Les catacombes du ridicule
Black Label Society est de retour. Quatre ans après le très apprécié Order of the Black, Zakk Wylde et sa bande allaient-ils réussir à confirmer ce regain de hargne et d’inspiration ? Il n’en est malheureusement rien, avec ce nouveau disque plat et sans imagination, dans lequel le quelconque copule avec l’inintéressant, pour donner une parodie sans saveur ni mordant.
Zakk Wylde est de retour. Superstar par son talent et son CV plutôt fourni (Ozzy, qui connaît ?), son projet principal, Black Label Society, certes fédérateur, n’a pas accouché que de bons albums. Capable de beaucoup, même récemment avec le sulfureux Order of the Black, le groupe se casse la figure 4 ans après avec Catacombs of the Black Vatican, dernier album en date dont il est question ici.
La première constatation est la pauvreté des compos. Zakk Wylde n’a jamais été connu pour sa finesse d’écriture, mais ici, les structures sont atrocement répétitives et les chansons pauvres en riffs. La base même de toute bonne chanson de Zakk Wylde est ici la cause de la mauvaise qualité du disque. Il faut attendre "Heart of Darkness", la cinquième piste, pour avoir un peu de mordant et un peu de badass.
Quant aux amateurs de vitesse, qu’ils calment leurs ardeurs, Catacombs of the Black Vatican est uniquement composé de mid-tempos sans imaginations et de ballades niaises, à l’exception de "Damn the Flood", up-tempo sympathique. Ce manque de variété donne un album inutilement gras et monolithique, qui manque cruellement d’audace et de mordant.
Quitte à être cohérent, Zakk Wylde a posé sur ses riffs plats des lignes de chant sans imagination. Souvent trainantes, elles ne racontent rien et dénotent un cruel manque d’envie, surtout à cause d’une interprétation sans conviction. Tout n’est pas à jeter, on a un peu de feeling sur le single "In my Dying Time", un peu de mélodie sur "Believe" et presque de la colère sur "Heart of Darkness". Mais tout ça ne suffit pas pour donner un souffle supplémentaire dont l’album aurait bien besoin.
Heureusement, l’interprétation des musiciens est toujours là. Les rythmiques, qui ne changent pas des masses, sont interprétées de manière carrée par Jeff Fabb et John DeServio, sans qu’ils ne sortent du cadre ou fassent d’étincelles. Ce rôle-là est réservé au grand Zakk, qui se montre toujours à l’aise dans des solos de guitare concis, variés et toujours justes. A croire que les compos médiocres du disque servent d’excuse à ses interventions flamboyantes.
Agréables aux premières écoutes, on se rend vite compte que Catacombs of the Black Vatican est un album vide et superficiel. Souffrant d’un grand manque d’inspiration et d’imagination, Zakk Wylde n’a pas su monter aussi haut qu’avec Order of the Black, qui faisait office d’un énorme coup de poing sur la table. Ici, Black Label Society se contente d’une pichenette et se casse l’ongle.
Photo : Lionel / Born 666 / © 2011
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