Les fans des premières heures risqueraient bien d'être surpris, Whitechapel semble prendre une direction moins frontale, plus technique, moins pressée, plus mélodique.
Cet album ne peut, cependant, difficilement décevoir ceux qui les ont suivi depuis le début, car les américains ont mûri et prit pas mal de recul.
Au-delà d'une belle production, ils nous offrent un condensé de compositions réfléchies et qui se démarquent les unes des autres.
"Our Endless War", titre éponyme, nous délivre une section rythmique carrée, venue tout droit d'un univers hardcore-quasi-punk et s'élève avec un refrain plutôt bien foutu, où les trois guitares nous dessinent des sonorités plus mélodiques sur tapis de blast enragé.
Des passages old-school que Whitechapel intègre à plusieurs reprises :
Quand "The Saw is The Law" rentre complètement dans la case djent/core due à l'utilisation de breakdowns avec notamment l'apparition non désagréable de soli fluides, la rythmique syncopée de "Let Me Burn" n'aura pas été sans me rappeler Chimaira.
La double pédale est beaucoup plus utilisée pour créer une bombe que combler un vide, voilà encore une évolution remarquable des américains.
La pièce maître de l'album est sans aucun doute "Psychopathy", des duels basse/batterie plutôt impériaux, une voix venue d'outre tombe et un solo de dingue, ce titre est une réelle réussite.
Les trois guitares présentes s'amusent entre riffs taillés pour la scène et envolées mélodiques,les instruments sont maîtrisés et mieux exploités.
La capacité vocale de Phil Bozeman est toujours très impressionnante, même quand il s'essaie aux screams plus aigus.
Le combo maintient sa place de pilier du genre sans n'avoir encore tout dévoilé de ses capacités.