Lonely the Brave – The Day’s War

Encensés par la presse outre-manche, vendus de partout comme "The next big thing", ce premier album des petits gars de Cambridge (Angleterre donc) a-t il ce qu'il faut sous le capot pour mériter toute cette attention ? Non. Trois fois non. Sans aller jusqu'à dire que ce The Day's War est un ratage total, il ne dspose clairement pas des arguments nécessaires pour se montrer à la hauteur de toute la Hype qu'il suscite. Reste un disque tout juste sympathique d'une formation qu'on laissera volontiers aux moins exigeants et aux adolescents peu regardants. Explications.

Le quintet propose un rock moderne (comprendre mélodies qui tendent vers le pleurnichard, riffs et mélodies très simples et directes, pas de solos), très bien joué et produit. Le groupe s'est formé sur les cendres d'une précédente formation, tout ce petit monde a de l'expérience et ça s'entend. On a donc des compos bien carrées, et on ne se fait pas trop de soucis pour les concerts. Non, là où le bât blesse, c'est bien sûr au niveau des compos en tant que telles, qui n'ont absolument rien d'original, de particulier, qui retienne l'oreille de l'auditeur. Auditeur qui malgré la durée non excessive de ce premier jet (43 minutes) va rapidement s'emmerder gentiment devant cette succession de chansons quasi-interchangeables, qui répètent à l'envi une formule certes efficace et plaisante mais usée jusqu'à la corde.

Riff costaud (mais basique), une belle voix (mais aux possibilités limitées), un refrain qui cherche à titiller la fibre pré-pubère qui sommeille dans le coeur de chacun... Ne nous le cachons pas, on aime tous écouter des trucs faciles de temps en temps, pas prise de tête, qui utilise des ficelles grosses comme des câbles haute tension pour faire passer la pilule. Dans ce registre, Lonely the Brave ne s'en sort pas si mal. Reste que dans le même genre, on a beaucoup mieux, et que le groupe ressemble un peu trop à un Kings of Leon du pauvre pour être honnête. Ce manque de personnalité de la musique finit par prendre le dessus, tant les tentatives de changer un peu les ambiances ne parviennent pas à rendre varié un album tristement monolithique.
 

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Au final, que reste t-il ? Quelques compos pas désagréables exécutées par un groupe qui sait jouer (essentiellement placées en début d'album pour que les gens pressés craquent sur les bornes d'écoute, bonne vieille stratégie des maisons de disques). Dès lors, il ne faut rien voir de plus dans la surmédiatisation autour de l'album qu'une tentative de nous vendre un groupe tout à fait dans l'air du temps, qui du coup a toutes ses chances commercialement. Depuis qu'une poignée de journalistes anglais a décidé que c'était bien, et que la maison de disques a fait des efforts pour imposer ses poulains sur le devant de la scène médiatique, voilà nos lascars propulsés "nouvelle révélation", "nouveau groupe qui monte", "espoir de la décennie", etc etc. Permettez-nous de rester plus mesurés et, tout en reconnaissant à Lonely the Brave un certain savoir-faire, de regretter ce manque criant de personnalité et de culot. La prochaine fois ?

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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