Saliva – Rise Up

Ô combien de musiciens et groupes de renoms ont débuté à Memphis, berceau du Blues et terre d’accueil du Rock’n’Roll, treizième ville la plus dangereuse des Etats-Unis, célèbre pour la mythique Beale Street qui abrite le club de B.B. King mais aussi pour la villa d’Elvis. Bref, de Johnny Cash à Justin Timberlake, en passant par Jerry Lee Lewis, ou encore Aretha Franklin et Tina Turner, chacun y trouve couvercle à son pot. Parmi les curiosités locales, il y’a du Hard Rock. Du Hard Rock qui bave. Le Hard Rock de Saliva. Créée en 1996, le groupe sort son premier album éponyme chez Rocking Chair Records une année plus tard. La route fût longue jusqu’à leur huitième album studio qui verra le jour d’ici peu, Rise Up, produit par Rum Bum Records.

Bobby Amaru remplace Josey Scott au micro, faisant ses premières marques en studio avec le groupe, et le résultat est clairement convainquant. On peut d’ailleurs entendre que le chant est particulièrement présent, et bien mis en valeur sur la majorité des titres de l’album. Il a presque tendance à faire paraître les autres musiciens en arrière-plan sur certaines sections de morceaux, ce qui est loin d’être toujours un bon point : quelques bon riffs sont difficilement audibles, notamment pendant les refrains, car trop effacés par la voix.

La construction des morceaux, elle aussi traditionnelle, mais trop répétitive. La traditionnelle intro qui annonce le thème, puis le traditionnel couplet joué sur le riff principal, suivi du traditionnel refrain qui pète, puis second couplet, toujours aussi traditionnel, alors comme ça marche bien, on recommence, sauf qu’on va être un peu inventifs : après le traditionnel refrain on va mettre le traditionnel solo plein d’émotions, enfin traditionnels troisième couplet en canon sur les voix  ou en harmonisation sur les instruments et outro. Très traditionnel donc.

Saliva

Ceci n’est rien d’autre qu’une des recettes du plat réussi ! Les plus grands l’ont montré. Hélas, même si la cuisson est maitrisée, la soupe est fade. Quand on sait que Saliva est aux fourneaux, on s’attend à du Metal américain comme on l’aime, seulement, les morceaux sont d’une qualité plutôt douteuse. Par rapport avec ce que le groupe a fait jusqu’ici, la plupart des titres sont peu travaillés, les riffs sont souvent pauvres, tout juste ce qu’il faut pour meubler l’ensemble. Des couplets entiers sont assurés grâce à de divers « Wooohooo » et autres onomatopées communes dans le Hard Rock. Seuls les refrains sont sont à la hauteur de leur réputation. Pour faire simple : si vous avez écouté leurs précédents albums, parmi lesquels on trouve les très bons Cinco Diablo, Blood Stained Love Story, ou Every Six Seconds, et bien là c’est a peu près la même chose, mais en moins bien.

Seuls deux morceaux se démarquent vraiment du lot : "Redneck Freakshow", fidèle aux anciens albums, le refrain entre immédiatement en tête, ça donne envie de bouger. Le guitariste, Wayne Swinny, a par ailleurs déclaré qu’il s’agit d’une autodérision de la part des membres du groupe. La seconde est "Choke", meilleure des moins bonnes, qui présente globalement les mêmes éléments que les autres morceaux, tout en restant un poil originale et sympa à écouter. Le reste est loin d’être à jeter mais ne casse pas trois pattes à un canard. Cela va du gros riff plein de colère aux arpèges mélancoliques… Pas de quoi s’extasier.

Rise Up est plutôt décevant quand on sait de quoi le groupe est capable, Saliva semble s’essouffler un peu. Bien qu’il ne soit pas un mauvais album, il y a trop peu d‘originalité et de nouvelles choses. Que s’est-il passé en cours de route, est-ce le changement de chanteur qui les a déstabilisé ? Parce qu’au final, avant c’était bien aussi, voire même mieux ! Ce genre de musique fait souvent son petit effet en live, alors attendons la tournée pour voir ce ça donne. En attendant c’est dans les bacs le 29 avril prochain !
 

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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