Voilà deux ans que Mystic Prophecy, groupe mi Allemand mi Grec de Power Metal crée au début des années 2000 ne nous avait pas délecté d’un succulent album. Aujourd’hui je vous présente Killhammer, paru fin septembre, qui je le pense est plus abouti que le dernier en date, Ravenlord. Refaisons tout d’abord un tour d’horizons des 5 membres du groupe ; Connie Andreszka (basse), Claudio Sisto (batterie), Markus Pohl (guitare), Roberto Dimitri Liapakis (chant) et Constantine (guitare), qui ont désormais tous signé chez Massacre Records.
Après 7 albums studio, Mystic Prophecy nous sert là une belle galette de Power Metal, mais qu’apporte t-il de plus depuis ces deux dernières années ? Comment ce groupe, encore trop peu connu du grand public peut-il tirer son épingle du jeu dans cet étroit couloir de la gloire ? Surtout que les « bons » groupes de Power ne manquent pas de s’accaparer tout l’espace disponible. Bon, vous me direz, et les premières parties alors ? Ok, mais Mystic Prophecy a tendance à jouer un Metal « U.S », viril, puissant, glissant parfois vers un metal plus trash qui semblerait moins apprécié chez nous européens, dans le genre, nous pouvons évoquer Iced Earth qui fait quant lui un carton en Europe. Alors où est la recette du succès ?
Peut-être que le succès est aujourd’hui dans les reprises, il est facile d’en citer, puisque presque la totalité des groupes de Metal tout style confondu en à déjà fait une ou plusieurs : Turisas, Heavenly, Children of Bodom, As I lay dying, Firewind, Norther … et j’en passe !!! Alors Mystic Prophecy s’y attaque aussi ! Et je vais commencer donc par la fin de l’album puisque vous y découvrirez un morceau qui n’est pas sans être un des plus connu du Metal des années 80, j’ai nommé « Crazy Train », oui oui, celle d’Ozzy Osbourne ! Pour rappel, le groupe avait déjà clos son précèdent album par une reprise d’Ozzy (« Miracle Man » sur Ravenlord en 2011). Alors ils ont plutôt bien choisi leur titre puisque « Crazy Train », pour la petite histoire, est une chanson qui fait partie du classement des 40 meilleures chansons de Metal selon VH1 (chaine de télé musicale Américaine). Pour les sceptiques, je vous rassure, cette reprise est plutôt réussie, sans dénaturer l’original, sans non plus la réinventer, c’est un ‘cover’ appréciable qui powermetalise un titre un peu vieillot.
Bon, le reste de l’album est tout simplement bon, juste, et globalement en place et c’est normal puisqu’on en est tout de même sur un 8me album studio ! Le contraire n’aurai pas mérité plus de 5 lignes, comptant la présentation du groupe. Si j’ai une référence à vous donnez, Firewind, oui on s’en approche, comme une déviance de ce dernier, les ressemblances sont frappantes à l’image de « Armies of hell » et « Set the world on fire ». Il manque simplement une grosse dose d’énergie, tient étrangement je me rappelle un live de Firewind cette année qui manquait lui aussi d’un peu de vitamine C…Bref revenons à cet album.
Killhammer commence tout bonnement par une composition du même titre, un choix discutable puisque d’autres compos auraient bien mieux lancé l’album comme « Kill the beast » par exemple ou « Children of the damned », bien plus rythmées et puissantes à mon sens. Mais il semblerait que depuis Ravenlord, Mystic Prophecy prenne l’habitude de commencer par un titre qui porte le nom de l’album et qui ne plonge pas l’auditeur dans le bon bain ! Celui du POWER metal.
Bon, le meilleur a été dit, quoi que… cet album révèlera sans doute quelques perles, une ou deux, à l’image de « To Hell and Black » que le groupe affiche fièrement par un clip sur son site officiel, représentant une jeune fille perturbée entre les riffs de la chanson et son désir de reconquérir son mâle, finalement, nous savons tous par quel côté elle se laisse tenter. Ce titre révèle un refrain facilement mémorisable, un solo qui fait vraiment décoller, surtout si on se concentre sur le clip et un rythme qui force ce petit mouvement de tête que nous autres métalleux apprécions particulièrement.
Mon coup de cœur offert par Mystic Prophecy sur Killhammer reste « Children of the damned », tout y est : une intro entrainante, des riffs lourds, puissants et clairs à la fois et un solo tout simplement endiablé qui n’en finit pas, et ce, pour notre plus grand plaisir (environ 45 secondes).
Enfin, j’évoquerais la pochette de cet album, qui, à l’instar des deux précédents Ravenlord et Fireangel, se révèle plus claire et représente davantage l’énergie libérée par le Power metal. On y retrouve le fameux « HAMMER » symbole dans bon nombre de groupe de power et qui était absent jusqu’alors chez Mystic Prophecy. Cet Artwork issu du travail de Uwe Jarling illustre un guerrier épique plutôt agressif, tout comme le style musical du groupe, brandissant son marteau orné de skulls menaçantes, sortant des ténèbres illuminées par les flemmes de l’enfer. Il porte à sa ceinture un livre sacré ressemblant fortement au Necronomicon, livre des morts, de Sam Raimi et est suivi de serpents-dragons répendant le feu et de corbeaux annonçant la mort.
Globalement, c’est un album qui séduit, qui efface sans aucun doute les déceptions de Ravenlord et qui remet Mystic Prophecy sur la bonne voie. Effectivement, on retrouve sur cet album ce qui a fait le succès du groupe, des compos originales et des refrains marquants, avec des riffs lourds et puissants. L’ambiance générale plus sombre qu’à l’accoutumé dans le genre surprend, la voix robuste de Monsieur Liapakis mystifie, la batterie de Claudio Sisto entraine et les solos bien ficelés de Constantine et Markus Pohl comblent l’auditeur. Ce Power metal thrash burné allemand est incontestablement efficace et Killhammer sera un nouveau succès.