Animals As Leaders – Joy of Motion

La musique d'Animals As Leaders repose sur la complexité et la technicité de leurs créations.
Composé actuellement des huit cordes de Tosin Abasi, des huit autres de Javier Reyes et du serial marteleur Matt Garstka, un combo purement instrumental qui est aujourd'hui une référence incontournable de la vague Djent progressif.

Le projet débute avec l'album éponyme sorti en 2009 qui a laissé sans voix face à son univers grandiose et une identité déjà fortement marquée, s'en est suivi Weightless qui a vu le jour en 2011, voilà aujourd'hui le troisième album studio des américains : Joy of Motion.

Solaire et percutant : Voici les premiers mots qui m'ont traversé l'esprit en parcourant cet opus.
Au fil des écoutes, on s'enveloppe aisément de ses couleurs vives et chaudes, et on s'imprègne surtout de l'environnement d'Animals qui n'a jamais résonné aussi jazzy.

Dès les premiers titres nous retrouvons ce son et cette polyrythmie moderne propre à la vague Djent, dont a toujours usé Animals As Leaders qui, cependant, en poussant le jeu de leurs instruments au-delà des limites et en dehors de tous codes, place le combo bien loin devant une multitude de jeunes fainéants se reposant sur d'éternels poompoomtchak à retardement.
Une musique avec donc assez d'esprit pour être absorbante.

On se laisse emporter par la fluidité des guitares qui bénéficient d'un son pur, organique, au rythme scintillant de la batterie, un instant jazz sur "Another Year".
On se ballade aussi sur des sonorités latines que nous offrent "Para Mexer" qui dévoilera une fin étirée et très aérienne avec un son de basse très rond.
Cette basse qui te retourne le cerveau quand ça slap sur "The Woven Web".
L'album a été, au passage, co-écrit et produit par Diego Farias (Volumes) , Misha Mansoor (Periphery) et Adam "Nolly" qui s'est occupé des parties de basses.

La production nous a donc assuré un son naturel à la perfection, la lourdeur des morceaux comme "Physical Education" qui entre martellement de batterie et lead staccato soutient l'univers éclairé de l'album, et nous transperce par une brutalité singulière, qui reste incroyablement éthérée.
Ou encore sur "Crescent" et ses mille et une cordes où l'on peut également remarquer l'énorme talent du batteur Garstka qui développe un groove admirable.

Le travail d'Animals As Leaders tape tellement profond qu'il a une approche onirique, dans chaque titres nous nous élevons toujours un peu plus dans leur imaginaire, et ce dans les passages les plus lourds soient-t-ils, "Mind = Spun" qui démarre sur une intro dissonante, pour ensuite nous projeter dans l'urgence avec ses guitares criardes et son tapage rythmique explosif.

Joy Of Motion fixe Animals comme leaders de la scène Djent progressif.
Abasi et ses compères n'ont pas fini d'épater, non seulement par leur talent mais par l'émotion qu'ils laissent transparaître et l’habilité à façonner des paysages sonores purement instrumentaux.
Si la voix concrétise, dans la plupart du temps, le message musical, son absence est source d'exploration totale.

Un libre champ à de nouvelles perspectives que les américains exploitent à merveille.
 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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