La dernière offrande en date des français d’Insain sortira sous la forme d’un EP testament car, en effet, peu après ce dernier enregistrement, le groupe c’est malheureusement séparé.
Voyons maintenant ce que donne ce chant du cygne noir.
Petit avertissement tout de même, si vous êtes amateur de musique douce et de jolies vocalises inutile d’aller plus loin dans cette chronique. Ici c’est c’est le royaume de la brutalité façon rouleau compresseur et des gros growls d’outre-tombe, car Insain ne fait pas dans la dentelle et c’est tant mieux !
Dès l’intro d’"Abyssum Invocatis" aux claviers oppressants et aux accents symphoniques soutenus par une voix grave et profonde, on sent que les choses vont très vite se gâter. Et là promesses tenues ! La déferlante de blast, de riffs massifs et de growls vous arrivent en pleine poire ! Nos français dépotent un Brutal Death halluciné et hallucinant, d’une puissance purement phénoménale mais paradoxalement très subtile et travaillée, en particulier les soli très recherchés d’une grande variété étonnamment limpides au vu de l’intensité sonore de l’ensemble.
Chapeautée au 16th Cellar studio (Hour Of Penance, Flesgod Apocalypse), la production est une des grandes forces de ce 7 titres. Tous les instruments et la voix on leur place dans l’espace musicale sans qu’aucun ne prennent le pas sur l’autre ou l’écrase. C’est clair et d’une grande précision, la performance est à souligner tant l’exercice de mixage est difficile dans le style et souvent passablement raté chez d’autresCe chapitre final sort d'ailleurs ce 11 mars, un épilogue épais mais jamais bourratif, puissant mais teinté de mélodies accrocheuses, frénétique limite de l’hystérique mais contrôlant totalement sa folie et c’est là tout l’art d’Insain qui porte très bien son nom.
Une belle conclusion avec cette perle noire, EP de bout en bout si bien maitrisé tant musicalement que visuellement (pochette crée par Headsplit design (Arch Enemy, Six Feet Under, Mumakil), que l’on ne peut qu’être en admiration devant le travail accompli mais aussi amer du fait de la séparation de ce groupe qui était pourtant certain d’être encore plus sous la lumière pour enfin être reconnu à sa juste valeur. Ils laisseront une oeuvre, certes très courte, mais suffisamment intense pour que l’on ne les oublie pas et que l’on se plonge et replonge dans leurs 2 pépites encore un bout de temps. Car Insain jouissait déjà d’une excellente réputation grâce à leur premier album Spritual Rebirth sorti en autoprod en 2010 et ressorti officiellement il y a tout juste 2 ans sous le vigoureux label Kaotoxin (We All Die (Laughing), Eye of Solitude, Gronibard). Deuxième groupe signé du label à l'époqie et qui avait bien vu un énorme potentiel en lui.
Si il y a bien un domaine ou la France se porte bien c’est dans le metal extrême. La preuve avec des sorties comme celle-ci ou dernièrement de Benighted, We All Die (Laughing), Unscarred, Orakle et bien d’autres, des labels tricolores qui les soutiennent tel Kaotoxin, Season of Mist,… tout ce beau monde donne franchement envie de relever la tête et, on ne le répétera jamais assez, de les soutenir en se procurant ces belles galettes (pour Insain disponibles en édition limitée digisleeve luxe à seulement 1000 exemplaires et pas de repressage !) et en allant aux concerts où ils donnent le meilleur d’eux même par passion.