Retour sur le Cabaret Vert 2014

CABARET VERT ECO FESTIVAL 2014

Cette année, nous avons fêté le dixième anniversaire du Cabaret Vert, festival écologique, éclectique, sympathique. Les chiffres de cette année nous montrent à tous que ces 4 jours sont désormais bloqués dans les agendas de tout bon amateur de musique, mais surtout dans ceux de tout bon groupe de France et de Navarre, et même de vachement plus loin. 94 000 entrées au compteur, plus de 50 groupes, de tous horizons, 80 000 litres de bière locale qu’elle était bien bonne, 750 000 litres d’eau économisés, et 90% des bénévoles chevronnés des années précédentes présents et fidèles au poste.

Alors affectée à cette périlleuse mission, une équipe de La Grosse Radio au nombre de un a été parachutée sur site pour aller récupérer de précieuses informations, pour toi, très cher lecteur.

Le Metal était au rendez-vous !

Malgré l’annulation de Volbeat, remplacé aussi sec par Triggerfinger, qui a admirablement bien pris le relais, les chevelus ont profité de Red Fang le premier jour, et d’Airbourne le troisième.

Red Fang

Pour ce premier jour d’un Cabaret Vert qui en a vu de toutes les couleurs, Red Fang a prit le taureau par les cornes.

À ceux qui trouvent que Red Fang est à Mastodon ce que Karnivool est à Tool, et bien je prends le risque de répondre que vous avez partiellement raison. Je m’explique. Bien qu’une comparaison brute comme celle-ci soit un peux douteuse, voire grossière, on retrouve clairement des éléments musicaux communs aux deux groupes. Mastodon, on connaît, on aime, en live aussi. Dirons-nous que par extension nous aimons Red Fang sous tous ses angles ?

N’oublions pas qu’en live, la musique, ça n’est pas tout, il faut aussi un show, improvisé ou pas, même quand on joue dans le bar de Maurice, et qu’on a pour seul auditoire notre maman et les piliers de bar qui sont dans un état presque décoratif.

Le jeu de scène de Red Fang est bien loin de celui de Muse ou de Kiss. Ici pas d’ascenseur sous la batterie ou de feux d’artifices. Red Fang se secoue les miches et envoie du gras, c’est ça son jeu de scène ! Comme ils nous l’ont déclaré au cour de l’interview qu’ils nous ont accordé sur ce même festival (c’est par là), ils n’ont pas de recette miracle en live. Red Fang se laisse porter par sa musique.

Énergie oblige, le groupe commence par rappeler au public ce qu’il est venu voir : du Stoner Rock ! L’objectif à moitié avoué semble être de maintenir cette énergie jusqu’à la fin du concert. On retrouve leurs meilleurs titres venus de Whales and Leeches, de Murder the Mountains et de leur album éponyme, comme "DOEN", "Blood Like Cream", "Prehistoric Dog", ou encore "Wires". Le public, très réceptif est rapidement saisi et entonne les quelques refrains les plus connus.

Grâce à l’équipement du Cabaret Vert et au professionnalisme de la régie, les jeux de lumière sont bons et correspondent souvent à l’ambiance dégagée par les chansons.

On pourra leur reprocher un certain manque de mouvement sur scène, peut-être un manque de confiance, mais Red Fang a su satisfaire le public pourtant très éclectique du Cabaret Vert avec un Stoner Rock puissant et musicalement très appréciable. Pas de recette miracle ou de botte secrète, ici tout est simple, et sans prise de tête.

Pour revenir sur notre douteuse comparaison, et l’expliquer à ceux qui ne connaissent pas le groupe, si on aime Mastodon qui est devenu une référence du genre, il y’a de fortes chances d’aimer également Red Fang, compte tenu des similitudes dans le style et dans le comportement scénique.


Airbourne

Une musique d’introduction qui annonce la guerre, la fumée qui recouvre le backdrop et le mur de Marshalls, quelques notes de guitare venues du backstage, la foule hystérique… Est-ce le concert d’Airbourne qui commence, ou la sécurité vient-elle de lâcher les chiens ?

L’explosion se produit sur "Ready To Rock" : dès son entrée sur scène, le groupe est survolté. Les australiens enchaînent sur "Too Much, Too Young, Too Fast". La setlist comprend également des titres phares du groupe tels que "Girls In Black", "Live It Up", et "Runnin’ Wild".

L’équipement sur scène est assez peu fourni comparé à celui de groupes tels que Shaka Ponk ou The Prodigy qui ont foulé la même scène, mais le groupe ne semble pas tabler sur le matériel pour mettre le feu. Sur chaque morceau ou presque on retrouve des éléments de jeu de scène bien connus du groupe : sortie de scène et ballade dans le public pour Joel O’Keefe, lancer de cannettes de bière vidées au préalable sur le visage, reprise des refrains par le public, et plus encore…Dommage que le chanteur soit le seul membre du groupe que le public regarde.

Bref, probablement un des groupes le plus énergiques du festival, mais le seul de son genre, qui là encore à conquis les chevelus comme les moins chevelus. Du Airbourne classique, mais toujours aussi efficace, au jeu de scène ultra Rock’n’roll comme on l’aime.

C’était à voir !
 

Royal Blood ou l’art et la manière d’envoyer du lourd à deux. Les anglais de Brighton sont sortis de l’ombre il y’a deux ans à peine et ont été incroyables : setlist de rêve (même si on ne la connais pas), et du style. Rock garage, mais propre quand même. Grande classe.

Matthieu Chedid, alias -M- a lui aussi fait profiter le public d’un show à la hauteur de sa réputation. On sait ce dont il est capable en live, et il l’a une fois de plus démontré par qualité musicale de son concert.

Est-il bien raisonnable de parler d’un artiste de musique électronique sur un webzine Metal ? Oui, monsieur le puriste, j’ai bien dit artiste. Flume a déjà plus d’une corde à son arc, tant musicalement que graphiquement, car son show est en effet graphique, et à vrai dire, carrément superbe. Rythmiquement cassé, c'est un peu le côté progressif de l'Electro qui ressort avec ce musicien talentueux.

Qui ne fut pas curieux de voir ce que donnerait un groupe de Rock touareg ? Tinariwen est venu du Mali nous offrir un Rock presque psychédélique, très planant et pas moins agréable. Un habile métissage entre culture africaine, Indie rock et années 60/70.

En remplacement de Volbeat, nous avons eu l’immense honneur de voir Triggerfinger, musicalement très accessibles, oldies au possible, santiags vertes et pyjama à fleur ou costard rose, un très bon moment du festival.

Pour beaucoup, The Prodigy était la tête d’affiche de ce festival. Fidèles à eux mêmes, c’est-à-dire complétement barrés, ils nous ont servis une setlist classique : "Omen", "Invaders Must Die", "Breathe", "Smack My Bitch Up", et d’autres grands titres du groupe.

Les sud-africains de Die Antwoord, eux aussi toujours plus fous ont fait vibrer la mainstage avec leur zef déjanté et leur style plutôt underground. Le concert était bien sans être exceptionnel, mais le groupe reste à voir ne serait-ce que pour son caractère.

Alors, ce fest ?

Un excellent festival qui accueille chaque année plus de monde et qui a probablement atteint son apogée cette année avec près de 100 000 spectateurs, ce qui, compte tenu de la taille du site est parfait, attention cependant à l’ambiance si le nombre de festivaliers venait à augmenter de manière significative.

Ça doit être clair pour chacun, l’affiche est plus Rock et Electro que Metal, mais on trouve quand même chaussure à son pied, puisque chaque genre ou presque, peut, ou a pu, démontrer sa musicalité lors des différentes éditions du festival. Si vous êtes un peu trop chevelu dans l’âme, passez votre chemin : ici on croise assez peu de vestes à patch et de perfectos cloutés. En revanche si vous voulez voir deux ou trois de vos groupes préférés et faire un bon nombre de découvertes, allez y planter votre tente !

Et pour plus de photos du festival, c'est pour Airbourne, ici pour Red Fang, dans cette direction pour Triggerfinger, dans ce petit passage pour Casseurs Flowters, et au fond de cette cachette pour -M-.



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