Ca y est ! On tient notre croisement entre les Ramones, les Sex Pistols et la fille d’Iggy Pop. Ca s’appelle Barb Wire Dolls. D’origine grecque et partie chercher amour, gloire et beauté du coté de la cote Ouest, la chanteuse Isis Queen et ses deux acolytes commencent à créer le buzz. Gabe Hammond, ex-Fuzztones, a fait partie du line-up un temps. C’est Steve Albini (The Stooges, Nirvana, Pixies) qui a produit leur album Slit à la pochette sulfureuse. Punk bien évidemment.
On retrouve des bonnes grosses guitares saturées façon Marshall années 80. Isis Queen, dès les premières parties vocales rappelle qui mène la baraque. Une férocité terrible dans le style rappelant une certaine Katie Jane Garside de Queen Adreena. En tout cas ce LP Slit s’annonce bien avec un premier titre évocateur du nom de "Revolution" et je vous rassure de suite, rien à voir avec le titre des Beatles de l’album blanc.
"Shut Up Slut" illustre le coté Ramonesque des Barb Wire Dolls. Quatre accords, 2 minutes trente et le tour est joué. On pense aussi aux Misfits de Glenn Dantzig. Pas mal comme références. Comme "Shut Up", "I Wanna Know" va à l’essentiel mais avec des parties terriblement sensuelles. "I wanna know" éructe Isis. Mais qu’on lui réponde, bordel de merde !!!
Ces gens là viennent de 77. C’est sûr, la machine a remonter existe. La De Lorean du Doc Brown fonctionne à merveille. Les Sex Pistols et le punk 77 sont omniprésents. Isis Queen dégage une puissance et un magnétisme même sur le disque. La production bien léchée d’Albini pouvant même gêner les puristes du mouvement.
La belle s’essaye aussi à des registres plus tranquilles. Une trentaine de secondes de paix dans ce monde de brute avec l’intro de "Devil's Full Moon", ballade où la vocaliste montre l’étendue de ses possibilités. En tout cas, on se remet au travail et ca braille fortement, la demoiselle semble avoir de la personnalité à revendre. Moi j’achète. Même combat pour "Wild Child Diamonds" où la voix se fait plus sensuelle et vaporeuse façon Nico sur "Sunday Morning".
Parfois on lorgne aussi vers le gros rock heavy façon Doro Pesh de Warlock comme sur "World On Fire" tandis que les grattes restent puissantes et bien punk. Ici, pas question de solos avec dégueulis de notes. On reste sur l’essentiel pour notre plus grand plaisir. "Destroyer Boy" est aussi dans le registre métal poilu qui enfonce le clou mais toujours cette absence de solo qui recolle avec le coté punk. Derrière les futs, un descendant de John Bonham cogne comme si sa vie en dépendait. Encore un morceau bien entrainant.
"L.A." est un rock puissant à gros son. Une rythmique implacable à la façon d’un Iron Man de Black Sabbath. Efficace. Les parties vocales sont très mélodiques. On s’éloigne un peu du chant punk et Queen Isis nous montre un autre aspect de sa personnalité. On n’oublie quand même pas de finir en joyeux bordel.
La voix de la reine Isis fait encore des merveilles sur "Walking Dead" ou la belle hurle à qui veut bien l’entendre sur une base emmenée à un tempo de dingue. C’est sur que comme ça, elle va y arriver à nous réveiller les morts… George A Romero n’a qu’à bien se tenir.
L’album est donc très centré sur la voix de la chanteuse et soutenu par une rythmique de feu avec une disto Marshallesque. Queen Isis jette toutes ses forces dans la bataille est illustre parfaitement le thème de crise adolescente sur "Teenage Crisis", écrin des quelques braillements de qualité de la belle. Terrible morceau qui se pose comme un single en puissance.
Avec ce Slit des Barb Wire Dolls, on obtient donc un mélange de metal punk. Les gens ont quand même bossé avec Tom Zutaut (qui a signé Motley Crue et Guns N Roses). Les critiques de la presse sont dithyrambiques. Nouveau revival punk, nouveaux Nirvana, pas pareil. Tout le monde semble vouloir raccrocher les Barb Wire Dolls. Peut-être que ces derniers sont en train de créer une brèche vers quelque chose de nouveau… En tout cas pas de fumée sans feu, Slit est vraiment intéressant et ce n’est pas étranger à la magnifique Queen Isis.