Yeeeeeeaaaaaaah ! Quelle autre introduction pour une chronique de Wizzö ? Aussi représentative, je ne vois pas.
Amis du hard rock, bienvenue ! Tu es Français ? Tu seras fier ! Real Hot Stuff, premier album des tout jeunes Parisiens, entièrement auto-produit par leurs soins se présente en ce mois d'octobre. Largement influencés par Airbourne, Guns n' Roses, ZZ Top, et même une touche de Motörhead, ces gars là ont réuni le meilleur de tout le monde pour leur premier opus, et ils ont eu bien raison.
Partons d'un constat clair, Wizzö ne réinvente absolument rien. Et c'est tant mieux ! Dès les premières notes, personne n'est perdu. Guitares Gibson aux riffs acérés, basse linéaire et très présente, voix hautes, chœurs renforcés, tout porte à croire que cette galette arrive tout droit des bonnes années 80. C'est le titre "Dr Destroyer" qui a l'honneur de démarrer les hostilités, et qui reste pour moi le meilleur morceau de l'album. Refrain très proche d'un "Black Dog Barking" d'Airbourne, couplets entraînants, chœurs virils, rythme saccadé, copie parfaite. Et les morceaux de cette trempe sont légions, "Dirty Legs" avec son air blues est imparable, "Real Hot Stuff", qui rien que pour son pré-solo vaut son pesant de petites culottes, ou encore "Hot Rod" et son chant d'introduction totalement envoûtant. L'ensemble est parfaitement cohérent musicalement, ce qui fait généralement assez peur sur une auto-production.
Parlons du côté technique : le mixage est très bon avec beaucoup d'attaque. La partie instrumentale est tout à fait claire et compréhensible, la basse étonnement présente sur toute la longueur de l'album, les guitares se détachent très bien, la batterie est à sa place, tout va bien de ce côté là. Seule la voix pose quelque peu problème par endroits, donnant l'impression de passer devant tout le monde. Rien de grave, un léger lissage aurait été le bienvenu, mais soyons clair. La majorité des auto-productions n'arrive pas encore à ce niveau de détail et de puissance, surtout pour un premier essai.
C'est un certain Jim qui tient le micro et il est en voix, le bougre ! Très axé haut du spectre, à la manière de Joël O'Keeffe, on ressent un énorme travail sur les mélodies, utilisant la puissance dans les aiguës. Le côté grave de sa voix est à mon sens aussi agréable, si ce n'est plus. Écoutez le début de "Hot Rod", sa voix est méconnaissable la première fois ! Il faudra absolument développer cet aspect dans les prochains morceaux ! Autre point fort, les soli très inspirés, rappelant évidemment le maître Slash, tant par le son que par la technique.
Tiens, une ballade ! "Doesn't Matter" coupe notre élan fougueux et démarre au piano avec un thème trop classique (tu es partie, je vais faire sans toi mais c'est pas cool quand même, tout ça...), en somme, pourquoi pas. Le refrain est agréable, passage solo sympathique, peut être un peu longue au final. Le riff du morceau suivant, "Teasing the Devil", redémarre la machine en une seconde. Si jamais vous vous étiez endormi, le réveil est brutal avec le morceau le plus court de l'album mais aussi le plus intense, contraste parfait avec la piste précédente, bien joué.
Pour conclure, un premier opus très encourageant. L'esprit hard rock est bien là, le quintet est sur la bonne voie. Aucun doute sur l'aspect live des morceaux, si votre route croise Wizzö un soir de concert, vous devriez passer un bon moment !