Black Tusk au Hellfest 2014

Dimanche : 16h00, Valley

Des hauts et des bas

Je n'imaginais pas qu'autant de monde se rassemblerait sous la Valley afin d'assister au concert de Black Tusk, et pourtant, il y a foule. Souvent comparé à Baroness, ce trio américain de sludge vient … de Savannah. Oui, donc comme Kylesa et l'autre sus-cité. Sauf qu'il est souvent reproché à la corne noire d'être plutôt un suiveur et de ne pas faire preuve d'une grande inventivité sur le format studio. Leur présence au Hellfest pourrait donc, grâce à un show de qualité, faire taire les plus mauvaises langues. Hélas, les choses ne vont pas réellement se passer comme prévu.

En effet, le son est tout simplement dégueulasse sur les premiers morceaux, et il est difficile de distinguer quoi que ce soit pendant que le groupe nous balance un véritable mur de son qui semble bien sympathique, mais encore faudrait-il pouvoir rentrer dedans et là, on peut dire que ça ne joue pas en leur faveur. Les membres font preuve d'énergie et de motivation sur scène, bien décidés à donner un coup de fouet aux fans et autres curieux mais, encore une fois, pas évident de convaincre quand tout semble jouer contre eux. Pas la meilleure façon de découvrir leur musique, ou de confirmer de bonnes impressions sur ce que l'on a pu entendre de la formation en format physique. Bon, au fur et à mesure de l'avancée du set, les instruments sont déjà plus audibles, les voix aussi, conditions déjà plus favorables pour apprécier comme il se doit les vigoureux Black Tusk.

Certains défauts qu'on retrouve en studio sont également présents ici : pas de grande originalité (on prend une pincée de Kylesa, un soupçon de Mastodon, on regarde encore chez deux-trois collègues et voilà, emballé c'est pesé), et une certaine linéarité dans les pistes, qui donne parfois l'impression qu'elles peuvent se ressembler un peu toutes. Cela mis de côté, il faut bien reconnaître que l'ambiance est là, le public semble vraiment répondre présent aux appels du trio, et les compositions gagnent sur scène un second souffle. Simples mais directes, incisives, puissantes, celles-ci ne laissent pas de place aux temps morts et se révèlent extrêmement entraînantes. Chacun des membres, par ailleurs, sera mis à contribution quand il s'agit du chant, officiant le plus souvent dans un registre extrême, mais les trois voix se complètent parfaitement. On retiendra donc de Black Tusk un réel enthousiasme sur scène, offrant avant tout une musique basée sur l'efficacité qui, si elle montre rapidement ses limites en studio, passe toujours agréablement bien en concert. Si les conditions sont là, évidemment, ce qui n'a pas été le cas tout le temps, malheureusement.

Quarante minutes et voilà les trois américains qui s'éclipsent après un show en demi-teinte. Indéniablement, il y a chez Black Tusk une volonté de bien faire (à laquelle le collègue Tfaaon ne semble pas avoir été sensible, quel difficile celui-là), et les titres ne manquent pas de puissance. Seulement, l'aspect légèrement répétitif ainsi qu'un son peu optimal sont des éléments qui n'auront pas vraiment aidés à pleinement apprécier toutes les capacités du combo. A revoir dans de meilleures conditions.



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