Fort d'un premier album, Immersion (2012), encouragé par la critique, Words Of Farewell, jeune groupe allemand né en 2006 et lorgnant vers un Death metal tantôt mélodique, tantôt progressif, revient en 2014 avec The Black Wild Yonder (sorti le 28 février 2014).
Words Of Farewell fait parti de cette nouvelle scène moderne actuelle, où de nombreux groupes affiliés Death mélodique, progressif, deathcore ou djent y font leurs armes. Parmi eux, WoF est à rapprocher de groupes comme Soulfallen, Xerath ou Born Of Osiris. Avec leur second album The Black Wild Yonder, les allemands nous proposent un Death mélo-progressif, entre rythmiques saccadées proches d'un djent, envolées mélodiques proches d'un Born Of, et nappes atmosphériques façon Insomnium.
Il y a deux ans quasi jour pour jour, La Grosse Radio Metal chroniquait le debut album d'un jeune groupe allemand "plus mélodique de progressif" : Words Of Farewell. Si j'évoquais à l'époque des groupes comme Eternal Tears Of Sorrow, In Flames, Stormlord ou encore Mors Principium Est, il n'en est plus vraiment question aujourd'hui. Pourtant, la musique du combo n'a pas tellement changée : à la fois complexe mais toujours très bien ficelée, rien ne déborde et tout semble couler de source. La production est béton, l'exécution est toujours aussi propre et la cohérence entre les morceaux est évidente.
Tandis que "Continuum Shift" nous remet dans le bain (et on y entre avec grand plaisir), "Telltale Notion" nous met une claque d'entrée. Il s'agit clairement là du tube de l'album. L'immersion mélodique dans la musique du combo décrite il y a deux ans prend rapidement effet avec des titres comme "In Kingdom Of Rain" (où l'influence Born Of Osiris est la plus marquée), "Damaged Beyond Repair" ou "Antibiosis", probablement l'une des plus belles réussites de cet album. En parallèle, des titres beaucoup plus catchy et violents sont également présents : "Beauty In Passing" en première ligne, et son intro un peu façon At The Gates, "Outer Rim" très Death mélodique également, mais aussi "Temporary Loss Of Reason" beaucoup plus progressive, ou "Luminary Ghost" rappelant étonnamment le côté écrasant d'un Obscure Sphinx.
Bref, les chansons parviennent à se démarquer et sont quasi-toutes des bombes en puissance. Cependant, malgré les nombreux plans qui parfois se succèdent ("In Kingdom Of Rain"), l'album reste très homogène et manifestement trop indigeste. Cet aspect est appuyé par les nappes de claviers, mais aussi par le rythme très linéaire de la batterie (pas mauvaise par ailleurs, mais déjà relevé sur l'album précédent), et par la voix plutôt monotone de Alexander Otto. The Black Wild Yonder s'essoufle et peut rapidement passer d'album prometteur, innovant, à musique d'ambiance. Pourtant, chaque chanson isolée est un réel plaisir à écouter ! Un "Temporary Loss Of Reason", un "Antibiosis" ou un "Telltale Notion" sera assurément une très bonne surprise en mode aléatoire de son lecteur mp3, mais la réunion de toutes ces belles chansons ne fonctionne pas, et l'écoute de l'album d'une seule traite est ennuyante.
Que dire alors de cet album ayant, disons-le, le cul entre deux chaises ? S'il manque cruellement d'accroche pour parvenir à nous captiver tout du long, il est tout de même une compilation de très bon morceaux. Difficile alors de noter The Black Wild Yonder qui sera beaucoup plus plaisant à petite dose dans son lecteur mp3 qu'en entier un dimanche après-midi à n'écouter que ça.
Unna
6,5/10
Tracklist :
01. Continuum Shift (04:20)
02. Telltale Notion (03:57)
03. In Kingdoms Of Rain (06:04)
04. Damaged Beyond Repair (05:52)
05. Beauty In Passing (04:53)
06. The Outer Rim (05:12)
07. Temporary Loss Of Reason (06:22)
08. Antibiosis (05:21)
09. Luminary Ghost (05:25)
10. Riven (07:17)