Pestiferum – Déchus du Fléau

Laideur, pestilence, péchés, bûchers, morts. Voici les termes qui définissent une partie de l'univers de Pestiferum.

On pourrait résumer ça d'une manière moins élégante par la constatation que la vie, c'est moche et que les humains ont trouvé plein de moyens plus ou moins chouettes pour l'abréger...

Pestiferum se délecte à dépeindre les excès de la vie moyenâgeuse avec son lot de "traitements médicaux", de maladies incurables mais néanmoins fatales, d'omniprésence de la chrétienneté et bien sûr de l'ambiance sombre de cette période de l'histoire.

C'est à ce genre de petits détails plein d'optimisme que l'on reconnait un groupe de black metal. Bon, OK, on peut aussi aller un peu plus loin et écouter le CD.
 


Il est vrai qu'à première vue, on remarque qu'un certain esthétisme transparait dans la pochette de l'album, qui est ma foi fort réussie. L'idée était sans doute de s'inspirer  d'un grimoire écrit par un moine quelque peu dérangé.

Vous allez me dire qu'on s'en fout, qu'on est là pour le metal, la musique, la violence et la haine, pas pour décorer nos chiottes avec des morceaux de grimoire !

Certes, mais je pense que Pestiferum est avant tout un concept, qui va plus loin que la simple musique. Le choix de certains titres en latin et tout simplement la thématique médiévale enrobe à merveille la musique.

Spernax, l'Infâme Fomoire, Artos, Freke et Cerfzébuth, outre avoir un certain goût pour le choix de leurs noms de scène (qui sonnent tout de même mieux que Lord Darkness et des trucs dans le genre), ont réussi là à rendre un bel hommage aux noirceurs du moyen-âge.

Globalement, on pourrait qualifier leur style de black metal mélodique. Attention, ne confondons pas Spernax et Dani Filth pour autant, mais il est certain qu'il y a bon nombre de nappes mélodiques sur ce bel opus qu'est Déchus du Fléau.
 

Pestiferum


Les morceaux alternent souvent une rythmique lourde et pesante, avec un mid tempo bien adapté, et quelques mélodies stridentes. J'avoue que c'est ce genre de black metal que je préfère, mais contrairement à d'autres productions de ce type, il y a là une véritable âme qui transparait et quelques morceaux qu'il faut vraiment retenir comme Ignis Plaga, Ignis Sacer ou Combastio Leprosorum et son riff d'introduction à la limite du doom, Décimation du Vieux Continent - Holocauste Bubonique qui déferle sur l'auditeur telle une nuée de rats.

Je cite ces trois là, mais j'en suis à peine arrivé à la moitié de l'album, je ne peux donc omettre Le Mal des Ardents et son introduction acoustique qui laisse place à un magnifique mid-tempo et des passages mélodiques de toute beauté. En fait, je pourrais continuer comme ça jusqu'au Vent Mauvais...
 

Pestiferum


Vous l'avez compris, Pestiferum signe ici un second album longue durée d'excellente facture.
Si vous ne connaissez pas, jetez vous dessus avant que la Peste ne vous emporte !

Déchus du Fléau - Sorti le 14/12/2013 chez Hass Weg Productions

Playlist :

1. Rats et Vermines, Messagers du Fléau (4:09)
2. Ignis Plaga, Ignis Sacer (6:41)
3. Curationem Omnem (4:55)
4. Combastio Leprosorum (6:39)
5. Des Prêtres, des Rites et des Défunts (4:16)
6. Décimation du Vieux Continent - Holocauste Bubonique (4:16)
7. Seule la Flamme absoudra le Pécheur (3:56)
8. Le Gouffre - Fosse Commune (4:04)
9. Le Mal des Ardents (5:45)
10. Bénis soient ceux qui combleront la Brèche de leur Corps (6:59)
11. Famine Estrange et Grande Pestilence (4:19)
12. Au Vent Mauvais (5:55)

Total: 61 minutes

 

Thomas Orlanth
 

Photos © 2013 Thomas Orlanth  - site internet: www.thomasorlanth.com
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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