“I want to be a part of it. New York, New York”
La scène hardcore new-yorkaise n’en finit pas de faire parler d’elle avec le nouvel album de Madball. Véritable concentré d’énergie rageuse et on ne peut plus fidèle au genre ce disque direct et concis a de fortes chances de faire bouger les fans. Cependant, le disque est également très facile d’accès pour qui n’a pas peur de musique furieuse et pourra ainsi amener au groupe de nouveaux adhérents.
Pendant que Bon Jovi faisait la promotion de New Jersey, un gamin de 12 ans criait “hardcore lives” sur le premier EP de Madball, Ball of Destruction. Ce même gamin, 25 ans plus tard, a décidé de donner ce titre au nouvel album du même groupe. Il s’agit bien de Freddy Cricien, frontman et seul membre fondateur restant dans le groupe. Ce titre se veut être une ôde à la scène hardcore américaine.
Pour illustrer cette idée, Madball a eu l’idée d’inviter des copains de cette même scène. On y retrouve ainsi Scott Vogel de Terror, Toby Morse de H2O et Candace Puopolo de Walls of Jericho. Sans jamais voler la vedette à Freddy Cricien et son chant rageur, les invités peuvent éructer comme il faut sur les parties qui leur sont données, en faisant éclater leur rage à la manière de Scott et Candace, ou de manière plus posée comme Toby.
La rage est bien le maître-mot d’Hardcore Lives. Pendant une demi-heure, le groupe n’accorde aucun répit à l’auditeur et enchaîne sans broncher ses titres directs. Madball n’est pas connu pour faire des chichis. Ici, pas de déballage technique ou de miel, Mitts envoie ses riffs à la chaîne pendant qu’Hoya Roc et Mike Justian suivent avec des rythmiques tantôt carrées (“For the Judged”), tantôt rapides (“True School”) tantôt groovy (“Nothing to me”).
Sous ses apparences d’album simple, Hardcore Lives marque cependant une réussite de la part de Madball : celle de faire un album à la fois ancré dans son genre et accessible au néophyte. En effet, si Madball reste typiquement hardcore dans la musique, dure et direct, et dans les thèmes, il accroche à chaque titre, si bien que n’importe qui peut retenir un refrain (“Doc Martens Stomp”) ou un riff (“Mi Palabra”) sans effort.
De fait, Madball rassemble avec Hardcore Lives, sans s’oublier ni être sectaire. Un tour de force pour un groupe qui ne perd pas sa rage, même après plus de 25 ans de scène. Le titre de l’album est donc fort dans la forme, comme dans le sens.