Gorguts au Hellfest 2014


Samedi, 18h45 Altar

Après douze ans d’absence discographique, Gorguts est revenu se rappeler à notre bon souvenir l’année dernière avec Colored Sands. Ce dernier album, plébiscité par l’ensemble des fans, était l’occasion pour les Canadiens de reprendre le flambeau du death technique sur scène. Sa présence au Hellfest ne peut que réjouir les fans car le groupe est rare dans nos contrées (avant cette tournée, hormis un concert au Batofar en 2012 devant une poignée de fans, le groupe n’était plus venu en France depuis les années 1990).

Ce Hellfest est donc l’occasion de voir Luc Lemay et ses acolytes retracer l’ensemble de leur discographie au cours de trois quart d’heures. Tout d’abord, c’est Patrice Hamelin (ex-Martyr, Cephalic Carnage) qui reprend sa place derrière les fûts, en tant que remplaçant de choix de John Longstrenth, certainement occupé avec son groupe d’Origin(e). Il était déjà intervenu auprès de Gorguts lors de la tournée européenne de 2012 et ce choix en matière de remplaçant n’est donc pas à remettre en cause tant le bonhomme peut aisément s’immerger dans la musique déroutante du combo.

Les Canadiens débutent leur set par « Le Toit du Monde », première piste de Colored Sands. Le son massif envoute toute la Altar, dont le public se laisse emporter par la musique expérimentale du quatuor. Luc Lemay, seul rescapé de la formation d’origine, ponctue les morceaux par ses interventions vocales comme une invitation au voyage vers le Tibet, espace décrit dans le morceau.
Le public en pleine introspection ne bouge pas, mais les applaudissements nourris en fin de morceaux indiquent qu’il est totalement sous le charme des riffs noirs et complexes de la musique de Gorguts. Cela sera le cas sur l’ensemble du début du set, consacré pleinement à Colored Sands. Gorguts envoute, Gorguts hypnotise, par le biais des harmoniques de Kevin Hufnagel qui ont pour but d’enrichir la musique par de petites touches ambiantes. Totalement concentrés sur leur art, qu’ils maîtrisent à la perfection, les Canadiens ne communiquent que peu avec le public, mais lors des interludes, Luc Lemay remercie chaleureusement et en français ses « cousins d’outre Atlantique ».

La déferlante death arrivera finalement un peu plus tard avec les titres issus du début de carrière du groupe, sur lesquels les pogos commenceront à se former, signe que le style musical développé par Gorguts était beaucoup plus direct dans les années 90. "Inverted" enfonce le clou, sous les martellement de Patrice Hamelin, tandis que Colin Marston est de plus en plus déchaîné et assène des parties de basse d’une complexité époustouflante.

Plus qu’un concert, c’est une véritable expérience sonore à laquelle nous ont convié les membres de Gorguts, prouvant à tous que le death peut être intelligent et introspectif. S’il y a bien un show qu’il ne fallait pas louper lors de cette édition 2014, c’était bel et bien celui-ci.

Setlist :

Le Toit du Monde
An Ocean of Wisdom
Forgotten Arrows
Colored Sands
Orphans of Sickness
Nostalgia
Inverted
Obscura

Photos : © 2014 Thomas Orlanth / Site du photographe
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
 



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