Alors là je fais ma « mea-culpa » comme disait l’ennemi de l’époque!
L’album est sorti en début d’année, mais que voulez-vous, parfois on passe à côté de grande schoses. C’est pour cela que je prends ma plus belle plume numérique afin de corriger mon erreur.
Tout d’abord, merci au Motocultor pour avoir programmé les parisiens de Lutece afin que l’on puisse apprécier son Black Metal épique en condition réelle car comme vous le savez l’épreuve de sortir un CD en est une, mais ensuite ; le défendre en live en est une autre. Comme vous aviez pu le lire dans notre dossier Motocultor 2013, j’avais été totalement subjugué par la qualité, la maîtrise et le professionnalisme de ce jeune groupe. Comme je l’expliquais par la suite à Asgaroth (chanteur du groupe) après leur show, j’avais l’impression qu’ils avaient de nombreuses années de métier, des doigts cornés par des heures de toucher de cordes, des nuits entières à écrire et à trouver des riffs étourdissants.
Alors quand on prend une claque comme ça en live, on « arrête tout » puis on revient en ce début d’année 2013 pour retourner dans notre hiver froid et écouter l’un des albums qui m’a le plus ébloui cette année. Il ne faut pas exagérer, l’année n’est pas encore terminée et quand un album mérite autant, ne soyons pas feignant pour replonger dans un petit chef d’œuvre parisien.
Lutèce est avant tout une formation constituée de deux têtes pensantes, Denosdrakkh le multi-instrumentiste et le chanteur Hesgaroth qui s’occupe aussi des textes.
La production est parfaite mettant en relief la variété des morceaux, il a été mixé et mastérisé par Lasse Lammert Au LSD Studio en Allemagne (Svartsot, Alestorm).
L’album est un plaisir entier, une délectation musicale dont on ne se lasse pas. Chaque nuance, chaque couleur y est enivrée, le piano sur l’intro de « Where are you Mars », le cor qui annonce l’attaque imminente sur l’intro « Fields of Gergovia » qui ouvre l’album nous plonge dans une ambiance de batailles gauloises face à l’empire romain (bon ok on aurait aimé qu’elle dure des heures). Suivi d’un « A Moonless Night » d’une maturité incroyable.
Lutece a ce côté bravoure que l’on retrouve chez Primordial et une intelligence que l’on retrouve chez Emperor. C’est de l’honneur que l’on ressent dans chaque riff comme celui que l’on retrouve sur « Gallows Reign » ou la mélodie et le refrain étourdissant de « Last March to the Grave ».
Comme l’écrit le groupe c’est « une fresque épique à la gloire du passé ». C’est relever le passé par rapport à un quotidien plus banal voire médiocre qui nous entoure afin de gonfler le buste pour montrer notre force par rapport à un ennemi qui parfois est souvent plus fort.
Le Black Metal est épique sans tomber dans la caricature des flutes, des accordéons et des instruments anciens. Ici on reste entre batteries, guitares et basse (Comme sur la fin de « I Am the Sword » où elle nous hypnotise dans un duo avec la batterie pour finir par un solo magnifique). – En live il utilise une basse 6 cordes…
Le chant de Hesgaroth dégage de la puissance, de la violence et retranscrit bien les sentiments. Il sait nous promener entre violence noire et clair obscure ; victoire et défaite ; tristesse et joie.
On passe de morceaux purs BM rapides aux riffs puissants avec « Sunk into Oblivion » ou l’ensorcelant « I Am The Sword » à des moments plus calmes limite doom avec « The Myth of Fallen Lords », Heavy Metal avec le bonus Track « Metal Legacy » ou même mélancolique avec l’outro « Imbolc ».
Bref c’est un album qui déborde de sentiment de bravoure, d’émotion retraçant d’anciens combats de nos valeureux ancêtres. Le côté Pagan se retrouve aussi dans les bruits d'ambiances, certains riffs enivrants et les textes retraçant des histoires de batailles et de l'insoumission du peuple Gaulois face à l'empire.
Et encore pour m’excuser, et un peu comme ils le disent si bien ; ma chronique est « un cri contre mon oubli » tout comme le leur qui est « un cri contre l'oubli en l'honneur de notre passé ! »
Bon et puis si vous saviez tout ça tant pis, ça fera une petite piqûre de rappel d’autant plus que l’album doit être maintenant plus facile à trouver grâce à Battle's Beer, Adipocère.... Sinon, regardez vos agendas, ils tournent surement proche de chez vous. Messieurs les tourneurs : donnez leur la chance d’ouvrir et de tourner avec les plus grands car ils le méritent amplement. Et puis ce sont des Gaulois par Toutatis !!!
Lionel / Born 666