « Born To Raise Hell » et le classique des classiques « Ace of Spades » avec un chant se rapprochant de feu Lemmy font vite mouche chez les fans qui hurlent à gorge(s) déployée(s) les refrains. Motörhead  est mort, vive Motörhead !

Phil Campbell & The Bastard Sons à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
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Qui plus est, après un « Strike The Match » corrosif, les musiciens ont la riche idée de terminer en beauté sur un « Killed By Death » hautement efficace. Bim ! En seulement 10 petits titres et un peu plus d’une heure de concert, Phil Campbell & The Bastard Sons a remporté tous les suffrages et a acquis à sa cause le public toulousain. Au travers du « nouveau » groupe de Phil, l’aura de Motörhead est toujours bel et bien vivace. On sent qu’il y a une véritable continuité entre les deux formations et que la flamme est toujours là. Pourvu que ça dure...

Setlist Phil Campbell & The Bastard Sons

  • We’re The Bastards
  • Freakshow
  • Going To Brazil
  • Schizophrenia
  • High Rule
  • Born To Raise Hell
  • Straight Up
  • Ace Of Spades
  • Strike The Match
  • Killed By Death

ACCEPT

Une fois le concert de Phil Campbell & The Bastard Sons terminé, techniciens, roadies et autres s'activent dans tous les sens pour le changement de plateau. En effet, dans le cadre de cette tournée, Accept a décidé de mettre les petits plats dans les grands avec un décorum scénique rappelant Metropolis, le film de science-fiction de Fritz Lang sorti en 1927. La scène et la surélévation de la batterie prennent forme avec notamment des engrenages qui tournent et un habillage industriel qui colle parfaitement à l’univers déshumanisé du dernier album en date, Humanoid.

Quelques minutes plus tard, les musiciens d’Accept montent sur les planches tout de cuir clouté vêtus, dans la liesse générale et ce, même si la dernière venue du groupe est plutôt récente. Qu’importe, les fans sont présents et toujours aussi heureux de (re)voir Wolf et sa bande envoyer du lourd en live. D’ailleurs, c’est avec « The Reckoning » que les Allemands ouvrent le bal et en seulement quelques mesures, on comprend que la machine Accept est toujours aussi bien huilée : le son et le jeu des lumières sont excellents, les musiciens occupent bien l’espace et multiplient les poses pour le public et les photographes, etc. Quelle entrée tonitruante pour ces vieux de la vieille !

Accept à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Comme on pouvait s’y attendre, quelques nouvelles compositions d’Humanoid sont mises en avant à l’instar de « The Reckoning », « Humanoid », « Straight Up Jack » et de « Southside Of Hell » qui sont taillées pour le live. Même si ces morceaux ne sont pas encore connus par le public du Bikini qui les découvre ce soir, on y retrouve la patte de Wolf Hoffmann dans les riffs mélodiques teintés de classiques et le gros son d’Accept. Cependant, le groupe a décidé de faire un large tour de sa carrière ce soir en jouant des titres qui couvrent une large période de 1980 (I’m A Rebel) à 2024 (Humanoid), en évitant soigneusement les années 1990, période moins faste pour Accept.

Inutile de dire que l’audience du Bikini réagit comme un seul homme à tous les hits d’antan comme « Restless And Wild », « London Leatherboys », « Dying Breed », « Princess Of The Dawn » ou « Metal Heart » qui sont toujours aussi efficaces. À ce titre, la tessiture vocale du chanteur Mark Tornillo qui se rapproche de celle de ce bon vieux Udo Dirkschneider réussit à retranscrire la puissance de ces classiques. On se croirait revenu quelques décennies en arrière !

Accept à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

Sur les planches, Accept fait montre d’un savoir-faire indéniable au travers d’une interprétation sans faille, notamment avec l’apport des 3 guitaristes (Wolf Hoffmann, Uwe Lewis, Philip Shouse) qui donne beaucoup de relief à l’ensemble. Même si Wolf est beaucoup mis en avant (le medley « Demon’s Night » / « Starlight » / « Losers And Winners » / « Flash Rockin’ Man »), Uwe et Philip ont droit à leurs soli et prouvent (s’il en était besoin) que les 2 gratteux sont de fines gâchettes (« Midnight Mover », « Restless And Wild »). Derrière, la section rythmique tourne à plein régime avec le bassiste Martin Motnik et le batteur Christopher Williams qui réalisent une belle prestation et ce, même s’il est assez difficile de faire oublier la paire d’antan, Peter Baltes (basse) / Stefan Schwarzmann (batterie), notamment sur des titres comme « Breaker » ou « Metal Heart ».

Mais qu’on ne s’y trompe pas : cet Accept-là est redoutable et ô combien énergique. En effet, en véritable rouleau compresseur qu’il est, le sextet sait ménager ses effets pour proposer un set de heavy metal à l’ancienne qui sent la sueur et les tripes (« London Leatherboys », « Dying Breed » ou « Shadow Soldiers »).

Accept à Toulouse - Crédits photos : Vincent BN
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe

En définitive, malgré le poids des années, Accept a démontré ce soir qu’il était toujours l’un des fers de lance du heavy metal. Et même si les compositions ne font pas preuve d’originalité depuis maintenant des lustres, les Allemands savent concocter de bonnes mélodies et des morceaux efficaces. Que demande le peuple ?

Setlist Accept :

  • The Reckoning
  • Humanoid
  • Restless And Wild
  • London Leatherboys
  • Straight Up Jack
  • Midnight Mover
  • Breaker
  • Dying Breed
  • Demon’s Night / Starlight / Losers And Winners / Flash Rockin’ Man
  • Southside Of Hell
  • Shadow Soldiers
  • Princess Of The Dawn
  • Metal Heart
  • Teutonic Terror
  • Pandemic
  • -----
  • Fast As A Shark
  • Balls To The Walls
  • I’m A Rebel


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