C’est un concert surprise auquel on a le droit ce soir dans la salle du 19ème arrondissement.
Et le mot surprise a son importance car la communication faite sur cet évènement n’a que quelques jours et par conséquent entraine la vision d’un Glaz’art des plus dégarni à laquelle j’aurai été confronté.
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Blood Reign
Bref, la tournée des 5 groupes passe par Paris et c’est à 18H15 pétante que Blood Reign doit commencer à jouer devant à peine 5 personnes au début pour terminer devant une trentaine de personnes. C’est vrai que pour un vendredi commencer un concert aussi tôt dans la capitale a de quoi nous surprendre.
Quelle dommage, alors que les français ont du talent, une musique excellente et devant si peu de personne... heureusement qu’ils ont de l’humour en nous demandant entre chaque morceau un Circle Pit. Les titres sont parfaitement exécutés, faits de break, de riffs puissants qui mériteraient d’être écouté devant des centaines de personnes comme pendant un festival ou dans une salle bien remplie. La structure et l’intelligence des morceaux sont faites pour nous rendre dingue. Franchement, étant à Paris on aurait aimé qu’ils échangent leur passage avec Sic Zone et Rain Shatter afin qu’ils puissent jouer devant un peu plus de monde.
Lionel / Born 666
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Sic Zone
Les allemands de Sic Zone montent sur scène comme s’ils étaient au Wacken. Nous remercient en nous appelant « my friends ». Bon les gras ne vous emballez pas trop avec votre Metal aux sonorités « Nu » qui n’est pas vraiment des plus agréable. Il est vrai que vous avez tous mis vos jolies chemisettes avec le logo du groupe mais franchement un peu d’humilité vous ferait du bien.
Lionel / Born 666
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Rain Shatter
Venus tous droit du Mexique, les musiciens de Rain Shatter prennent place sur la scène du Glaz’art, alors que le public se fait un peu plus nombreux que pour les groupes précédents. Le groupe officie dans un style proche du deathcore. Si le son n’est pas mauvais et permet d’apprécier à sa juste valeur la musique du combo, le public peine à rentrer de plein fouet dans ce concert, malgré une bonne présence de la part des musiciens. Le bassiste du groupe, Eduardo Arellano, est particulièrement dynamique et se permet d’esquisser quelques pas de danse pour accompagner la musique. Relégués en bout de scène, les deux guitaristes (Fernando et Alejandro), s’ils ne peuvent pas s’illustrer avec des riffs plutôt classiques pour le style, se permettent de jouer des soli plutôt appréciés par le public. Les sweeps s’enchainent et permettent à Luis, le frontman du groupe de se reposer, lui qui alterne le chant et le clavier. Malheureusement, sur les parties plus aériennes, il tourne le dos au public pour se concentrer sur son instrument, ce qui casse un peu la dynamique de l’ensemble.
Visiblement le groupe semble heureux de cette tournée européenne avec Six Feet Under et le montre bien, à coup de grands sourires et de tentatives pour inviter le public à battre la mesure et à taper dans les mains. Malgré des spectateurs plus polis que réellement emballés par le concert que propose Rain Shatter, le groupe continue sur sa lancée. Sur « Fusseli’s Nightmare », le groupe rappellera ses origines géographiques, lorsque le frontman se coiffera d’un sombrero et jouera une musique à l’ambiance hispanisante. Le fameux couvre chef finira sa course sur la tête d’un spectateur plutôt surpris au premier abord mais qui acceptera le fardeau sans sourciller.
Après une petite demi heure de jeu, Rain Shatter s’apprête à quitter la scène. Le style musical du combo, bien que de bonne facture, n’est peut être pas adapté au public qui attend avec impatience le plat de résistance que constitue le concert de la bande de Chris Barnes. De plus, la musique proposée par les mexicains s’avère un peu classique pour séduire, malgré de très bons moments. Un groupe à écouter à tête reposée pour se faire un meilleur avis et pour se rappeler que le metal n’a pas de frontières.
Watchmaker
Setlist Rain Shatter :
Intro
There will be Blood
Endless
Fusseli’s Nightmare
Lightning
Astounding
Some of Us
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Les tournées, c’est connu, ça use, c’est éreintant et parfois on peut en devenir malade. Et c’est le cas de Kristoffer Hansen de Vredehammer. Per Valla prend le micro et avant même de commencer à jouer il nous dit que le guitariste est malade. Pourtant lors de l’interview il avait bien voulu se prêter à deux trois photos avec le groupe mais il avait une petite mine. Bon c’est vrai que la bière n’est pas le meilleur remède contre la gastroentérite.
Quoiqu’il en soit le « quatuor » devenu trio se concerte afin de gérer au mieux la setlist pour nous jouer les morceaux qui passeront le mieux dans une telle configuration. Concentré sur ses doigts, Per Valla accompagné de John Erik Andersen à la basse vont faire en sorte que l’on en oublie leur partenaire resté aux toilettes en en faisant encore plus.
Le bassiste bouge beaucoup, regarde Per Valla, plaisante, et visiblement les musiciens sont très complices pour faire au mieux en nous interprétant des titres comme « We Are The Sacrifice », « Cthulhu » ou encore « Vinteroffer » de leur premier et unique album (on ne parle pas des différents EP). Le son est plus aéré car la présence des riffs de la deuxième guitare fait défaut.
Per Valla trinque avec nous, plaisante, avant que Kristoffer Hansen tente une apparition, prend sa guitare mais visiblement ne peut pas se retenir et retourne illico backstage pour reprendre une toute autre activité.
Le set se passe bien alors que c’était mal parti pour eux. C’est un groupe norvégien, modeste, simple, pas trop démonstratif et proche du public qui nous délivre un show fort agréable, aidé par les encouragements d'une foule qui se comporte comme « un quatrième musicien » pour remplacer le deuxième guitariste.
Lionel / Born 666
Setlist Vredehammer :
Hedningvisa
Mintaka
Forlist
We Are the Sacrifice
Vinteroffer
Hoster av Sjeler
Cthulhu
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Six Feet Under
Après la leçon de musique que viennent de proposer les musiciens de Vredehammer, place au clou du spectacle. Les américains de Six Feet Under ont sorti leur dyptique Unborn/Undead en 2012 et 2013 et étonnement la promotion de ces albums n’est pas à l’ordre du jour puisqu’aucun titre ne sera joué ce soir. Le groupe préfère miser sur les classiques, puisque quatre titres seront issus du premier album Haunted, ce qui peut dérouter au premier abord. Malgré des critiques mitigées sur les deux dernières sorties du groupe, on ne peut s’empêcher de penser que Chris Barnes et ses acolytes renient eux même ces deux albums au point de n’en proposer aucun extrait. Les fans du combos n’en ont cure et lorsque les hostilités démarrent avec « Silent Violence », c’est tout le public français du Glaz’art qui se déchaîne comme un seul homme, suivant les rythmiques groovy proposées par les américains. Si physiquement Barnes accuse le poids des ans et des excès en tout genre, vocalement le frontman est impressionnant, usant de sa voix caverneuse à pleine puissance et s’emmêlant ses longues dreads dans le câble de son micro.
La communication avec le public n’est pas le point fort du groupe, mais la musique de part sa violence maîtrisée met tout le monde d’accord. Même si tout le public n’a d’yeux que pour Chris Barnes, les autres musiciens ne sont pas en reste et l’ambiance est telle qu’ils doivent régulièrement céder leur place aux nombreux slammers se retrouvant sur scène, au détriment du vigile déconcerté.
L’accueil réservé à Six Feet Under est à la hauteur de l’attente, puisque le public qui a eu droit à pas moins de quatre groupes en ouverture peut enfin se défouler. Les classiques du groupe s’enchaînent (« Revenge of the Zombie ») et Six feet Under ne prend pas de risque, au point que l’on se demande ce que donnerait une prestation du groupe sans l’enthousiasme débordant du public parisien, conquis d’avance par un groupe devenu culte dans le milieux du death.
Steve Swanson (guitare) montre néanmoins qu’il est passé maître dans l’art de jouer des rythmiques à la fois groovy et violentes, appuyées par la basse pachydermique de Jeff Hughell (« The Day the Dead Walked », « Feasting on the Blood of the Insane »). Mais Six Feet Under c’est aussi la formation de l’ancien chanteur de Cannibal Corpse, et à cet effet, le groupe gratifiera le public d’une reprise des maîtres du genre avec « Hammer Smashed Face » (issu de Tomb of the Mutilated) en guise d’au revoir. Après une petite heure de concert, les américains quittent la scène, laissant le public enfin souffler après une telle déferlante de riffs et de brutalité. Si le groupe est un peu en pilotage automatique, avec des albums qui divisent, force est de constater qu’en live l’énergie est toujours présente, du côté du groupe comme du public. Six Feet Under a su réveiller les morts, bien aidé dans sa tâche par les autres groupes présents. Nous retiendrons également l’excellente prestation de Vredehammer, qui malgré un style très différent des autres groupes a certainement marqué des points auprès du public.
Watchmaker
Seltlist Six Feet Under :
Silent Violence
Revenge of the Zombie
No Warning Shot
Feasting on the Blood of the Insane
Victim of the Paranoid
Human Target
Deathklaat
The Day the Dead Walked
Seed of Filth
Shadow of the Reaper
Torn to the Bone
Beneath a Black Sky
Rappel:
Hammer Smashed Face (Cannibal Corpse cover)
Live Report réalisé en collaboration par Born 666 et Watchmaker
Photo : Lionel / Born 666 / © 2014
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