Créé il y a neuf ans, Sahg est de retour après trois albums unanimement salués par la critique : I (2006), II (2008) et III (2010). C’est donc logiquement qu’on pouvait s’attendre à un IV, mais les norvégiens décidément inspirés ont choisi de créer un concept album : Delusions Of Grandeur. Cet album produit par Iver Sandøy (Enslaved, Krakow) paraitra sous le label Indie Recordings ce lundi 28 octobre 2013 chez tous les bons disquaires.
On retrouve donc Olav Iversen (Manngard) au chant à la guitare, Thomas Tofthagen (Audrey Horne) à la guitare, Thomas Lønnheim à la batterie, et un petit nouveau à la basse : Tony Vetaas. Le quatuor nous livre comme à son habitude un Heavy Rock efficace, aux accents stoner, prog, et hard rock old school assumés.
Le thème de ce concept album est donc la folie des grandeurs, celle d’un personnage qui s’enferme progressivement dans sa folie. Il se construit au fur et à mesure un univers imaginaire dont il est le maitre, se détachant du monde réel. Arrivé au plus haut point de son univers, ce dernier s’écroule, et le personnage dérive lentement vers le néant.
L’album commence avec « Slip Off The Edge Of The Universe », dont l’intro nous plonge dans un univers froid et mélancolique, mêlé à un esprit stoner rock présent. La décadence se poursuit avec « Blizzarbone » et son ambiance psyché/prog.
Sur « Firechild », morceau au tempo plus rapide, le jeu de batterie de Thomas Lønnheim n’est pas sans rappeler le jeu d’un certain Mikkey Dee. La mélodie du morceau quant à elle nous rappelle que le groupe partage un guitariste avec Audrey Horne, tout comme sur « Then Waken the Beast », et « Ether », avec ses riffs acérés et son solo tout en feeling. Entre ces morceaux, on retrouve « Walls of Delusion », au son stoner lourd et brut.
« Odium Delirium », morceau instrumental, réveille quelque peu avec ses riffs rapides et efficaces.
L’album se termine avec « Sleeper’s Gate To The Galaxy », power ballad de 11 minutes qui clôt l’œuvre en beauté.
On regrettera à certains moments un mix un peu trop compressé, et une voix qui a tendance à se noyer dans la reverb.
Sahg fait partie de ces groupes qui nous démontrent une fois de plus que les norvégiens ne sont pas bons qu’à jouer du true Black Metal, et savent aussi exceller dans un registre plus subtil.