Le festival du Picardie Mouv' a terminé son édition 2013 le samedi 23 novembre. Plusieurs soirées étaient programmées dont celle du Zénith d'Amiens avec le très attendu Woodkid. Une Grosse énergie audiovisuelle était au rendez-vous.
Le début de soirée fut animé par le duo de Dj amiénois Turnsteak. Un son électro simple mais qui a ravi tous les amateurs du genre.
Derrière les platines se trouvait un triangle blanc, un "W" pour les puristes, qui était composé de plusieurs formes géométrique. Rien d'extraordinaire à première vue mais quand les lumières se sont éteintes cette forme prend vie, du fait qu'il était composé de deux types de projections vidéos, ce qui permettait quelques jolis effets. On distinguait notamment les initiales du groupe, "TSK", tandis que les formes bougeaient pour entrer en interaction avec la musique. Certainement un souvenir inoubliable pour les deux musiciens.
La deuxième partie s'annonçait déjà plus mouvementée sur scène avec Juvéniles, un groupe composé de quatre membres occupant les places de batteur, claviéristes, guitariste chanteur et bassiste, et répondant au style de Synthpop. Un Style dont l'émergence date des années 70 où le synthétiseur occupe une bonne partie de l'espace sonore.
Le premier morceau était plutôt Funky ponctué du fait d'une walking bass et de la guitare typique du genre mais au fil des titres on plonge dans divers influences. Le son des guitares de The Police, les claviers atmosphériques de U2, une voix à la Gorillaz, des sons planants comme l'on fait Pink Floyd, un électro disco danse un peu Gossip. On a donc affaire à un son riche et bien travaillé.
Est venu le temps de Woodkid qui impressionne déjà par le plateau scénique, une scène du Zénith d'Amiens exploitée de fond en comble.
On aperçoit déjà un travail sur la position des musiciens basée sur symétrie axiale. Deux percussionnistes sont perchés sur un praticable et se font face, avec des instruments identiques. En somme, deux batteurs jouant sur une batterie chacun, mais une batterie décousue, deux toms sur stand, une caisse claire sur le coté, des barres de percussions au dessus des toms et une grosse caisse suspendue sur un portique.
Une impressionnante guirlande de chaises, deux claviers, un steel drum sont installés devant eux. On peut déjà comprendre qu'ils seront minimum 14 sur scène.
Les lumières s'éteignent. On sent la salle rentrer dans une autre ambiance, les premières notes de musique sont jouées par un tuba ressemblant au son des sirènes d'un paquebot qui lève l'ancre. Chaque note est accompagnée d'un flash de lumière laissant apparaitre les musiciens. Bientôt viennent s'ajouter à la danse de nombreuses cordes, violons, violoncelle et contrebasse qui maintiennent les lumières allumées en fond et allument l'écran géant qui occupe tout l'arrière de la scène. Cet écran laisse apparaitre un voile beige qui flotte au vent.
Le son est stressant mais voila que les grosses caisses arrivent et amplifient cette sensation, elles résonnent comme des coups de tonnerres. Les clés, Logo et tatouage de Woodkid apparaissent sur l'écran puis une extinction musicale et visuelle brutale survient, fin de l'intro. On est maintenant prévenus, on s'accroche !
Les premières notes de piano de "Baltimore's Fireflies" sont lancées tout comme la voix chaleureuse de Woodkid.
Fidèle à lui même, son look de Brooklyn donne un air complètement décalé à coté des autres musiciens que l'on distingue maintenant parfaitement. Trompettiste, tubiste, tromboniste, section cordes, 2 percussionnistes et 2 claviéristes. L'écran projette l'intérieur d'un édifice religieux.
Les lumières sont vraiment pas communes, de fins faisceaux blancs éclairent la scène mais pas seulement, ils éclairent également certains endroits de la salle pour un spectacle total.
Woodkid prend la parole et nous assure pour ce soir la quasi-totalité de son album plus quelques nouveautés, puis nous mets face à un de ses titres les plus populaires, "Ghost Lights". Grondement des toms de batterie et projections d'une chaine de montagnes sur l'écran.
Il a la particularité de se mettre dos au public lors de longs passages musicaux, un moyen de s'effacer pour que l'attention des spectateurs se focalise sur les musiciens.
Musicalement nous avons eu le droit à beaucoup de titres connus comme "Iron", "I love You" et un magnifique final sur "Run Boy Run"." Boat song" a mêmedroit à une interprétation inédite avec l'ajout du steeldrum.
L'orchestre nous invite à ressentir divers émotions parfois déstabilisantes. Malgré ces grands classiques, le nouveau morceau "Volcano" sort du lot.
Un titre annoncé comme dansant d'après Woodkid lui même, sans paroles mais avec beaucoup de percussions. Le thème est celui des droïds, des Mechas qui apparaissent sur l'écran. Les lumières jaillissent de partout et la seule pointe de couleur du concert tout entier, se trouve sur ce morceau, un rouge vif représentant l'œil d'un Mecha.
Coté image, des vidéos représentant l'immensité, le géant avec par exemple une statue sur "Run Boy Run", un vortex et l'univers sur "Conquest Of Spaces", une superstructure sur "I love you". Les lumières ne font pas qu'éclairer les musiciens, elles font partie intégrante du jeu scénique. Certaines projètent l'ombre des musiciens sur les murs du Zénith, rien n'est laissé au hasard.
Ce concert n'était pas un live ordinaire, de la musique digne des plus grandes compositions, digne des plus grands films. Un spectacle visuel soigné avec un travail graphique impressionnant et un jeu de lumière encore jamais vu. Personne n'a le droit à l'erreur qui serait fatale dans la mise en scène. Une grande claque artistique.
Pour le final, les musiciens quittent la scène et un court-métrage apparaît sur l'écran, digne d'un journaliste sans frontières, exposant sa tournée 2014. Le voir en concert n'est pas un conseil, mais une obligation !
Vous pouvez voir et revoir toutes les photos de la soirée réalisées par Alison Bigourie ici.