Kobi Farhi et Yossi Sassi Sa’aron de Orphaned Land

Le 14 mai 2010 le célèbre groupe israélien Orphaned Land était de passage à Paris pour donner un concert au Nouveau Casino dans le cadre de leur tournée européenne «The Never Ending Tour Of Orphaned Land». C’est ainsi que j’ai eu le plaisir de poser quelques questions à deux des membres fondateurs du groupe - Kobi Farhi (chant) et Yossi Sassi Sa’aron (guitare, choeurs, oud, saz, bouzouki)

Bonjour! Avant tout merci d’avoir accepté cette interview. Quelle est votre humeur actuelle avant ce concert Parisien?

Nous sommes très contents de revenir à Paris. La dernière fois que nous y avons joué l’accueil a été très bon, nous sommes donc impatients de voir ce que cela va donner ce soir.

Pourquoi avez vous choisi Arkan en tant que première partie lors de cette tournée? Les connaissiez-vous avant?

Kobi: Nous les avons choisis parce que ce sont des amis et que nous avons beaucoup d’amis communs. De plus lorsqu’Arkan nous a appris que nous étions l’une de leurs influences principales, nous avons pensé que les inviter à jouer avec nous serait une manière de boucler la boucle. Arkan étant un groupe arabe et Orphaned Land un groupe israélien c’était une manière de montrer qu’une amitié et une harmonie est possible au-delà  des cultures et des oppositions.

Pourquoi Shlomit Levi ne vous accompagne-t-elle pas lors de cette tournée?

Kobi: Etant donné que Shlomit est jeune maman, elle ne peut pas nous accompagner pour la tournée, mais nous espérons que ça sera possible dans le futur.

Une tournée en Europe de l’Est fait-elle partie de vos plans ?

Kobi: Bien sur! D’ailleurs nous l’avons déjà fait par le passé.
Yossi: Nous avons pas mal d’amis là-bas, puis les pays de l’Est nous ont toujours donné un accueil très chaleureux notamment en Pologne et en Russie.

Parlons maintenant un peu de l’album.
Pourquoi avoir choisi Steven Wilson en tant que producteur sur votre dernier album ? Quelle était son influence sur les arrangements et sur les techniques d’enregistrement?


Kobi: Avant tout nous sommes ses fans (rires).
Notre musique est complexe et diverse donc, si le mix est mauvais, tout est perdu un peu comme un bon plat qui serait brûlé (j’aime faire des analogies avec la nourriture ai-je faim ?)) . Steven a l’avantage d’être à la fois un bon technicien mais aussi  musicien. L’avoir comme superviseur nous a permis de savoir si les choix que nous avons fait étaient les bons. Steven était fasciné par notre musique et nous pensons qu’il est LA personne à qui il fallait s’adresser et le résultat est de notre point de vue excellent.

Est-ce que l’utilisation du Mellotron était son idée ?

Kobi: Oui ! Il dit que s’il joue du clavier ça sera toujours un mellotron soit un piano. Il n’est pas très synthétiseurs.

De qui vient cette magnifique idée pour les photos de l’album?

Kobi: Un soir un des gars du label m’a appelé et il m’a dit «vous avez un message tellement fort  et une musique tellement unique que vous ne pouvez pas vous permettre de poser avec un gros sourire, une pose métal et des t-shirts de Metallica. Moi je ne veux pas faire ce genre de photos. Il vous faut exprimer visuellement ce que le concept décrit.» Et c’est comme ça que la première idée est venue.

L’album contient des textes en arabe, hébreux, yéménite et anglais. pourquoi avoir utilisé ces langues ?

L’utilisation de toutes ces langues est dans la continuité du message d’unification que nous essayons de faire passer.

«Sapari» est un chant traditionnel yéménite. Pourquoi l’avoir utilisé pour introduire ce nouvel album? Est-ce par seul intérêt pour le morceau ou a-t-il un lien avec la thématique générale de l’album?

Kobi: Ce morceau a été écrit il y a 400 ans par un poète juif  et il raconte un dialogue entre le poète et son âme qui lui apparait sous la forme d’une colombe . Le poète lui demande où se trouve-t-elle, et l’âme lui répond qu’elle se prépare dans l’anti-chambre pour habiter le corps du poète. Cela se marie parfaitement avec le concept du guerrier de la lumière. C’est comme une conversation que le futur guerrier de la lumière a avec lui même avant de paraître sous ce jour. C’est le mélange d’une idée conceptuelle dans sa forme originelle et de la façon dont nous voulons l’utiliser

Les textes de vos chansons sont des métaphores des situations politiques actuelles. Pensez vous que votre message est compris et entendu ?

Kobi: Nos textes parlent des sujets politiques, mais nous ne sommes pas pour autant des politiciens car les politiciens prennent toujours partie pour une idée en  opposition à une autre. Et c’est là le privilège d’être musiciens: nous n’avons pas à prendre parti. Nous sommes pour les palestiniens et pour les israéliens ainsi que pour les européens. Nous sommes pour tout le monde.

Yossi: Notre but n’est pas de dire qu’il est bon de faire ceci plutôt que cela et de privilégier telle ou telle minorité, ceci n’est pas notre message. Notre message dit que la musique est un langage universel, et nous cherchons à rapprocher les gens. Peu importe qu’ils croient en Dieu, en Allah, en eux mêmes ou qu’ils soient athées nous ne sommes qu’un.

Kobi: Je me considère comme un Guerrier de la Lumière et pour moi la musique n’est qu’un outil. J’utilise la musique comme une arme dans mon combat pour la lumière. Quand la lumière est là nous pouvons voir la vérité, mais lorsqu’elle est éteinte tout est noir, on se pose des questions et on et confus. C’est ce qui se passe actuellement dans le monde, on est confus.

Kobi: Je pense que le problème principal du monde actuel est un problème d’éducation. Les gens sont élèves pour se battre les uns contre les autres, et je ne crois pas que ce soit la dans la nature humaine, comme les gens qui font ce type d’éducation le disent. Je crois que la nature humaine réside dans le choix; on peut choisir d’être bon. Et à ceux qui disent que les gens sont déjà trop vieux pour que leur éducation soit refaite, je répond que j’ai un jour rencontré un musulman. Il est né en Jordanie mais vit en Syrie. Il m’a expliqué qu’il avait été élevé dans la haine des juifs, tout dans son enfance lui disait que lorsqu’il verrais un juif il devrait le tuer. Puis un jour, il a écouté Orphaned Land, alors il s’est dit que, les gens qui faisaient cette musique ne pouvaient pas être si mauvais... Il m’a ensuite dis «merci de m’avoir rendu ouvert d’esprit» et je l’ai embrassé.

Yossi: Nous communiquons beaucoup avec nos fans et amis des pays arabes via internet, par mail ou les réseaux sociaux et on rencontre beaucoup de ces fans originaires de Jordanie, de Syrie , du Liban, de l’Egypte etc, qui viennent nous voir en concert en Turquie et en Europe.

 



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