*Entretien réalisé par M'sieur Seb*
C’est avec Dominique Koulibanov alias Stuffy vocaliste et guitariste d’HIGH-SCHOOL MOTHERFUCKERS que nous avons eu la chance de nous entretenir.
« Say You Just Don’t Care » leur dernier album en date marquant leur dix ans de carrière, l’occasion était rêvée pour faire le point et bavarder tranquilos :
Dominique bonjour, pour commencer, à quand remonte tes premiers coups de cœur musicaux?
J’ai grandis avec les tubes de hard rock FM 80’s. A la grande époque c’était EUROPE, BON JOVI, je me suis bien reconnu dans ce mouvement et j’ai donc fait connaissance avec la clique des MOTLEY, L.A GUNS, FASTER PUSSYCAT, le hard FM comme White Lion ainsi que la vague punk avec les RAMONES et les SEX PISTOLS en tête de liste. Sans oublier l’historique scène scandinave.
Au milieu de toutes ses références, qu’est ce qui t’a amené à la guitare?
Un grand hasard. C’est un camarade qui venait de s’acheter une guitare et je ne sais plus pour quelle raison, il me la prête. Je m’amuse dessus en essayant de reproduire ce que j’entendais. A l’époque ça devait être des trucs acoustiques genre Tracy Chapman. Très vite ensuite, je trouve très drôle de composer mes propres accords et de coller des paroles dessus. Ca à l’air con mais je venais de découvrir un autre moyen de communication. Parler aux gens dans un cadre musicale, ça change des conversations qu’on peut avoir.
Dans ton parcours, comment en es-tu venu à poser tes compos sur bandes ?
Quand tu commences à savoir enchaîner deux, trois accords, tu as toujours une copine pour de demander de lui écrire un morceau. Personne n’est dupe, nous sommes dans le cadre de la séduction alors je m’applique et le résultat plaît. De fil en aiguille, tu croises des potes qui te disent : « Il paraît que tu as écrit un morceau pour Machine? Je voudrais bien l’écouter… » Et puis au final, tu t’enregistres sur un magnétophone. La bonne vieille époque des cassettes quoi !!! Une fois que c’est posé sur bande, tu te dis que ce serait pas mal avec un peu d’arrangements, une basse et puis encore une batterie. Vient donc le temps de faire intervenir des copains et très vite on se retrouve avec un groupe. C’est comme ça que ça a commencé pour moi.
Peux-tu me raconter comment ce sont rencontrés les High School Motherfuckers ?
Ca remonte à dix ans environ, nous avions été approché pour participer à une soirée RAMONES à la Cantada (Ndlr : historique bar rock parisien). C’est une copine qui organisait ça. Elle savait que j’étais fan et m’a demandé de lui filer un coup de main, de lui apporter des idées, de trouver des photos. Et quand on en vient à causer des illustrations sonores, nous nous sommes dit que ce serait mieux si un groupe venait jouer au lieu de passer des disques. A l’époque, il ne devait y avoir que Tommy Ramones qui était toujours en vie, c’était donc mort pour avoir le groupe. Je me permets donc de contacter Jean Bauvoir, célèbre producteur et compositeur qui avait travaillé avec les RAMONES pour lui causer du projet. Il a tout de suite adhéré et a dit : « J’arrive… !!! ». Nous avons donc passé deux après-midi en sa compagnie à répéter des morceaux des RAMONES pour en sélectionner 25 environs. C’est à ce moment là qu’on s’est dit qu’on glisserait bien quelques compositions à nous à la set list. Ca a été une expérience formidable, c’est comme ça que le groupe est né, les gens ont appréciés ce qu’on faisait et ça nous a donné l’envie de continuer. Ca fait dix ans déjà !!
En dix ans de carrière vous sortez seulement votre deuxième album, tu ne trouves pas que c’est long ?
Nous ne nous mettons aucune pression, nous enregistrons quand nous avons envie et quand nous avons des trucs à dire. Concrètement personne n’attend notre disque, on ne va pas se mettre de deadline, on se fait plaisir. Pour répondre à ta question, oui, le temps passe vite… Je suis sincère dans ce que je fais, je ne compose pas des morceaux pour composer, j’essaie de dire des trucs… Nous sommes plutôt dans l’esprit si tu as truc à dire vas-y sinon ferme ta gueule… (rires).
Comment fonctionnes-tu au niveau de la composition ?
Mes compos marquent souvent mon état d’esprit à un moment donné. La musique et les paroles me viennent quasi simultanément. La trame vient toute seule, elle est orientée par la sonorité du morceau, que ce soit glam, punk ou hard rock traditionnel. C’est la musique et son tempo qui dirigent, tantôt gaie, tantôt plombée. Quand nous nous retrouvons j’ai l’ossature du morceau, il ne reste plus qu’à travailler les breaks, les intros et les outros pour lui donner corps.
Y aurait-il une « private Joke » quise cache derrière le nom de votre groupe HIGH SCHOOL MOTHERFUCKERS ?
Pas vraiment non, c’est le « High school » qu’on a piqué aux RAMONES, auquel on a associé « Motherfuckers ». Il faut comprendre aussi qu’on ne dit pas « Motherfuckers » comme une insulte, toujours dans l’esprit des RAMONES, c’est le côté crétin qui domine… L’association des deux termes a une bonne sonorité, je trouve que c’est original, je suis content de notre nom. J’ai observé qu’il fait sourire les gens, ils y voient le côté fun. Très rares sont les personnes qui sont outrés par notre patronyme. Evite d’en causer non plus à ta belle-mère, ça pourrait la surprendre. Mais dans le milieu du hard rock, ça passe bien.
Je fais référence à votre titre « Another Hangover In Hungary », Dominique Koulibanov, quel lien entretiens tu avec la Hongrie ?
(Rires). En effet, ma mère vient de Hongrie et mon père de Macédoine. Je connais bien ces coins d’Europe de l’Est. Avec High School Motherfuckers nous y sommes allés à plusieurs reprises. Soit en vacances, soit pour jouer. Quoiqu’il en soit, de sorties en boissons, nous n’avons pas échappés à de bonnes gueules bois. Sur notre premier EP « Backseat Education » (2009) nous avions déjà un titre qui s’appelait « Hangover In Hungary » et comme des sales gosses, nous avons récidivés avec « Another Hangover In Hungary » sur notre nouvel album « Say You Just Don’t Care ». Attendez-vous à retrouver sur notre future sortie « Still Hangover In Hungary ». Personnellement, c’est un pays que j’adore, j’y passe un mois de l’année tout les ans depuis ma naissance, mes parents vivent là-bas et je voulais faire un clin d’œil à la Hongrie dans une chanson… Comme tous nos titres, la base sort directement de la réalité, d’événements qui nous sont arrivés et de personnes que l’on a rencontrées.
Votre album a été produit par SUICIDE, peux tu nous présenter le personnage ?
Il s’agit d’Aurélien, le batteur des feu TRACY GANG PUSSY. Ce sont des vieux copains avec lesquels nous avons tournés. Nous n’avons jamais perdu contact et surtout nous avons les mêmes goûts en musique, nos univers ne sont pas très éloignés l’un de l’autre. Pour moi, ça n’a même pas été une question, le choix s’est imposé et Aurélien a tout de suite été super motivé, je sais qu’il est super pointilleux. Compte tenu du fait que j’ai besoin d’avoir un point de vue extérieur quand j’enregistre. Il faut aussi que j’ai une totale confiance en la personne derrière les manettes. Aurélien était celui qu’il nous fallait, il est quasi multi instrumentiste et possède une oreille parfaite. Pour tout te dire, nous avons même un « side project » ensemble, HIGHLIGHT ENEMIES… Autant te dire que si nous nous associons à autant de projets ensemble, c’est que l’on se porte une énorme estime mutuelle…
Interview réalisée par M’sieur Séb, le 29 novembre 2013