Back to basics
Hammerfall est de retour avec (r)Evolution, qui fait machine arrière après le changement controversé provoqué par Infected (2011). Si ce dernier présentait de nombreuses qualités, les Suédois ont décidé de revenir à leurs premiers amours, remplis de templiers et d'acier, avec des riffs inoxydables et des rythmes enlevés qui ont tout pour satisfaire les fans de la première heure.
Quand Hammerfall opère son retour aux sources, il ne fait pas les choses à moitié. On commence par la pochette. On retrouve Hector, le templier qui fait office de mascotte, et on rappelle Andreas Marshall aux pinceaux, qui s'était occupé des trois premiers albums des metalleux suédois. Il en est de même pour la production, assurée par Fredrik Nordström, qui était au même poste pour les deux premiers albums.
La musique est donc à l'avenant et cela se ressent dès le titre d'ouverture, "Hector's Hymn". Si Infected montrait de nouvelles inspirations plus agressives, ce titre saute à pieds joints dans le heavy power qui a fait le succès des premiers albums d'Hammerfall, avec une rythmique lancée à toute vitesse et des refrains aux choeurs accrocheurs.
Les riffs heavy sont de retour, avec notamment la tubesque "Live Life Loud", ainsi que "We Won't Back Down" et "Tainted Metal". Le groupe ralentit le tempo avec "(r)Evolution" et "Ex Inferis", jusqu'à sortir la ballade "Winter is Coming", passage obligé, mais toutefois réussi, notamment grâce à une belle performance de Joacim Cans, toujours aussi à l'aise dans les aigus.
C'est d'ailleurs le seul élément qu'il reste d'Infected : la collaboration entre le chanteur et James Michael (Sixx A.M.) pour l'enregistrement des parties vocales, qui a eu lieu aux Etats-Unis. Le résultat est convaincant, avec un chanteur toujours à l'aise pour rendre les compos épiques, avec les excès qui font le charme du power metal. Les choeurs, utilisés abondamment, sont convaincants et habillent parfaitement les refrains.
Le virage à 180° du groupe se retrouve aussi dans les paroles. Finis les fantasmes sur les zombies, Hammerfall se remet à parler des valeureux guerriers, qu'il lèvent le marteau ("Hector's Hymn") ou le katana ("Bushido") sans jamais reculer devant l'ennemi ("We won't back down"). On imagine déjà les cinq gaillards revêtir leurs armures de guerriers pour aller combattre aux côtés des templiers d'acier.
Côté interprétation, le groupe reste égal à lui-même. Les riffs du leader Oscar Dronjak sont carrés et incisifs, alors que son comparse Pontus Norgren aligne leads mélodiques soignés et solos appliqués, jamais trop longs ou trop démonstratifs. Côté rythmique, Fredrik Larsson et Anders Johansson continuent d'abattre leurs parties carrées sans trop d'esbroufe, servant les compos de manière massive.
Les mauvaises langues diront qu'un retour en arrière est signe de manque d'inspiration. Hammerfall montre que c'est faux et revient avec un album solide qui réjouira les nostalgique du renouveau du metal européen du début des années 2000. Il est grand temps pour le marteau de tomber à nouveau sur les têtes des fans, qui ne manqueront pas de headbanguer frénétiquement aux riffs servis au quintal.