DXS – Cathar5y5

Lorsqu'un jeune groupe débarque sur la scène, tout fier de nous présenter son premier album, il subsiste toujours des questions. Si celui-ci est réellement satisfaisant et peut permettre à la formation, artistiquement parlant, d'obtenir une certaine notoriété. Ou, au contraire, venir s'empêtrer dans le puits des galettes oubliées, celui où sont reprises des recettes maintes fois goutées et possédant une saveur toujours plus fade que celle d'origine. Et c'est en cette année 2010 que déboule une jeune (seulement 3 ans) formation de metal progressif : Devious eXperiment of Synesthesis (à vos souhaits), ou DXS c'est comme vous voulez. Quoiqu'il en soit, les Cannais livrent leur premier opus, une auto-production baptisée : « Cathar5y5 ». Verdict ? Première ou deuxième catégorie ?

 

Et durant les 7 titres qui garnissent ce premier méfait des français, attendez-vous à avoir une agréable surprise au fur et à mesure de votre progression. Diversité des ambiances, des rythmiques, des titres en général. DXS fait preuve d'une grande maturité et ce dès les premières notes, se démarquant par une originalité louable. C'est bien simple, il est difficile d'aller identifier le jeune combo à un autre, et voilà déjà un groupe qui, dès le premier essai, peut se targuer de posséder une personnalité très forte. Et les pistes, riches et variées, sont un véritable régal .Qu'elles soient directes (« Amnesia », à la structure plus complexe (« Psychotic Depression ») ou taillées pour être un potentiel single (« Mirror (of Terror) »), le spectre de l'ennui et son compagnon l'esprit de la monotonie se sont décidés à aller hanter d'autres terres que celles de DXS. Qui plus est, la formation livre un jeu très technique, avec des instruments changeants régulièrement de lignes, des morceaux à la structure parfois presque déconstruite mais jamais brouillon ou maladroite, renforçant le côté prog. D'autre part, les guitares, elles, souvent incisives et agressives, possèdent des sonorités tournées vers les horizons du black voire du death, apportant encore un peu plus de virtuosité. Des petites touches électro sont distillées ici et là, par un clavier à l'utilisation des plus intelligente.

La production, elle, n'est pas parfaite mais malgré tout se révèle bonne, car chaque élément possède un son reconnaissable et nul besoin de tendre l'oreille pour ouïr les détails. Le chant n'empiète pas sur les instruments et vice-versa, le son est malgré tout parfois un peu lointain et ce défaut sera à corriger, bien que léger.

 

Et, originalité supplémentaire, c'est une chanteuse que nous retrouverons au chant principal. La dénommée Aliénor possède une voix riche en émotion et parvient, pour chaque morceau, à insuffler une dose d'émotion. Souvent, une certaine mélancolie semble se distinguer dans sa voix, ce qui la rend plus attrayante encore. Autre atout de la jeune femme : son timbre de voix se rapprochant de Floor Jansen (ReVamp, ex-After Forever) ou de Christianna (Elysion). D'ailleurs, et voici un petit défaut, on peut reprocher un petit manque de variations dans les lignes vocales, ce qui est dommage mais la dimension de cette imperfection est minime devant l'étendue des capacités d'Aliénor. Elle est parfois accompagnée de growls, ou encore d'une très belle voix claire masculine sur « Amnesia ». Petit regret : les growls paraissent parfois un peu faiblards et ne sont pas toujours très distincts ou bien utilisés.

 

Devious eXperiment of Synesthesis passe haut la main le cap du premier opus et livre un brûlot garni d'une grande richesse ainsi que d'une maturité impressionnante. Et surtout, chose rare et qui redore le blason de la formation de Cannes, c'est la musique montrant une identité forte, personnelle. Ce « Cathar5y5 » ne vous laissera sûrement pas de marbre, alors n'attendez plus et écoutez cette galette qui en vaut la peine. Vous risquez de rater quelque chose en passant à côté.


Note finale : 8,5/10



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