Quelle belle pochette. Une jolie blonde dans une baignoire entièrement nue et cachant ses parties intimes, divulguant ses tatouages, c'est racoleur (enlève tes mains de là, on veut voir !!!). Mais le chroniqueur que je suis sait qu'il ne faut pas s'arrêter sur l'emballage, et ce même si ici Nina Treml est séduisante. Le groupe dont je vous parle se nomme 69 Chambers, il nous vient de Suisse, et est composé de 3 membres : la chanteuse et guitariste Nina Treml, la bassiste Maddy Madarasz et un batteur que l'on connaît bien, Diego Rapacchietti, de Venturia, Paganini, Charly Sahona ou Silent Memorial. Et tout ce beau monde livre en Avril 2009 son premier essai, « War On The Inside », sur Silverwolf Productions. Et ça donne quoi, au final, cette galette ?
13 chansons, rien que ça. Et elles sont souvent variées, généralement assez courtes, suffisamment pour être directes et pour capter l'attention de l'auditeur. L'accent est mis sur l'efficacité, maître-mot des helvètes qui, assez astucieusement, distillent quelques riffs savoureux, à la limite avec le thrash ainsi qu'une maîtrise certaine du sujet. Pas de longueurs, d'excentricités, ici tout est calculé mais sans jamais ne l'être trop, on ne peut pas reprocher à la formation suisse d'être trop prévisible. D'ailleurs, notons quelques tubes qui nous resteront en mémoire bien longtemps, en particulier la pièce d'ouverture « The Day of The Locust », calibrée pour être jouée en live, bien construite, à la mélodie simple mais entêtante et qui offre une excellente entrée en matière. D'ailleurs, 69 Chambers flirte bien souvent avec le thrash alors que d'autres formations heavy se rapprochent plus du power, ce qui détache les suisses d'une bonne partie du lot des combos du genre. Cependant, tous les titres ne sont pas utiles et certains semblent être les calques d'autres, ainsi que quelques-uns plus dispensables. La ballade « A Ruse » n'a pas réellement son utilité sur le brûlot et on termine l'album un peu déçu, dommage.
Notons une production irréprochable, où chaque instrument est en valeur, et même la basse, bien souvent oubliée, qui est audible pour le plaisir de nos oreilles. L'équilibre de chacun est respectée, ainsi tout est clair et sans bavures, pour un genre qui bien souvent nécessite ce type de productions.
Au niveau vocal, en revanche, 69 Chambers offre un véritable contraste avec la musique du groupe. Plutôt que d'opter pour une voix pêchue et rocailleuse à la Doro, la formation helvétique use d'une chanteuse à la voix très pop, Nina Treml. Un bien beau brin de voix la demoiselle, d'ailleurs. Sachant y faire avec l'émotion sur les ballades, s'énervant sur les pistes plus énergiques au moment où c'est nécessaire mais sans jamais tomber dans la surenchère et sans trop forcer, non plus. Subtilité, ce mot fait bien parti de ce registre, ce qu'oublient un certain nombre de chanteur ou chanteuses de heavy. En revanche, sa voix souffre d'un petit manque de variations qui, couplée à quelques titres parfois trop similaires, pourra en lasser plus d'un.
Un groupe à surveiller, c'est sûr. Des compositions matures et réfléchies mêlées à une chanteuse de qualité, pour un résultat des plus plaisants. Bien sûr, il subsiste quelques erreurs malheureuses, mais le résultat global est positif et très encourageant. Alors jetez une oreille sur ce « War On The Inside », il vaut l'écoute, ne serait-ce qu'une fois, car vraiment, il y a de quoi faire ici.
Note finale : 8/10