Après un Entity sorti il y a trois ans et salué par la critique, les bûcherons d’Origin reviennent avec Omnipresent, nouveau brûlot édité par Nuclear Blast. Le groupe a décidé d’enfoncer le clou de la brutalité avec ce nouvel album. Avec 34 minutes de musique pour douze titres, Origin reste fidèle à sa marque de fabrique, à savoir des titres courts mais efficaces, composés dans l’unique but de casser des nuques et des cervicales en live.
Et cela commence bien avec le premier titre "All things dead". Les américains restent fidèles à leur style sans concession. Ce premier titre aurait pu avoir sa place sur Entity, avec ses riffs chromatiques et sa succession entre growl profond et voix hurlée. La patte du groupe est toujours reconnaissable.
La production de l’album est résolument moderne, ne laissant malheureusement pas beaucoup de place à la basse, puisque l’essentiel des fréquences graves est produit par les guitares. John Longstreth (batterie)est également mis à l’honneur, lui qui alterne au cours de l’album entre blast et breaks requérants au moins un troisième bras. Le batteur, qui a passé un peu de temps chez Gorguts, ne semble pas continuer dans la voie de la subtilité comme il a pu le faire sur Colored Sands des Canadiens. Sur Omnipresent, il se démarque surtout par sa faculté à asséner des rythmiques d’une violence inouïe. Enfin les guitares de Paul Ryan sont au centre des compositions et balancent des sweep avec une aisance déconcertante (« Unattainable Zero », « All Things Dead »).
Origin fait le choix de titres courts, mais efficaces, à l’image de « The Absurdity of What I Am» , « Thrall Fulcrum Apex », ou encore « Source of Icon O », tout en n’oubliant pas d’aérer le propos pour ne pas épuiser l’auditeur. En effet des titres tels que « Permanence », « Obsolescence » ou « Continuum » auraient pu avoir leur place sur un album de Joe Satriani tant ces interludes font la part belle aux notes aériennes sans délaisser une technique irréprochable. Ils rappellent d’ailleurs les thématiques chères au groupe à savoir la Science Fiction et l’espace.
Mais Origin est un groupe de brutal death avant tout et n’hésite pas à asséner des riffs et des vocaux lourds. En effet, le chanteur Jason Keyser est très bien mis en avant au cours de cet Omnipresent, alternant voix gutturale d’outre tombe et chant plus écorché, en relais avec ses comparses Paul Ryan et Mike Flores. Le style d’Origin est ainsi très bien respecté, les fans du groupe ne seront pas déroutés par ces titres. Mais le groupe se permet aussi de mettre en avant ses qualités mélodiques de façon plus marquée que sur les albums précédents, ce qui est très appréciable.
Parmi les titres de cet album, certains sortent totalement du lot, tels que « Unattainable Zero » et « Thrall Fulcrum Apex » qui devraient faire leur petit effet en live. Mais c’est « Redistribution of Filth » qui se démarque le plus avec son côté Death Old School très prononcé, qui devrait ravir les amateurs d’Autopsy et autres Massacre.
Avec cette galette, Origin continue son chemin vers la brutalité avec une musique toujours sans concession. Cependant, le groupe a eu l’intelligence sur ce nouvel opus de varier un peu les plaisirs avec des interludes plus mélodiques qui permettent à l’auditeur de survivre à cette déferlante de violence. Omnipresent est donc un album beaucoup plus riche que ses prédécesseurs et l’on a hâte de découvrir ces nouveaux titres en concert, tant la version studio est prometteuse.
Note 8,5/10
Photo : Arnaud Dionisio / © 2014 Ananta
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