Steve Eck and The Midnight Still – Drag It Out, Burn It Down

Débarquant directement de la Louisiane, ce groupe a la racine solide.
Bien ancré dans un blues-rock qui sent le whisky, nous naviguons ici en territoire conquis, à savoir cette sonorité qui nous donne envie de bringuebaler, d'alpaguer, de se laisser porter par une mélancolie salvatrice.
On sort des lourdeurs de l'Americana pour faire prendre l'air aux vieilles rengaines, les passer sous le mixeur de la gouaille, du banjo râleur, des rythmes chaloupés, des cuivres intimes.

Vous l'avez compris, ça sent le bayou, ça raconte des histoires tristes avec une voix caverneuse, et ça joue sexy. Steve Eck a eu l'idée lumineuse de dépoussiérer un de ses titres folk "Friends and family" qui prend ici une tournure des plus savoureuse. On est donc dans ce folk titubant qu'un Nick Cave vieillissant ferait bien de retrouver.
L'univers de Tom Waits n'est pas loin non plus lorsque un air de cabaret se fait sentir, et certaines guitares peuvent rappeller un Neil Young sans santiags.

Ce qui donne l'envie d'y revenir sans cesse, car cet album a ce pouvoir-là, ce sont les ambiances bien épaisses qui habitent chaque morceau. On vous raconte une histoire, vous vous laissez porter, votre tête ondule.
On a presque l'impression de déjà connaître cet album, l'impression qu'on l'a toujours connu et qu'il nous a accompagné des années durant. Car on est de plein pied dans ce qui est la moelle épinière du rock, à savoir ce blues de taverne, ce rock qui pleure le sourire aux lèvres.
Rien de nouveau sous le soleil donc, mais un album qui n'en demeure pas moins majestueux par sa sincérité, son authenticité.

Le groupe propose son album en libre téléchargement sur ce site : rock proper, où vous trouverez aussi l'album solo de Jay bennett (WILCO) gracieusement offert, ainsi que plein d'autres découvertes à faire.

Ma note : 8/10



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