Stormlord – Hesperia

Stormlord est un monument dans le monde du métal, et reste pourtant si peu connu du grand public. Ceux qui connaissent le groupe se rappelleront sans aucun doute du bijou qu'était The Gorgon Cult, album justement culte mêlant avec rafinement le black metal symphonique et épique à des mélodies proche du death mélodique ("Dance Of Hecate", "Wurdulak", "The Oath Of The Legion", "The Gorgon Cult"). Mais il y eu aussi l'album marqué par une ouverture d'esprit plus présente (notamment avec la splendide "The Castaway"), Mare Nostrum, dernier album en date avant celui qui nous intéresse aujourd'hui. Né en 1991 (même période que les géants du marketing symphonique d'aujourd'hui -Cradle Of Filth et Dimmu Borgir-), Stormlord est un groupe immanquable pour peu que l'on s'intéresse au black metal, au symphonique, au mélodique ou encore à l'épique, et il va nous le prouver encore une fois avec Hesperia, sorti le 20 septembre 2013.

Stormlord s'était un peu fait oublié depuis la sortie de l'excellent Mare Nostrum en 2008. Les 5 ans séparant les deux albums et un manque de communication certain, notamment sur la sortie de Hesperia, sont deux des raisons de cet oubli malheureux. Le groupe n'a pourtant pas chômé visiblement : le nouvel album commence remarquablement bien. Tous les ingrédients indispensables à la musique si personnelle du groupe sont présents, des claviers atmosphériques rappelants Moonsorrow, aux rythmes de batterie parfois proches du martial de Rotting Christ, en passant par les lignes de chant oscillants entre cris black, growls death et narration.

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Si "Aeneas" est une très bonne introduction à l'univers du groupe, "Motherland" est d'ores et déjà un tube ! Combinant des sonorités orientales (rappelant "Legacy Of The Snake" de l'album précédent) à des riffs de guitares tantôt rythmées façon Amorphis période Tales from the Thousand Lakes, tantôt modernes, vraiment pas loin d'un djent (!), Stormlord prouve qu'il sait évoluer tout en restant à la fois traditionnel et égal à lui-même. La production de l'album est d'ailleurs un très bon compromis entre puissance et atmosphères.

"Bearer Of Fate", lui aussi, aura son riff djent très moderne dès l'introduction, pui poussera encore le bouchon du modernisme avec une voix electronique étrange (façon... Darft Punk ?), mais bien intégrée à la chanson. L'ensemble de l'album suivra cette ligne directrice marquée par l'ouverture d'esprit, la modernité et la tradition Stormlord (notamment pour les côtés atmosphériques et épiques constamment respectés). Le titre éponyme, "Hesperia", en est d'ailleurs probablement le meilleur témoin.

Aucun réel temps mort ne vient freiner la progression de Hesperia. L'album avoisine les 45 minutes et est particulièrement bien dosé. Globalement, on retrouve toujours un titre plus posé et atmosphérique, venant adoucir un titre plus entraînant ("Hesperia" pour "Bearer Of Fate", "Sic Volvere Parcas" pour "Onward To Roma"...). Mention très spéciale pour l'unique interlude instrumentale de l'album, "Sic Volvere Parcas" ! Son piano envoutant et mélancolique nous entraîne, nous prend aux tripes pour nous relacher malheureusement bien trop vite, dans la gueule de lion grande ouverte qu'est "My Lost Empire".

On se laisse enfin bercer par la huitième et dernière offrande du groupe, longue épopée atmosphérique aux mélodies rappelant l'esprit Moonspell ("Fullmoon Madness") et venant contre-balancer une fois de plus l'énergie du titre précédent. "Those Upon The Pyre" plaîra particulièrement aux amateurs de nappes atmosphériques et de voyages (Thy Catafalque) !

Le titre signe la fin d'un périple sans fautes, s'inscrivant purement dans la tradition Stormlord et son atmosphère épiquo-mélodique. Loin de s'arrêter là, l'album particulièrement bien dosé propose son lot de surprises, notamment quelques riffs modernes très bien digérés dans l'ensemble plutôt traditionnel. Après tout, c'est aussi ça qui fait l'identité très personnelle de Stormlord ! C'est rare, mais voilà un album où il est bien difficile de trouver un titre qui soit de trop ! C'est simple, Hesperia n'en a pas, et ça fait plaisir de voir un groupe prendre son temps pour parfaire les moindres détails. Les 5 ans d'attente en valaient la peine.

Unna
 

9/10

Tracklist :
1. Aeneas
2. Motherland
3. Bearer of Fate
4. Hesperia
5. Onward to Roma
6. Sic Volvere Parcas

7. My Lost Empire
8. Those Upone The Pyre 

 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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