Transmusicales 2013 : aperçu de la 35ème édition

La 35ème édition des Transmusicales s'est déroulée du 4 au 8 décembre 2013 à Rennes et a réuni quelques 60 000 participants. Le programmateur Jean-Louis Brossard et son équipe ont mis le doigt sur quelques perles que nous avons eu le plaisir de découvrir cette année.
Nous avons fait le choix de concentrer "notre" festival sur le site du Parc Expo pour les soirées du vendredi et du samedi et d'y crapahuter en navette avec les hordes de joyeux festivaliers : croyez-nous c'est déjà une aventure en soi !

Vendredi 6 décembre

Dès l'ouverture des portes du bus les plus impatients courent jusqu'à l'entrée du site. Il faut dire qu'en ce vendredi soir le festival affiche complet : l'artiste phare de l'année au million de disques vendus était programmé dans le plus grand hall du Parc Expo, j'ai nommé Stromae.
Le chanteur s'était déjà produit en 2010 sur les planches des Transmusicales (quand on vous parlait de découvertes). La semaine précédente les gentils organisteurs avaient sensibilisé le public à la nécessité de s'organiser pour ne pas être refoulé aux portes des salles (capacités limitées d'accueil des halls). Des rumeurs circulent aussi parmis les habitués : des familles (!) auraient spéciquement fait le déplacement pour écouter cet artiste. Et en effet dès 21h30 un public hétérogène et impatient occupe presque toute la salle.
Le set de  Les Gordon , programmé juste avant, a ambiancé tranquillement la foule qui, il faut le dire trépigne en attendant Stromae. 
Dès son arrivée sur scène à 22h30 c'est l'explosion du public, qui s'est levé même dans les gradins. L'artiste livre un set carré millimétré, la mise en scène est étudiée dans les moindres détails à l'image du chanteur qui se décrit lui-même un brin maniaque. L'artiste et ses musiciens enchainent les tubes (dans le désordre : "Tous Les Mêmes", "Ave Cesaria", "Alors On Danse", "Moules Frites", "Papaoutai") et Stromae bouge son body sur scène. Les effets visuels (on voit un avatar en 3D à la fin du set) immergent le public dans l'univers du chanteur. Celui-ci remercie à plusieurs reprises Jean-Louis Brossard et sa fille de lui avoir permis d'être présent aux Trans dès 2010.

M'enfin comme les Transmusicales c'est avant tout un festival de découvertes, on continue donc notre exploration en terre sonore avec les Jacuzzi Boys. Composée de Gabriel Alcala au chant et à la guitare, Diego Monasteri à la batterie et Danny Gonzales à la basse, la formation de trois jeunes musiciens (chevelus) balance des titres rock garage qui donnent envie de pogotter sur les plages de Miami d'où ils sont originaires. Le chanteur s'époumone et les titres s'enchainent sans pause.
A écouter le titre "Domino Moon", sur l'album éponyme sorti cette année.
 


On poursuit le festival après une petite bière et une petite frite pour se réchauffer (il fait un froid polaire) en retourant dans le hall 9. Et oui le site s'organise autour de plusieurs halls : le hall 9 qui a la plus grande jauge, le hall 5 où l'on peut se poser, boire et manger (même des sushis!), le hall 4 dont la Green Room (scène électro dédiée aux djs) occupe presque le tiers de la surface cette année et le hall 3. Donc il faut s'organiser et s'habiller avec des vêtements chauds et si possible imperméables, au cas où un énergumène nous renverserait sa bière dessus. L'appli des Trans nous permet d'avoir une vision claire des concerts scène par scène, bien pratique quand on oublie de regarder sa montre pendant un live.

Dans le hall 9  Escort  s'apprête à jouer. C'est une des seules formations que l'on a pris le temps d'éco uter avant de venir : Escort est un groupe de disc o new-yorkais emmené par une chanteuse/bassiste au charisme certain (et qui est en fait française) : Adeline Michele, coiffée pour le show d'une perruque orange et blonde.
La formation est impressionnante : au moins 10 musiciens et chanteurs sur scène, 3 cuivres, 2 c horistes, qui groovent tous allègrement. Eugene Cho, l'un des fondateurs du groupe, se dandine méchamment derrière son clavier. Le concert débute par le titre "Starlight" de l'album encore éponyme Escort, et là petite déception pour ce titre qui nous paraît un peu trop binaire sur scène. L'énergie du groupe nous remet vite dans l'ambiance en particulier avec le titre "Cocaine Blues" et autour de nous les festivaliers dansent joyeusement sur les airs funky-disco.

Comme les horaires des concerts se chevauchent et que l'on veut goûter un peu à tout, on poursuit hall 4 rejoindre les colombiens des Meridian Brothers. Il faut dire que l'on a jamais entendu pareil mélange de rythmes tropico-latinos et de sons pop-électro, et on a l'impression parfois que le leader chante avec une pomme dans la bouche. Cela devient vraiment étrange quand Ablis Albarez enregistre des loops de son chant couplé avec des cris d'animaux. La reprise cumbia de "Purple Haze" nous permet cependant de rétablir la communication avec le groupe et son univers.
Pour les curieux, à écouter le titre "Los Falses Reyes Magos".
 

-Meridian Brothers- Crédit photo : Marie
 

Apres une bonne petite galette saucisse à 3 euros, histoire de ne pas détonner chez les breizhous, dernière excursion dans le hall 3. Le site du festival s'est un peu vidé après Stromae, ce qui nous permet d'aller aux toilettes sans faire la queue avec des ados surexistées...

Mozes And The Firstborn sera notre découverte étoilée de ce vendredi soir. Emmenés depuis 2010 par le jeune Mielle Dielesen, les 4 amis d'enfance réchauffent le public avec un rock pop un peu grunge qui laisse aussi la place à des mélodies nappées de choeurs entrainants à la Dandy Wharols. La basse et la batterie sont parfaitement calées, les rifs de guitare en distorsion emplissent la salle. Leur premier album I Got Skills est à écouter en boucle en particulier les titres "Bloodsucker" et... "I Got Skills" !
 


La set list du concert : "Bloodsucker", "Waiting For Something New", "Seasons", "Down With The Band", "Peter Jr", "Time's A Headache", "Gimmisome", "Pakta Ckashck", "I Got Skills".
Jean-Louis Brossard viendra à la fin du set pour pousser le public à applaudir un peu plus fort ce groupe prometteur. Il est temps de rentrer pour profiter pleinement du samedi soir, le trajet du retour en navette est toujours aussi épique, pauvres chauffeurs qui ont du entendre en boucle "Les Sardines" de Pat Seb toute la soirée...

Samedi 7 décembre

Le samedi après-midi nous n'avons malheureusement pas pu assister aux concerts gratuits à l'Etage dans le centre de Rennes, faute de places. Direction le Parc Expo donc : on arrive presque à la fin du set de Fakear dont l'EP Dark Lands est sorti début décembre. Le style du Caennais penche nettement vers un asbract hip hop teinté de trip hop qui nous rappelle quelques grands djs anglais du label Ninja Tune, en premier lieu Bonobo (amen !). En tout cas sur scène l'artiste donne tout, joue et danse énergétiquement derrière son ordi et son matos, la session Green Room des Trans a d'ailleurs élu son set meilleur concert du weekend. Le public est conquis et bien chaud pour poursuivre toujours dans le hall 9 avec Tiger and Woods. Décidement la fin de l'année annonce le retour du disco sous toute ses formes ! La formation de deux djs italiens, fans du comédien américain Larry David (et pas du golfeur Tiger Wood) au point de se surnommer Larry Tiger et David Woods, balance des titres électro funky et disco : des battles de breakdance se lancent dans le public...beau mélange des genres !

Après une ou deux petites coupettes de bulles direction le hall 3 pour découvrir un groupe local :  Superets. Les quatres musiciens se décrivent eux mêmes comme géniteurs du "YeÌyeÌtronique" : leur look vestes tweed et rouflaquettes de l'espace met tout de suite à l'aise comme leur musique bien sympathique. Un synthétiseur des années 70 couplé à une MPC accompagnent guitare et batterie pour produire des chansons westerniennes folk électro joyeuses qui font d'ailleurs leurs effets sur le public des Trans : une queueleuleu se forme sur le titre "Grand Canyon" dès que les premières paroles retentissent dans la salle..."Roule boule sur le sable chaud...".
 


La set list du concert : "Dogmatique", "L'Amour", "Les Histoires Sans Fin", "Jacno no no",  "Calin Venin", "Parachute", "Grand Canyon", "Mise à l'Index", "Veuve Mécanique", "160 Caractères Pour Te Dire Adieu".

Pour se remettre de ce périple petit saut dans le hall 4 pour écouter le chanteur bluesman Lonnie Holley, dont la musique nous semble quelque peu trop psychédélique en ce début de journée (il est 1h20 du matin). On passe (peut-etre trop rapidement), direction le bar. On débarque pour écouter le début du set de Louisahhh dans la Green Room. Louisahhh (qui est aussi chanteuse) est l'une des stars du label parisien électro Bromance avec lequel elle a sorti cette année l'EP Transcend. Faute de sensibilité à la musique techno minimaliste on ne s'éternise pas non plus, mais la salle est toute de même remplie de fans.

Changement de genre et de style dans le hall 4 avec le groupe irlandais Kid Karate. Le duo se compose de Kevin Breen à la guitare/chant et parfois aux synthés, et de Steven Gannon aux fûts et percussions. Une formation à la White Stripes dont on se demandait ce qui allait en sortir à la vue de la pochette de leur EP : l'un tient un caïman empaillé dans les bras, l'autre a une peau de léopard sur l'épaule...
Nos oreilles sont séduites par le rock brut fiévreux qui nous prend aux entrailles dès le deuxième titre du set. La voix du chanteur déraille un peu mais il interprète les titres avec ses tripes, le batteur nous époustoufle par son énergie et son talent, et c'est précisément ce qu'il faut pour réveiller le public en cette heure avancée. Les deux compères jouent 45 minutes (dans l'ordre "Hard Life", "Two Times", "Louder", "Growing", "Heart", "This City", "Don't Stop", "Night Terrors", "Building") et Kevin Breen finira par descendre jouer devant la fosse pour la dernière chanson. Un peu plus tôt, il aura aussi eu droit à un "Joyeux Anniversaire" chanté par le public. Ajoutez à cela le fait que le duo ne s'est jamais produit devant autant de monde (ce qui pourrait rapidement changer !), et vous obtenez un des meilleurs concerts du weekend.
 


A écouter absolument l'EP Lights Out : vous l'aurez compris Kid Karate décroche pour nous la palme du samedi et les titres "Heart" et "Two Times" tournent en boucle depuis dans notre playlist perso !
Un groupe à retrouver à Stéréolux début février 2014 à Nantes pour Les Nuits de l'Alligator avec Black Rebel Motorcycle Club.

Bref aux Transmusicales on ne sait jamais sur quoi on va tomber mais c'est ce qui en fait un festival si particulier ! Rendez-vous l'année prochaine pour une 36ème raison de venir tâter de la galette saucisse.
 

I love galette saucisse



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