Depuis son départ de Megadeth l’an passé, Kiko Loureiro est désormais sans groupe, une première depuis le début de sa carrière avec Angra il y a trente ans. Et autant le dire d’emblée, cette situation n’est pas pour nous déplaire, puisqu’elle permet au guitariste brésilien de se reconcentrer sur sa carrière solo et de donner un successeur au très bon Open Source, sorti il y a déjà quatre ans.
Theory of Mind est d’ailleurs dans la droite lignée d’Open Source et voit le guitariste se lancer de nouveau dans un metal progressif instrumental au son résolument moderne (« Borderliner », « The Other Side of Fear » presque djent), loin des clichés du shred des années 80. Une fois de plus, Kiko Loureiro s’est entouré de la section rythmique d’Angra (constituée de Bruno Valverde à la batterie et de son comparse de longue date Felipe Andreoli à la basse), assurant lui-même les claviers (conjointement avec sa compagne, la Finlandaise Maria Ilmoniemi) en plus des guitares rythmiques et lead.
A travers onze nouvelles compositions, le Brésilien se fait une fois de plus inventif et technique (sa rythmique saccadée sur « Point of No Return » force le respect), parfois groovy (« Mind Rise ») mais propose surtout des leads de guitare toujours mélodiques (le refrain de « Lost in Seconds ») et des thèmes qui rentrent dans le cerveau pour ne plus en sortir (« Talking Dreams » que vous risquez de rapidement fredonner après une ou deux écoutes). Comme sur Open Source, l’ex-guitariste d’Angra ose des accordages plus bas qu’à l’accoutumée (« Point of No Return ») et donne autant d’importance aux riffs qu’aux parties lead, construisant ses morceaux instrumentaux comme de vraies chansons structurées.
Sa carrière l’a démontré à de nombreuses reprises, Kiko est aussi à l’aise sur une guitare électrique que sur une acoustique. C’est une fois de plus flagrant sur « Raveled » aux ambiances orientales tellement prenantes, que l’on aurait souhaité plus de titres dans cet esprit. Mais les compositions solides, ce n’est pas ce qui manque sur ce nouvel album solo comme le musicien le montre avec « Finitude », « Blindfolded », ou encore « Point of No Return » et « Talking Dreams », bien loin de la démonstration stérile.
Ce sixième opus solo se distingue de la masse d’albums instrumentaux par le fait qu’il ne s’adresse pas uniquement aux musiciens. La vitesse d’exécution n’est pas au cœur des compositions, bien que sur ce point, il soit difficile de prendre le Brésilien en défaut. Les lignes mélodiques et les rythmiques syncopées de ce Theory of Mind plairont sans aucun doute aux amateurs de metal progressif à la fois classique et moderne. Tout en s’inscrivant dans la continuité d’Open Source, ils parviennent à le hisser encore un cran au-dessus. Une réussite !
Tracklist :
1. Borderliner
2. Out of Nothing
3. Mind Rise
4. Talking Dreams
5. Blindfolded
6. Point of No Return
7. Raveled
8. Lost in Seconds
9. The Other Side of Fear
10. The Barefoot Queen
11. Finitude
Déjà disponible en autoproduction