Pour sa onzième édition, le Festival Rockalies avait mis les petits plats dans les grands. L’association Rockalies, dont l’objectif est de promouvoir le metal dans la région normande a fait venir cette année pas moins de quatre groupes, deux français et deux internationaux dans le petit village de Saint Martin de Fontenay, à quelques kilomètres de Caen.
Il est 18h lorsque nous rentrons dans la salle de l’Espace Coisel. Tout est fait pour donner le sentiment d’un festival bon enfant, mais très sérieux malgré tout. Il est à noter que l’organisation avait prévu un stand restauration et buvette à des tarifs très abordables et en quantité largement suffisante. Les nombreux t-shirt à l’effigie des allemands montrent que le public attend Freedom Call de pied ferme, mais avant cela, place à la scène locale.
Rednekk Rampage
A 19h, les lumières s’éteignent et c’est à Rednekk Rampage d’ouvrir le bal. Le groupe officie dans un Hard Rock Mélodique teinté de Glam (à l’image du look des musiciens), lorgnant vers Mötley Crüe, Extreme ou Mr Big. Si les lumières sont un poil décevantes (elles le seront pour tous les groupes présents), le groupe n’en a cure et se donne à fond, à l’image de son leader Butch, remerciant chaleureusement le public de l’accueil qui leur est fait. Les compositions du quatuor sont pêchues, pleines de feeling et d’énergie, faisant danser littéralement le public, au son de la basse de Will, très groovy. Le son est d’ailleurs très bon, permettant d’apprécier les soli de guitare à la Paul Gilbert ou Nuno Bettencourt. Le chant de Butch est carré, toujours juste et montre que le charismatique leader peut sans problème atteindre les notes les plus hautes de leur répertoire.
Rednekk Rampage n’a pas encore d’album à son actif, mais cela n’empêche pas les musiciens de jouer l’intégralité de leur compositions agrémenté d’un "Raise your Hands" de Bon Jovi en guise de bonus. Après un set d’environ 45 minutes, le quatuor remercie une dernière fois le public et l’organisation des Rockalies avant de laisser sa place au groupe suivant.
Rednekk Rampage
Setlist Rednekk Rampage :
Valley Girl
1999
W.Y.S.I.W.Y.G
Join Us In The House
Pump Up The Volume
Sweetest Fantasy
Reach 4 The Stars
My Destiny
All Night Long
Live Fast
Raise Your Hands (Bon Jovi)
Bloody Mary
Les nancéiens de Bloody Mary, dont le dernier album, Shoot Me, est sorti l’année dernière sont venus montrer sur scène comment ils se défendaient. Après de nombreuses dates un peu partout en France, c’est au tour de la Normandie de les accueillir. Un backdrop à l’effigie de leur très beau logo couvre le fond de la scène. Le trio démarre avec le premier morceau de leur dernier album, "Sx in Xs". Et si le son était très correct pour Rednekk Rampage, il n’est pas de même pour Bloody Mary. Avec un son très brouillon, le groupe qui propose le set le plus musclé de la soirée n’arrive pas à accrocher la majeure partie du public. Pierre (guitare, chant) s’époumone dans le micro, à la limite de la justesse (voire même carrément faux par moments) car le son de basse très saturé couvre malheureusement le reste. C’est très dommage d’autant plus qu’avec des compos lorgnant du côté du stoner et du Hard Rock classique, et des soli très bluesy, le groupe avait tout pour convaincre.
Pourtant l’énergie est belle et bien là, le groupe bougeant dans tous les sens (les cheveux de Pierre également). Le groupe prend le pari de proposer deux nouveaux morceaux ("So many Tears" et "Drag me Down"), mais le son brouillon ne permet pas d’en profiter convenablement. On retiendra tout de même une très belle énergie de la part du trio qui joue à fond sans se soucier du reste.
Le set se conclut sur la reprise des Beastie Boys, "Fight for your right to Party". Tout est dit, la philosophie de Bloody Mary est là, faisant l’apologie d’une urgence Rock n’ Roll. Avec un son meilleur et un peu plus de communication entre les morceaux, le concert aurait pu être très bon.
Bloody Mary
Setlist Bloody Mary
Sx in xs
Party of sin
Lies
So Many tears (new)
Biding Time
Fuck you
Rock n roll ´s business
Drag me down (new)
Fight for your right to party (beastie boys)
White line
H.E.A.T
Venus spécialement de Suède pour l’occasion, H.E.A.T dont le nouvel album Address the Nation est sorti en 2012, a décidé de faire voyager le public des Rockalies dans les années 80, avec des titres rappelant les meilleurs heures de leurs compatriotes d’Europe. Les glam-rockers dont le line up a récemment accueilli en son sein le vainqueur de l’émission Swedish Idol (la Nouvelle Star suédoise), Eric Grönwall, débute le concert avec "Breaking the Silence", premier extrait du dernier album. Le son, redevenu correct, reste cependant très fort. A ce sujet, on rappellera à tous la nécessité de se protéger lors des concerts (certains parents inconscients avaient laissé leurs enfants sans casque, ni bouchons, alors que l’organisation avait prévu le nécessaire en matière de protection auditive…).
Pour en revenir au concert, H.E.A.T met l’ambiance, et même le feu, reposant sur le charisme de son jeune leader épaulé par son guitariste, Eric Rivers, qui fête son anniversaire ce soir là (ses comparses lui feront gouter aux joies locales avec une bouteille de Calva). Le groupe semble heureux d’être là, à l’image du bassiste androgyne Jimmy Jay, qui ne cessera d’haranguer les premiers rangs. Gröwnwall utilise remarquablement bien l’espace qui lui est proposé, s’appropriant particulièrement l’avancée scénique lui permettant d’être au milieu de la foule. Les tubes s’enchaînent, le public se déchaîne, le tout dans une joie très communicative. Sur "Beg Beg Beg", le groupe se prend même pour Led Zeppelin et intègre un extrait de "Rock n’ Roll".
Le groupe termine son set avec "It’s all About Tonight", sur lequel les organisateurs du festival seront conviés sur la scène pour chanter avec le groupe. Et c’est avec "18 and life" en rappel (non prévu) que le groupe comblera son public.
H.E.A.T a donné un excellent concert pour leur première en France. Nul doute que c’est en live que le potentiel des suédois explose et l’on espère les retrouver très prochainement dans nos contrées.
Le sourire d'Eric Gronwall ne fait aucun doute sur son enthousiasme lors de cette soirée.
Setlist H.E.A.T
Breaking The Silence
Better off alone
1000 Miles
Late Night Lady
Straight for your Heart
Beg Beg Beg
Guitar Solo
Downtown
Falling Down
Heartbreaker
Danger Road
In and out of Trouble
Living in the Run
It’s all About Tonight
Rappel :
18 and Life
Freedom Call
Après le concert énorme que vient de donner H.E.A.T, la même question brule toutes les lèvres : Freedom Call sera-t-il à la hauteur ? C’est à une heure tardive que les allemands montent sur scène (il est 23h passés) pour défendre son Best of, Ages of Light, sorti quelques mois auparavant. Le set démarre avec "Back into the Land of Light" en guise d’introduction. Malheureusement, le public commence à fatiguer après plus de 3h de concert, et ce sont des voix timides qui donneront la réplique au très sympathique Chris Bay (Chant, Guitare) sur "Freedom Call". Ce dernier tentera tout pour ranimer le public, avec succès sur "Tears of Babylon" ou "Mr Evil" (débuté en version reggae), n’hésitant pas à réclamer des « boobs » entre deux morceaux, ou en draguant malicieusement les demoiselles du premier rang.
Le charismatique Chris Bay donne de la voix.
La communication du groupe passe essentiellement par son leader, n’hésitant pas à faire preuve de beaucoup d’humour ("Rockstars") dans ses chansons ou en dehors, proposant à qui veut une nuit d’amour avec Lars Rettkowitz (guitare). Chris Bay raconte à toute la salle qu’ils sont heureux d’être ici, à « Zaint Martine dé fonetenai » et qu’ils comptent mettre le feu, puisque de toute façon le lendemain est un dimanche. Les hymnes power metal que sont "We Are One" ou "Power and Glory" entraînent le public dans une vague Happy Metal, concrétisée par les paroles de "A perfect day" et son riff celtisant.
Le groupe en pleine forme malgré l’heure tardive sollicite la foule à plusieurs reprises (qui aura du mal à chanter sur "Power and Glory"). "Far Away" et sa cornemuse déboulent alors (à noter que toutes les parties de clavier seront samplées) et annoncent la fin du show, avant un rappel composé des classiques "Warriors" et "Land of Light".
Freedom Call aura fait preuve d’une énergie débordante pendant ce concert, et de beaucoup d’humour, rappelant par moment les blagues de leur compatriote Tobias Sammet (Edguy, Avantasia). Avec la sortie prochaine de leur nouvel album Beyond, nous espérons revoir prochainement Freedom Call, à un horaire plus clément (le groupe a prévu pas moins de quatre dates en France en avril prochain).
Freedom Call gâte le public normand avec une énergie et une communication exemplaire.
C’est ainsi que s’achève, après plus de quatre heures de concert, cette onzième édition des Rockalies, dont l’initiative ainsi que les efforts déployés sont à saluer. On regrettera tout de même un son un peu fort sur les deux derniers groupes, et carrément brouillon sur Bloody Mary, ainsi que des lumières un peu faibles. Mais en dépit de ces soucis techniques, il est à parier que la majorité des participants de ce festival étaient ravis de leur soirée. Un pari encore réussi pour l’association Rockalies, qui parvient à promouvoir la scène française tout en proposant une affiche alléchante avec quelques gros noms. On attend de pied ferme l’année prochaine !
Setlist Freedom Call
Back into the land of Light
Freedom Call
Hero on Video
Rockstars
Tears of Babylon
Farewell
Hunting High and Low
Drum solo
Mr Evil
We are One
Power and Glory
A Perfect Day
Far Away
Rappel :
Warriors
Land of Light
Photographies: Watchmaker