Après une courte nuit, on remet le couvert pour le Day 2 des Déferlantes d'Argelès. Pour nous l’après-midi commence par une formidable rencontre avec un vieux bluesman de 73 ans, Seasick Steve ! Le bonhomme a la classe. On y reviendra tout à l’heure en présentant son set. Je vous le dit de suite, c’était excellent.
Mais il est maintenant temps d’aller étrenner la nouvelle scène, antichambre du festival ou deux groupes vont accueillir les premiers spectateurs avant l’ouverture des deux arènes principales. Du rock tranquille pour Mofo Party Plan puis l’affaire se corse avec Agitate Lips. Les locaux balancent un garage rock de fort bonne facture. Un chanteur gratteux au look proche des Liminanas nous balance quelques giclées de fuzz. On passe un bon moment. Très rock ‘n’ roll. La classe…
Allez, on migre vers la grande scène avec des sonorités rock d’Agitate Lips plein la tête et là.. aux chiottes le rock. Une blondinette totalement allumée répondant au doux prénom de Giedré nous balance en français tout un lot d’insanité sur les thèmes au choix de la mort, du sexe… Y en aura pour tout le monde. Le tout joué sur quelques arpèges de guitare et voila, on tient notre Françis Cabrel trash.. On dirait Didier Super en version fille. En tout cas, la demoiselle a le mérite d’attirer l’oreille des festivaliers qui semblaient tout destinés à la snober. Comme quoi, quelques gros mots et surtout dès qu’on parle de cul, on fédère… La belle réussit une performance et aura réussi à ne laisser personne indifférent. On rigole, on aime majoritairement ou on trouve ça affligeant pour d’autres mais en tout cas on réagi… Giedré a réveillé tout le monde.
Bo Saris a récupéré tout ce petit monde avec son rock mâtiné de soul. L’oreille lointaine que nous avons laissé trainer (interview de UB40 oblige) nous porte à penser que Bo a tiré son épingle du jeu mais ça s’est passé sans nous.
Back in the pit… Seasick Steve on stage. Un vieux fermier du sud des Etats Unis vient de débouler sur scène. Salopette délavée, casquette John Deere (qui a été verte dans une autre vie) et une bouteille de piquette infâme portant le nom de son premier morceau "Thunderbird". Et là, le bouseux se mue en terrible machine de guerre blues. Une voix à couper au couteau, merci les différents alcools qui sont passés par là et le gars envoie un blues frénétique et possédé. La grande classe. Tout le set est dans cette veine. On ne se lasse pas. Steve prend du plaisir, maltraite des guitares "handmade" avec des boites de cigares ou des enjoliveurs de camions.
Après avoir mis le feu en electriant une version de "Baby Please Don't Go", il se paye un petit moment folk sur "Walkin Man" en invitant sur scène une jeune fille arborant un patch Iron Maiden. Quelle claque elle a du prendre !!! Peu connu du public, le mec en 50 minutes a mis tout le monde d’accord. On en a pris plein les cages à miel, comme dirait Françis "Tonton" Zegut présent sur le festival pour animer son émission en direct. C’est ça la grande classe… Le show commencé avec une bouteille de Thunderbird finira avec un bon rouge des cotes catalanes. Seasick a fait le boulot. On en redemande.
Concours de barbe entre Seasick Steve et Françis Zégut
UB40 prendra la suite. Quelques rides en plus par rapport aux vidéos qu’on connaissait du Top 50 mais les membres originaux semblent s’amuser et les hits se succèdent. Pour rester dans l’esprit pinard, après les bouteilles de Seasick Steve, les mecs envoient "Red Red Wine", c’est dans l’esprit. En vrac, "Homely Girl", "Can’t Help Fallin In Love", les succès intemporels que les UB40 se sont appropriés sont exécutés proprement et tout le monde est content, prêt à accueillir le retour de FFF.
Yarol Poupaud, salarié de la maison Hallyday a du choper des RTT et le voila en train de trainer avec ses anciens potes. En compagnie de Marco Prince, ils tiennent le devant de la scène. Un show puissant où les mecs manifestent leur plaisir à se retrouver là. Sans connaitre parfaitement l’œuvre de FFF, on peut pleinement apprécier ce show bourré d’énergie. Encore !!! Mais pas trop, il faut laisser la place à M…
Le public veut M ! M est là… Le mec a le sens du show. C’est carré, très bien produit. Un power trio qui envoie du feu. Les gars sont très proches du public. M passe une grande partie sur le devant de scène. On peut admirer à loisir les lunettes qui clignotent ainsi que tout autre artifice, jeux de lumière, etc… Les gros hits fédèrent. Comme Vanessa Paradis la veille, il se fend d’une version de "La Seine" avec quelques choristes d’un très jeune âge. Un beau moment. Le mec ne manque pas de "Mojo", il nous le fera sentir lors d’un rappel particulièrement apprécié par le public. A j’oubliais, entre deux effet de lumière, le mec joue quand même super bien de la guitare… Le public en a eu pour son argent. Et vers minuit, il est temps de se barrer.
Raph Dumas, remplaçant au pied levé The Hacker qui remplaçait déjà Gesaffelstein, livrera une prestation de DJ remarquée mais déjà beaucoup se dirigent vers la sortie. Et pour Shaka Ponk, le public sera quand même beaucoup plus clairsemé… Mais pas pour autant amorphe car les derniers combattants réveillés par le beat du singe de Shaka Ponk sont à bloc. Shaka Ponk, dont c’est le deuxième passage à Argelès, envoie du gros son, ça bouge, ça saute, le public est en transe même s’ il est tard. Belle prestation pour clôturer la soirée.
Texte et photos : Eric Jorda & Patrick Quinta