Tarot, le groupe du désormais célèbre Marco Hietala (bassiste de Nightwish), a sorti son 9ème album studio au mois d'avril 2010 chez Nuclear Blast, sous le nom poétique de "Gravity of Light". Du metal finlandais, oui... mais pas si "finlandais" que ça dans le son...
Oh vous savez, Tarot a toujours été un groupe difficile à cerner. Certes c'est du heavy, plutôt sombre, teinté de power et ici même de symphonique, mais peut-on très sincèrement le comparer à ses compatriotes tels que Sonata Arctica, Nightwish ou Stratovarius ? Non, il y a plus de profondeur dans Tarot, plus de noirceu et donc moins d'accroche. Forcément. Et c'est là où, qu'on le veuille ou non, ça passe ou ça casse !
Après un "Crows Fly Back" intéressant et (lui aussi) obscur, mais manquant de ce petit quelque chose en plus qui aurait pu en faire un très bon album, on attendait cette nouvelle livraison avec une certaine curiosité. Et, là encore, Tarot met tous les éléments à sa disposition, du talent de ses musiciens aux inspirations de ses compositions, sans pour autant parvenir à faire prendre la sauce comme il aurait fallu.
Alors oui, tout est solide, de la production à la technique, en passant par le chant croisé de Marco (aussi bassiste/guitariste acoustique) et Tommi "Tuple" Salmela (s'occupant également des samples), affublant même cet opus de quelques originalités sympathiques (du clavier quelque peu décalé dans son solo sur le titre "Hell Knows" aux différentes ambiances placées ici et là de manière judicieuse)... Mais il manque ce petit truc !
Quelle frustration allez-vous me dire, ou alors n'aurais-je pas "compris" cet opus ? Bien sûr qu'il est bon, mais il souffre du syndrôme "ouais bon c'est un peu long là", alors que chaque titre pris séparément peu nous satisfaire plus ou moins. Voilà donc où le bât blesse... Les enchaînements de chanson à chanson paraissent bancals, pour une raison qui m'échappe, à moins que ce ne soit cette ambiance globalement égale à chaque morceau rendant le tout un peu trop uniforme voire monotone ?
En effet, pas mal de morceaux semblent se ressembler entre eux, tels des rejetons rebelles d'une famille nombreuse, à ainsi se côtoyer voire même s'affronter tout en ne pouvant masquer leur différence et au final nous laisser devant un spectacle familial quelque peu banal. Bah... relevons quand même le grand frère rageux que constitue le très heavy/doom "Magic and Technology" ainsi que le bébé symphonique "I Walk Forever", qui s'avère finalement être un petit chef d'oeuvre du genre car délicatement grandiloquent sans dégouliner d'arrangements trop pompeux, Mikko Mustonen (Northern Kings) y étant allé de ses samples orchestraux désormais célèbres en Finlande.
Le résultat final de ce "Gravity of Light", bien qu'offrant une évolution intéressante du combo nordique (car oui, il faut le dire, cet album est malgré tout un tantinet différent des précédents), nous laisse plein d'interrogations. Pourtant, des titres comme le dynamique "Rise!" ou le majestueux "Gone" nous offrent de très bons moments musicaux, mais l'ensemble nous "distrait", nous déconcentre... sans pour autant nous ennuyer !
C'est d'ailleurs ainsi que je concluerai cette chronique qui me laisse moi-même perplexe, reflétant ainsi le sentiment que m'a laissé cette galette. En espérant, non plus, ne pas vous avoir trop ennuyé avec mes interrogations futiles...
Ma note : 6.5/10 (pas forcément loin d'un 7 mais...)
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