The Dillinger Escape Plan (+ Maybeshewill) au Divan du Monde (28.09.2013)

Après avoir sorti un album une fois de plus encensé à la fois par la critique et les fans, The Dillinger Escape Plan était attendu de pied ferme à Paris. C'est dans la petite salle du Divan du Monde que les troubles à l'ordre public ont eu lieu. Lors de ce concert complet, le combo du New Jersey a une fois de plus confirmé sa réputation de référence en matière de live.

Maybeshewill
 

Les anglais délivrent un post-rock instrumental sous stéroïdes qui est loin d’être désagréable à l’écoute. Nous sommes chanceux, car le son est plutôt bon pour une première partie. Les compositions sont solides, et l’idée d’ajouter un clavier est intéressante, même si ses parties n’ont pas l’air d’un intérêt musical fou. De plus, le claviériste sera totalement écrasé par les guitares dans le mixage, le rendant inaudible par moments, dommage.
 

Maybeshewill, live report, 2013, Divan du Monde, The Dillinger Escape Plan,
 

Sans avoir inventé l’eau chaude, Maybeshewill a clairement sa signature sonore, avec une musique qui passe parfaitement le cap du live. On notera une légère répétitivité dans les morceaux, qui pourrait être évitée si le claviériste avait un rôle plus actif, encore une fois.  Le groupe terminera son set sur une chanson beaucoup plus pêchue que le reste du set, et on constate que Maybeshewill est encore plus efficace lorsqu’il évolue dans ce style. Le groupe évolue dans un style totalement différent que The Dillinger Escape Plan, preuve d’une volonté d’ouverture musicale dont nous avait parlé Ben Weinman en interview.

The Dillinger Escape Plan
 

Avant de commencer le report du concert, petite déception : pendant le changement de plateau, on verra le technicien visuel de Dillinger faire ses tests sur les deux écrans prévus à cet effet. L’effet de surprise en aura donc pâti, mais bon, passons.

The Dillinger Escape Plan entame son set avec l’ultra-agressive "Prancer". Et c’est déjà le carnage dans la fosse, le public est chauffé à blanc par les allées et venues de Greg Puciato, à moins que ça ne soit par Ben Weinman, qui ne cesse de grimper sur son ampli. Le même Ben fera d’ailleurs un stage-dive pendant l’une des chansons, avant de remonter dare-dare sur scène. Le groupe lance ensuite "Farewell, Mona Lisa" et le très groovy "Milk Wizard".

 

Dillinger Escape Plan, Divan du Monde, 2013, Paris, Ben Weinman,

Musicalement, rien à dire, ce groupe est une machine de guerre. A croire que les musiciens de mathcore font partie des meilleurs de la scène métal. (souvenir du concert de Converge au Hellfest 2013 ) On a rarement entendu une telle maîtrise, en dépit de l’attitude on ne peut plus active du groupe sur scène.  Le seul à être un peu moins en forme est Greg, qui n’est pas très en voix ce soir. En un sens, c’est compréhensible, car si le bougre se donne comme il l’a fait ce soir-là à chaque concert, on imagine bien que ses cordes vocales doivent être bien fatiguées ! Il reste cependant un excellent leader sur scène, et continue sa sympathique habitude qui consiste à se rapprocher du public pour que quelques fans puissent eux aussi hurler dans son micro. La conviction est là !

 

Dillinger Escape Plan, Divan du Monde, 2013, Greg Puciato,

En solo, Ben Weinman est impeccable, et aussi impressionnant de maîtrise qu’en rythmique. Pour ajouter une dimension visuelle à sa musique, le groupe a fait judicieusement installer deux écrans qui projettent des vidéos bizarroïdes ou malsaines : à l’image de l’univers du groupe. Le concert continue à un rythme effréné, avec un bon nombre de brûlots mathcore comme on les aime. La setlist est manifestement axée sur le dernier album, ce qui n’a pas l’air de déranger le public, bien au contraire, à en juger par le nombre de personnes scandant les paroles.

 

The Dillinger Escape Plan, 2013, live report, Paris, le Divan du Monde,

Le son est de plus en plus précis au fur et à mesure du concert, ce qui est plutôt appréciable.  Et c’est déjà l’heure du rappel ! Mais le groupe rapplique rapidement pour achever comme il se doit un beau concert avec "Gold Teeth on a Bum" et "Sunshine the Werewolf". The Dillinger Escape Plan a donc une nouvelle fois confirmé son statut de référence en live. Une interprétation exemplaire, un très bon son et une envie débordante d’en découdre. What else ?

Setlist :

Prancer
Farewell, Mona Lisa
Milk Lizard
Panasonic Youth
Room Full of Eyes
Black Bubblegum
Sugar Coated Sour
Hero of the Soviet Union
Nothing's Funny
One of Us Is the Killer
Crossburner
Behind the Wheel
(Depeche Mode cover)
Good Neighbor
When I Lost My Bet
43% Burnt

Encore:

Gold Teeth on a Bum
Sunshine the Werewolf

NDLR : Si le personnel du Divan du Monde avait répondu à nos multiples appels le jour J, nous aurions pu savoir que les concerts commencaient à 19h15 et non à 20h comme affiché sur le site de la salle. En conséquence, nous n'avons pas assisté à la performance de Circles, groupe qui ouvraient les hostilités ce soir-là. Ce genre de confusion devient une habitude, ce qui pourtant nuit à la fois aux spectateurs et aux artistes. Dommage que l'effort ne soit pas fait.

Photos : Arnaud Dionisio (à Paris) / © 2013 Deviantart
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

 



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