Ce jeudi 14 janvier, Ian Brown débarque à Paris pour défendre son nouvel opus « My Way », présent dans les bacs depuis le 28 septembre 2009.
« Qu'est-ce t'as ? Tu cherches le fight ? »
Il entre en scène vers 21h devant un Trabendo (700 places) à moitié plein, après avoir enflammé le Manchester MEN Arena - 20000 places - et rempli des salles de belle importance outre-manche (London O2 Academy Brixton - 4500 places -, O2 Academy Sheffield - 2500 places -, etc)… La gouaille de Manchester ne fait plus recette dans nos contrées francophones.
L’album, fort agréable, se laisse très bien écouter et contient quelques titres de premier ordre : Stellify, Just Like You ou encore Own Brain... Mais sur scène, Ian chante faux. Ce n’est pas une surprise, ce serait même plutôt de notoriété publique. On se demande comment il fait pour ne pas se rendre compte à quel point il arrache les oreilles de l’assistance et de ses pauvres musiciens, très bons au demeurant. Mais la petite frappe mancunienne compense avec son fameux jeu de scène.
« Je suis à bloc ! » - © Thornton Moth Man
Le genou souple, au maximum de la coolitude, il brandit son tambourin comme un gangster brandirait son flingue. Son charisme indéniable rappelle Liam Gallagher, de feu Oasis, qui lui a vraiment tout piqué !
Les frères Gallagher en pleine Ian-Brownite aiguë - © AFP
Noel ne s’y était pas trompé, puisqu’il y a quelques années, il s’était associé à l’original plutôt qu’à sa pâle copie de frangin. Il en était sorti un des tubes les plus convaincants de Mister Brown : Keep What You Got, très bon moment de la soirée au Trabendo, qui n’en comptera pas beaucoup, finalement. Car la prestation s’essouffle rapidement et plus le temps passe, plus on entend dans la salle des cris désespérés : « Stones Roses ! I Wanna Be Adored ! ». Et oui, Ian a oublié qu’il a commis, involontairement peut-être, un album considéré par beaucoup d’anglo-saxons comme « le meilleur album de tout les temps », rien que ça. Je veux parler, bien sûr, de « Stone Roses », le premier album éponyme de son groupe culte, œuvre séminal de la scène Madchester.
Ce à quoi nous n’avons pas eu droit au Trabendo...
Est-ce sa consommation effrénée de cocaïne qui a rendu le chanteur amnésique au point d’oublier d’inscrire ses meilleurs morceaux au répertoire ? I Am The Revolution, She Bangs The Drums, Made Of Stones ou encore l’éternel I Wanna Be Adored manquent à l’appel. Dommage, puisqu’en 2009 on fêtait les vingt ans de la sortie de ce monument, à grand renfort d’édition de luxe, de « lost demos » et de remasters forcément incontournables. Anniversaire qui lui a sûrement permis de revenir sur le devant de la scène...
Visiblement, il n’avait pas trop envie de se faire adorer ce jeudi soir, car il a laissé son public sur sa faim. Il a fallu attendre le rappel pour que le concert s’emballe un peu, avec le mythique et très bien envoyé Fool’s Gold - celui-là, il ne l’avait pas oublié - et Stellify, très bon single du nouvel album.
Le clip de Stellify
Hélas, Ian assure le service minimum et quitte la scène rapidement, après à peine une petite heure et demi de spectacle. La salle se vide de ses fans déçus, surtout après un final qui, s’il avait duré un peu plus longtemps, aurait pu faire oublier les titres poussifs exécutés auparavant (F.E.A.R, Crowning Of The Poor, etc...).