Wardruna (+ Àrnica) au Divan du Monde (27.10.2013)

Evénement ce dimanche d’octobre au Divan du Monde : une soirée pagan/folk/ambiant avec, pour la première fois en tournée en France, Wardruna qui compte en son sein deux ex-Gorgoroth : Gaahl (Kristian Eivind Espedal) et Kvitrafn (Einar Selvik, le fondateur et principal compositeur), et belle surprise, la salle est bien remplie. Il faut dire que les 2 excellents albums du groupe « Gap Var Ginnunga » et « Yggdrasil » ne pouvait que susciter une forte envie de découvrir jouer devant nous cette musique déjà si envoûtante et quasi mystique sur CD.

Àrnica

 

Pour ouvrir cette soirée, les 3 catalans d’Àrnica entrent en scène en habits traditionnels des régions Pyrénéennes/Catalanes, chemise blanche et large, tissu rouge à la taille avec gros et petit tambours, sans oublier guitare pour nous délivrer leur Iberian Ur / Folk. Le chant polyphonique Catalan, les rythmiques et les quelques samples d’instruments additionnels démarrent plutôt bien, ils semblent maitriser leur sujet mais au bout de 2 morceaux c’est la déconfiture ! Le chant se fait de plus en plus poussif et même faux, les samples de cornemuse sur un des titres sont réellement catastrophiques, nous avons vraiment l'impression d'avoir affaire à des amateurs… Toute la suite de la prestation se dégrade au fur et à mesure que les morceaux s’enchainent, mais là où ils atteignent, il faut bien le dire, le ridicule, c'est lors d'un pseudo growl vraiment pathétique et hors sujet émit par l'un des trois chanteurs ! On en a presque honte pour eux...

Finalement la seule chose bien pensée dans ce groupe c'est son nom, car,  en effet, nous en aurions bien eu besoin d’Arnica...

Wardruna

Après le fâcheux épisode de la première partie, voici enfin ceux que l'on attendait tous : Wardruna. La mise en place de tous les instruments du groupe nous avait déjà fait rentrer dans une ambiance quasi païenne ; instruments en bois, tambours, une lyre, un fond camouflage (pour tenter d’imiter un feuillage), deux toiles où est représenté un symbole runique et lumière douce.

Tout déborde d’esprit Viking mais pas le coté guerrier plutôt celui des dieux, des chamans et des prêtres des Runes des pays nordiques. Toute une mise en scène presque obligatoire pour le style et lorsque les musiciens font leur apparition, ils sont pour la plupart habillés comme dans le passé. La présence scénique de la troupe contribue beaucoup pour nous immerger dans l’atmosphère musicale en particulier par la prestance du grand Gaahl vêtu de sa cape debout comme un chaman incantateur et Kvitrafn le plus souvent assis devant son micro décoré de bois en chef de tribu guidant les siens.

Mais pour revenir à ce que fait surtout le groupe, de la musique, le résultat est éminemment à la hauteurs de nos attentes. Les 8 musiciens et chanteurs sont parfaitement coordonnées et très en voix. Ils chantent fréquemment en choeur et l’effet grisant que l’on ressent sur l’album est ici un régal ! Chacun des instruments se détache avec justesse et se voit maitrisé avec talents par chaque membre. Les quelques samples, en particulier d'intros, comme les bruits de pluies par exemple sont de la même qualité que le reste du son. Le chant éthéré des deux chanteuses, dont Lindy Fay Hella, apporte à l’ensemble la touche de douceur mystique voire magique à l’instar de Lisa Gerrard dans Dead Can Dance ou Sigrid Hausen dans le fabuleux ensemble médiéval Estampie !

Le voyage dans le drakkar de Wardruna nous aura fait voguer l’esprit de la plus belle des manières jusqu’à la fin, malheureusement inévitable... L’excellent titre de circonstance "Helvegen", évoquant le chemin vers la mort, terminera ce set tant attendu des fans !

Au final, hormis le son un poil trop fort dû à une salle pas forcément adaptée pour ce style de musique et l’oubli très regretté par beaucoup de spectateurs du fabuleux morceau "Solringen", la prestation de Wardruna fut excellente. Il serait agréable de les revoir dans un cadre plus approprié pour être encore plus transporté par l’ambiance des sonorités venues du glorieux passé Viking, par exemple une église (mais bien sur impossible avec Gaahl !) ou même mieux une clairière dans les bois éclairé par un grand feu ! Une chose est sure le drakkar passera très certainement nous reprendre à son bord pour la tournée de la sortie du troisième volet de la trilogie Runaljod : Ragnarok !

Photos : Lionel / Born 666 / © 2013
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