Grand Magus triomphe au Divan du Monde
La tournée européenne Rock Revelation 2014 a entamé son périple par une date parisienne. En haut de l’affiche, Grand Magus, chantre du heavy metal suédois, qui a su conquérir le public parisien avec brio. Juste avant eux, Audrey Horne s’est démené avec un show empli d’une énergie folle, qui succédait au blues sincère et poignant de Zodiac. Pour ouvrir le bal, les Islandais de Vintage Caravan ont su s’imposer avec un hard rock efficace.
The Vintage Caravan
La soirée commence donc avec un jeune power-trio islandais de hard rock qui a sorti son premier album, Voyage, en janvier 2014. The Vintage Caravan se donne à fond pour son premier concert en France, en faisant éclater ses compos bien pêchues, avec des riffs accrocheurs servis par Óskar Logi Ágústsson et soutenu par la rythmique puissante de Guðjón Reynisson à la batterie et Alexander Örn Númason à la basse.
L’osmose entre les trois musiciens est totale, chacun communique avec l’autre et occupe bien l’espace scénique, sans jamais faire d’excès d’esbroufe. Les compos sont parfaitement bien interprétées, avec quelques petites digressions et jams bienvenus, notamment sur le dernier titre du set, "Cocaine Sally".
Devant une telle performance, le public est conquis. S’il est sage, il est tout de même assez fourni et acclame le groupe avec entrain. La première date française de The Vintage Caravan s’est donc soldée par une réussite, en servant une musique typiquement 70’s énergique et riche.
Zodiac
Vient maintenant le tour de Zodiac, qui revient à Paris après avoir assuré la première partie d’Orchid en novembre 2013 et de Spiritual Beggars en avril. Les quatre bluesmen allemands bénéficient d’un son de qualité pour exposer leur set de 40 minutes au cours duquel le groupe présente deux titres de ses deux albums et une reprise époustouflante de ZZ Top, "Blue Jean Blues".
Avec cinq chanson en 40 minutes, on peut voir que Zodiac prend son temps et laisse à chaque fois l’ambiance de chaque titre s’installer, parfois en le rallongeant avec des jams, notamment sur "Coming Home". On remarque que Nick Van Delft et Stephan Gall se complètent toujours aussi bien aux guitares, exploitant à merveille leurs dialogues, notamment sur "Moonshine". Le premier se montre tout aussi à l’aise au chant avec une interprétation emplie de conviction et d’émotion.
Si Zodiac est le groupe le plus calme de la soirée, il est loin d’endormir le public. Le titre "Free" excite même une petite poignée de pogoteurs. En dehors de ce mosh aussi minuscule qu’incongru, le public du Divan du Monde est conquis et le montre bien, tout en restant sage.
Toujours aussi à l’aise sur scène, Zodiac a sûrement réussi à conquérir de nouveaux parisiens, qui ont toutes les chances de revenir les voir au Hellfest et en septembre prochain, comme Nick l’a annoncé en fin de concert.
Setlist :
A Bit of Devil
Free
Blue Jean Blues [reprise de ZZ Top]
Moonshine
Coming Home
Audrey Horne
Après un set blues de toute beauté arrivent les cinq Norvégiens surexcités d’Audrey Horne, prêts à envoyer la purée pendant quasiment une heure, le tout sans temps mort. En effet, le set est enlevé et les rares mid-tempos présentés restent burnés.
Sur scène, l’attitude des musiciens est au diapason. Tout le monde bouge dans tous les sens, la paire de guitaristes Ice Dale et Thomas Tofthagen multiplie les poses qui rappellent Adrian Smith et Dave Murray d’Iron Maiden pendant leurs solos mélodiques et bien interprétés. A la basse, Espen Lien n’est pas en reste et bouge partout en harranguant le public. Amusé, il participe aussi aux délires des fans qui demandent de jouer "Funky Town".
Sur le devant de la scène, le frontman Toschie ne tient pas en place. Toujours en voix, il arrive à fédérer le public en faisant chanter les refrains accrocheurs, sans jamais se prendre de bide. Il est si proche de la foule qu’il vient même interpréter "Blaze of Ashes" au milieu de la fosse, pour le plus grand bonheur des fans.
Ces derniers sont d’ailleurs surexcités et multiplient les moshpits tout le long du set d’Audrey Horne. La fosse ne se repose jamais, sur le plan physique et sur le plan vocal, avec les chansons qui sont reprises à tue-tête, notamment celles de Youngblood, qui occupe les trois quarts du set.
Mais le groupe a décidé de changer un peu la donne en offrant aux fans deux extraits de son prochain album, qu’il enregistre ce printemps. A la suite sont donc joués "High and Dry" et "Between the Devil and the Deep Blue Sea", énergiques à souhait, qui semblent s’inscrire dans le même esprit que le dernier album en date du groupe. De quoi mettre l’eau à la bouche des fans, qui ont bien répondu présent malgré les nombreux passages du groupe en France ces derniers temps.
Setlist :
Redemption Blues
Bridges and Anchors
Youngblood
There Goes a Lady
High and Dry
Between the Devil and the Deep Blue Sea
Pretty Little Sunshine
Cards With the Devil
This Ends Here
Threshold
Blaze of Ashes
Straight Into Your Grave
Grand Magus
Vient maintenant le clou de la soirée, Grand Magus, prêt à mettre tout le public par terre, deux ans après son dernier passage à Paris, qui s’était aussi déroulé au Divan du Monde. Si le groupe vient présenter son nouvel album, Triumph and Power, il présente néanmoins un set équilibré entre ses quatre dernières productions. Ainsi, le public peut lever le point sur "On Hooves of Gold", headbanguer sur "Valhalla Rising" et jubiler sur "Iron Will".
La ferveur du public parisien atteint d’ailleurs des niveaux insoupçonnés ce soir. Les refrains sont repris en chœur, les crinières sont secouées avec convictions et les poings sont constamment levés. Devant un tel engouement, le frontman JB annonce qu’il ajoute le titre "The Shadow Knows" au set, avant de finir sur l’ultra-fédérateur "Hammer of the North", que le public chante à tue-tête même après la fin du concert.
Si le set ne dure qu’1h10, l’intensité et l’énergie sont là. Les musiciens de Grand Magus ne sont pas des adeptes de l’esbroufe et gardent toujours leur classe, même lorsqu’ils se permettent d’allonger les fins de leurs titres. A la tête du trio, JB Christoffersson ne faillit jamais et se montre en grande forme vocale, avec de belles montées, notamment sur "Triumph and Power". On remarque que ses apostrophes au public, un brin timides au début du set, gagnent en assurance à mesure que le show avance.
Côté instrumental, Grand Magus sait toujours prendre soin des oreilles de ses fans. Les riffs destructeurs de JB sont superbement interprétés, tout comme ses solos concis et mélodiques. La section rythmique, composée de Fox à la basse et Ludwig Witt à la batterie, n’est pas en reste et porte les compos avec puissance et classe, parfaitement dans l’esprit du groupe suédois.
Fort d’un nouvel album puissant et d’un set haut en couleurs, Grand Magus a su conquérir le Divan du Monde sans effort. Une bien belle manière de conclure la soirée, animée par une affiche variée, avec chaque groupe qui a su tirer son épingle du jeu et s’imposer dans son propre style.
Setlist :
I, the Jury
Sword of the Ocean
On Hooves of Gold
Ravens Guide Our Way
Like The Oar Strikes The Water [avec un solo de batterie]
Steel Versus Steel
Valhalla Rising
Iron Will
Rappel :
Ymer [sur bande]
Triumph and Power
The Shadow Knows
Hammer of the North
Photos : © 2014 Elie Lahoud-Pinot et © 2014 Nidhal Marzouk.
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