Vintersorg – Naturbål


Ne vous méprenez pas : si les photos agrémentant le livret du nouvel album de Vintersorg font, au premier abord, penser à quelque branche Suédoise des Sons Of Anarchy, elles ne sont pas tant significatives de son contenu. Epris de paganisme, de culture scandinave, et des affinités progressives d'un Jethro Tull, le chanteur / compositeur de génie du groupe de pagan metal Borknagar nous est revenu cet été avec sa nouvelle fournée : l'ode à mother earth, Naturbäl.

Troisième volet d'une série de quatre albums consacrés aux quatre éléments (terre, air, feu, eau), Naturbäl - que l'on pourrait traduire par "feu folet de la nature" - rend hommage aujourd'hui au feu ! Régissant l'intuition, élément auquel notre culture européenne consacre une pléthore de mythes (le plus évident étant Prométhée et le feu divin, dérobé puis concédé aux hommes), il est ainsi à l'honneur chez notre barde préféré, qui a choisi de sortir son recueil de chansons en plein mois d'août - soit : sous l'influence du signe du Lion (appartenant à l'élément feu).

Depuis le chef d'oeuvre Cosmic Genesis (2000), Vintersorg est accompagné de Matthias Marklund, qui vient poser, une nouvelle fois, ses remarquables lignes de guitare (soli inclus). Petites nouveautés à bord, le bassiste Simon Lundström et les vocalistes guests Helena Sofia Lidman (dont c'est apparemment le premier enregistrement studio) et Frida Eurenius (ex-Lapis Lazuli) viennent apporter du sang frais. Mélodies accrocheuses et travail musical recherché ponctuent, pour ne pas changer, cette neuvième production. A présent exclusivement en langue suédoise, les chansons de Vintersorg, sont fortement empreintes de musique folklorique, et Naturbäl ne déroge pas à cette règle. Pour la premère fois, cependant, depuis plusieurs années, on y trouve des passages bien teintés black metal, ce qui devrait ravir les fans de la première heure, que le trip hippie de notre ami aurait pu refroidir dernièrement.
 


Andreas Hedlund et Matthias Marklund

Extraordinairement riche en termes de composition, de texture, et d'enchevêtrements (notamment vocaux), la musique de l'artiste tient dès la première écoute ses promesses, et sonne comme ni plus ni moins du bon vieux Vintersorg. Le seul (et important) bémol que l'on y trouvera (comme à l'accoutumée) est la production toujours aussi roots ; quoique soignée, on ne peut s'empêcher de penser qu'elle ne parvient pas à donner au disque toute son ampleur et sa grandiloquence. On se plaît à imaginer que si les orchestrations etaient aussi "king size" que celles d'un Dimmu Borgir, on pourrait bien avoir un des disques de l'année. Dommage, pour un artiste à la musique aussi hors-norme et classe, légende urbaine du milieu metal scandinave, et sorte de Devin Townsend des fjörds (la folie en moins). Allant de pair avec ce bémol, l'usage de la batterie électronique, qui, s'il fait merveille dans toutes les productions électro-goth-synthétiques, lèse sérieusement le rendu d'une musique comme celle de Vintersorg, qui se veut bien plus organique et "terrienne", précisément.

De signature immédiatement reconnaissable, garante d'une tradition de grande qualité artistique & musicale, et d'une intégrité certaine (nous avons tous entendu les légendes selon lesquelles le barde Andreas Hedlund - vrai blase de l'artiste - se serait isolé deux ans en pleine nature suédoise), toute production étiquetée "Vintersorg" ne peut susciter autre chose que le respect. Pour cette raison, et en dépit des bémols mentionnés précédemment, on attribuera un 8.5 sur 10 à notre feu folet estival de la nature, et attendra avec impatience le dernier volet consacré à l'élément eau (élément de notre ami, rien n'est hasard !).

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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