Elis est un groupe de métal symphonique crée au Liechtenstein en 1999. Le groupe commença sous le nom d'Erben der Schöpfung avant de changer de nom et de devenir Elis.
Après 3 albums, le groupe se vit confronté à un événement tragique, la mort de leur jeune chanteuse Sabine Dünser, décédée d'une hémorragie cérébrale alors que le groupe enregistrait l'album « Griefshire ».
Le groupe fut donc obligé de surmonter ce drame et de trouver une nouvelle chanteuse, en la personne de Sandra Schleret, chanteuse autrichienne ayant chanté avec Dreams of Sanity et Siegfried et ayant participé également à l'album Reign of Light des suisses de Samael.
Après l'EP « Show Me The Way », sorti en 2007 avec leur nouvelle chanteuse, le groupe enregistre son 4ème album sous le nom d'Elis, « Catharsis », sortant le 27 novembre 2009 chez Napalm Records.
Dès la première écoute, on peut remarquer qu'Elis a changé. Le groupe a préféré délaisser les ambiances gothiques des premiers albums pour donner un résultat plus heavy et catchy à cette nouvelle offrande. Un aspect qui divisera probablement les fans de la première heure du combo germanique.
L'album est accrocheur et les compositions dans l'ensemble assez courtes (entre 3 et 6 minutes) sont efficaces, très diversifiées du début à la fin et la lassitude ne vient pas nous gagner tout au long de l'écoute de « Catharsis ». Les musiciens savent jouer, les solos ne sont pas en manque (notamment sur « Firefly » ou « The Dark Bridge »), et aucun instrument n'est en retrait sur un autre, point fort pour cet album.
Mis de côté 2 titres faibles, aucune chanson n'est en dessous de l'autre et le groupe se permet même de nous offrir quelques morceaux très plaisants, de véritables petits bijoux entraînants dont les refrains ne manqueront pas de rester dans notre tête, notamment la reprise de Jennifer Rush « I Come Undone », la chanson hommage à la regrettée Sabine Dünser « Des Lebens Traum – Des Traumes Leben » ou encore la magnifique « Firefly ».
D'ailleurs, Elis a la particularité de livrer quelques titres en allemands, en plus des titres anglais. Un petit plus profitable au groupe.
La production d'Alexander Krull est également irréprochable, car l'ensemble sonne très clairement, un plaisir pour les oreilles de l'auditeur qui écoutera avec plaisir cet album si bien produit.
Mais le meilleur de l'album vient du chant : Sandra Schleret montre ici qu'elle n'est pas une novice. Son chant est modulé à la perfection, son timbre agréable allie à la fois puissance et émotions et le tout sans aucune fausses notes du début à la fin. Sa maîtrise vocale est un atout de poids pour Elis, qui se retrouve doté d'une chanteuse qui a sans aucun doute sa place parmi les reines du métal, comme Anneke Van Giersbergen, Floor Jansen ou Sharon den Adel.
La belle contribue très fortement à la réussite de l'album, qui réussit à convaincre même la où le groupe semble se fourvoyer, rattrapant certains passages moins réussis de l'album et permettant au groupe de déployer un énorme potentiel grâce à cette charismatique chanteuse qui nous subjuguera du début à la fin.
Mais malgré toutes ses qualités, quelques problèmes surviendront sur l'opus d'Elis.
Le premier problème de cet album vient malheureusement de quelques titres assez mauvais, soyons honnêtes.
Parlons tout d'abord de « Das Kleine Ungeheuer ». Titre répétitif, sans queue ni tête, qui n'apporte absolument rien à cet album. Le titre entier ne semble être qu'un seul passage répété durant toute la chanson et on a du mal à comprendre où Elis veut en venir avec ce titre que l'on ne retiendra pas.
Rien n'est vraiment à sauver sur « Das Kleine Ungeheuer » hormis la belle voix de Sandra, qui même sur ce titre semble moins convaincante que sur les autres.
Le second titre qui pose problème sur cet album est sans aucun doute « Warrior's Tale ».
Ne vous laissez pas avoir par ces 6 minutes, car ce titre est une véritable torture.
Si celui-ci commence de la plus magnifique des façons par une Sandra au chant magnifique, l'intervention de Michelle Darkness d'End of Green vient à elle seule ruiner tous les espoirs placés dans ce titre.
Son timbre crispant mêlé à une avalanche de fausse notes sont très difficile à supporter, et ce tue-couplet interviendra pour notre plus grand malheur à de nombreuses reprises sur ce morceau.
Heureusement, Sandra reprend le micro de façon salvatrice sur le refrain, nous enivrant de sa sublime voix et évitant ainsi une surexposition de Darkness peu recommandée pour nos pauvres tympans.
On peut également reprocher à Elis de rester bien sage et de ne pas prendre de risque pour ce 4ème album, il serait pourtant grand temps car le potentiel du groupe est bel et bien présent.
Ce manque de prise de risques et par conséquent d'originalité pénalise l'album et ne lui permettra pas de passer comme une référence du genre, un album de premier plan. Dommage, car avec un chant aussi beau que celui de Sandra, il serait peut-être temps qu'Elis commence à prendre conscience de ce potentiel et à tenter quelque chose de plus original pour pouvoir passer sur le devant de la scène.
En conclusion, ce « Catharsis » est entaché de quelques défauts très pénalisants, à savoir 2 titres poussifs tirant l'album vers le bas, un guest très douteux en la personne de Michelle Darkness et un manque de prise de risques empêchant Elis de passer au statut de groupe de premier plan.
Fort heureusement, ces défauts sont compensés par des morceaux dans l'ensemble accrocheurs et catchy, des musiciens talentueux, une production impeccable et surtout un chant fantastique du début à la fin.
Elis doit s'affirmer pour son prochain album, car si le groupe ne veut pas rester relégué au statut de seconds couteaux du métal symphonique, il serait grand temps de dévoiler pleinement son potentiel.
Note finale : 7,5/10