Kerion – The Origins

Aujourd'hui, direction Nice pour découvrir un groupe que, peut-être, vous connaissez déjà. Qui ? Bon, ok, levons le voile du suspens et annonçons directement : c'est Kerion. Là, ça vous revient ? Parfait. Donc, nos français ont prévu de sortir un nouvel album. Quand ? Le 28 Juin 2010 sur Metalodic, tout jeune label (ayant signé également les brésiliens de Caravellus). Ce nouvel opus, baptisé « The Origins », fait suite à « Holy Creatures Quest », paru en 2008. Alors, nos représentants du power metal à chant féminin vont ils encore livrer un brûlot de qualité ?

 

En ce qui concerne les compositions, je reprochais au précédent trop de longueurs, qui ternissaient le niveau général de l'album. Il est assez dommage de constater que c'est encore le cas ici, certains passages n'étant pas réellement nécessaires et venant nous ennuyer. Des intros se voulant épiques mais qui trainent par moment et nous donnent envie de passer à la suite, une puissance qui met trop de temps à arriver, tant de petites erreurs qui nous font lâcher l'attention à de nombreux moments. De plus, le problème est que les composions souffrent d'un manque d'énergie et possèdent une certaine redondance. Un autre gros reproche que l'on pourrait faire à cet album est le manque de personnalité. On pense bien souvent à Dark Moor ou Fairyland à l'écoute de ce « The Origins ». Ce défaut est sans doute dû au fait que les choeurs sont les mêmes que ceux des français de Fairyland, ces derniers ayant été produit par Phil Giordana. Mais Kerion aura à se montrer bien plus personnel.

La production n'est pas mauvaise, mais en revanche elle est loin d'être parfaite, nonobstant le fait que les guitares sont audibles à la perfection. Elle est un peu lisse, et manque de relief, ne mettant pas toujours en valeur ce que Kerion veut montrer. Dommage, même s'il y a bien pire.

 

En revanche, Flora a fait d'énormes progrès. Et en particulier sur ce qui lui faisait défaut sur le précédent opus, à savoir la puissance, qu'elle possède désormais. Noyée sous la masse des instruments ? Elle ne l'est plus, fort heureusement. De plus, la française a également progressé en ce qui concerne la modulation de sa voix, et varie à dose justes, sans perdre l'auditeur ou donner l'impression qu'elle ne chante qu'une seule note. Au niveau de la justesse, il n'y a rien à redire sur la prestation de la jeune femme qui apporte un gros plus à l'ensemble. Elle est régulièrement accompagnée des excellents choeurs de Phil, ainsi que quelques guests. Yann Barresi tiendra donc un chant black de qualité sur « Face The Beast » tandis que Will Lievin d'Hamka se chargera d'un chant clair sur « Time of Fantasy ». Malheureusement, ces invités ne sont pas judicieusement employés et il est clair que le chant de Will ne convient absolument pas au titre. Il est difficile d'accrocher à sa prestation vocale. Et Yann, qui pourtant est efficace, reste trop sous-employé et plus d'interventions auraient sans doute été profitables.

 

Alors au final, malheureusement, nous voilà plutôt déçus de l'écoute de cette nouvelle galette niçoise. Trop d'erreurs viennent entacher le bilan et il en ressort un album certes sympathique mais loin d'être à la hauteur des espérances placées en Kerion après un « Holy Creatures Quest » pourtant très encourageant. Ce nouvel effort, sans ruiner les espoirs placés, nous fait en revanche douter du potentiel de Kerion à pouvoir s'extirper du lot et se montrer sur la scène internationale. Les capacités sont là, bel et bien présentes, mais ce sera à eux maintenant de se libérer de cette redondance et de ces longueurs, et surtout de ce manque de dynamisme ainsi que de développer une personnalité plus affirmer pour pouvoir enfin nous mettre une claque. En tout cas, ils peuvent compter sur Flora, qui est un atout de poids. Allez, la prochaine fois on y croit, ils en sont capables et espérons qu'ils puissent apprendre de leurs erreurs pour avancer !

 

Note finale : 6/10



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