En 10 ans de carrière, ce n'est que le deuxième album des teutons de Doomshine. Pas très productif notre trio. Et pourtant, pour son second brûlot, nos allemands ont la chance de détenir une signature chez Massacre Records, opportunité qui n'est pas donnée à n'importe quel groupe. Ce nouvel opus répond au doux nom de « The Piper at the Gates of Doom », et, quelle coïncidence, notre formation pratique du doom.
Mais pas un doom à la My Dying Bride, Draconian ou autre Tales of Dark. Non, Doomshine, c'est du traditionnel, voix heavy sur rythmique lente et guitares lourdes, dans la droite lignée de Candlemass ou Solitude Aeturnus. Et les compositions de ces allemands-là sont directement inspirées de ces formations, en clair il ne faudra pas compter sur l'originalité ici. Mais la qualité, elle, est présente et nous voici en face d'une galette fort réjouissante. Jamais la même saveur en bouche, preuve du savoir faire de nos chefs germains, qui ont su créer un goût appétissant sans abuser sans cesse des mêmes ingrédients, saupoudrant d'une pointe de sensibilité et de puissance les morceaux. Pour les gourmands, imaginez-vous en train d'ouvrir une boîte de chocolat contenant dix pièces, toutes avec sa saveur propre mais en gardant néanmoins un côté uniforme. La galette de Doomshine possède ces qualités, les morceaux sont à la fois semblables et différents. Attention néanmoins, à force de parfois user de la même recette, c'est comme si vous achetiez ces chocolats chaque jour : l'ensemble se révèle prévisible et perd en surprise après plusieurs écoutes, même si fort heureusement chaque dégustation ne perd en rien de son caractère plaisant. Et un problème survient encore, c'est qu'il est difficile d'avoir une préférence pour l'un ou l'autre des mets de Doomshine, tous savoureux certes mais aucun ne se démarquant par quelque chose de vraiment spécial, qui détonne en bouche et qui rend enthousiaste. Ce petit manque de piquant que les germains auraient du rajouter à leur sauce manque un peu pour garnir le plat.
Le tout est préparé avec une production ajustant chaque élément à dose équilibrée. Ainsi, jamais de guitare trop prononcée supplantant le goût si délicat du chant, où au contraire pas de chant trop corsé et épicé capable d'en faire oublier la beauté de la musique. Et nous serons comblés de pouvoir goûter également aux délices de la basse et de la batterie.
Et que serait une galette sans son ingrédient principal, un chanteur. Et là, les allemands ont tapé forts, et sont allés se fournir chez le bon épicier, car la voix Tim Holz révèle le goût, convenant tout à fait au genre pratiqué. Un chant heavy certes classique, mais vraiment très agréable et savoureux, ne manquant pas de gâter nos papilles par une palette d'émotions diverses, une présence marquée et une puissance non superflue.
Les cuisiniers Doomshine ont préparé avec attention leur nouvelle pépite et l'auditeur rend son verdict : sympathique et plaisant, mais manquant d'un peu de piquant pour relever le goût. Un accompagnement vocal fournissant une garniture intéressante même si peu originale, et au final, c'est ça le problème, on a déjà goûté un peu des mêmes saveurs avec Candlemass, la référence probable des allemands. Mais ne leur jetons pas la pierre, l'ensemble est on ne peut plus correct, riche de saveurs et les germains sont de bons élèves des maîtres suédois. Au prochain plat, peut-être, l'élève surpassera le maître. Pour le moment, la galette vaut bien un …
Note finale : 8/10