Moshpit à la maison !
Après avoir mis tout le monde d’accord avec Phantom Antichrist, Kreator délivre ici un témoignage live de la tournée qui a suivi la sortie de l’album. En près de deux heures, le nouveau live du groupe retrace fidèlement l’ambiance sulfureuse d’un concert de Kreator, avec les hymnes, l’agressivité propre à Mille Petrozza et sa bande et l’atmosphère qui règne dans le public. Un live complet et réussi.
"The Kreator has returned !" Les habitués des concerts de Kreator sont familiers avec cette phrase que répète Mille Petrozza chaque soir depuis quelques années. Cette fois-ci, ils reviennent dans un live officiel, 10 ans après le Live Kreation, qui retraçait la tournée qui a suivi la sortie de l’album Violent Revolution, disque qui marquait le retour du groupe au thrash après quelques années d’expérimentations diverses.
Cette fois-ci, le groupe se concentre sur un seul concert, capté à Oberhaussen (Allemagne) en décembre 2012, un mois et demi après le concert qu’avait donné Kreator au Bataclan. La setlist est similaire, avec une grosse part de Phantom Antichrist, ce qui montre à quel point le groupe est fier de son disque. Hormis cette mise en avant, le groupe joue la carte de l’équilibre, avec des titres récents désormais classiques ("Enemy Of God", "Hordes Of Chaos"…) comme les anciens morceaux indémodables ("Pleasure To Kill", "Betrayer"…).
Comme le groupe a eu la possibilité de remplir un peu plus son live, il en a profité pour y inclure des titres de la précédente tournée en guise de bonus. On retrouve ainsi quelques morceaux de l’album Hordes of Chaos, comme "Demon Prince", mais aussi des anciens morceaux ressortis des tiroirs en cette occasion, comme "When The Sun Burns Red" et "The Pestilence". A propos de ce dernier, on remarque qu’il inclut "Impossible Brutality", qui n’a pas été mis sur une piste séparée.
Avec ses bonus tracks, on a donc une setlist relativement différente de celle du Live Kreation. Peu de morceaux des années 90 subsistent (exit les "Renewal" ou "The Golden Age") pour laisser place à plus de titres post-Violent Revolution, et quelques vieilleries qui n’y figuraient pas. Si les classiques habituels restent, il n’y a pas beaucoup de répétition avec le live précédent (9 morceaux sur 25).
Ce nouveau live montre à quel point le groupe déborde encore d’énergie, après plus de 25 ans de thrash sulfureux. Mille Petrozza crache toujours sa haine avec cette même rage, les musiciens sont carrés et propres, la preuve avec se solo acoustique de Sami Yil-Sirnio qui introduit United In Hate. La section rythmique, assurée par Speesy et Ventor est toujours aussi implacable et véloce. Toute cette rage est retranscrite avec un son très propre et un mix millimétré, de manière à ce que tous les instruments restent parfaitement clairs, sans pour autant que la sueur et la rage du live ne soit édulcorée, notamment au niveau du public, qui hurle à l’unisson certains passages épiques, notamment sur "Phobia".
Témoignage de scène rageur et complet, Dying Alive a tout pour satisfaire les amateurs de thrash metal pur et dur, que Kreator sert ici sur un plateau d’argent, avec de nombreux morceaux et une prod aux petits oignons. A croire que la réussite est totale pour tout ce qui touche à Phantom Antichrist.
Photos prises au Hellfest 2013 par Nidhal Marzouk / Yog Photography.
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