A 5 Km de Valenciennes, le RaismesFest est devenu depuis 13 ans le rendez-vous des fans de Metal du Nord.
La première édition s’est déroulée en 1998 dans une salle des sports, avec 4 groupes dont Vanden Plas était la tête d’affiche.
Deux ans plus tard, c’est sur le lieu actuel, le site du château de la Princesse d’Arenberg, qu’a pris ses marques le Festival.
Le public venant de plus en plus nombreux, c’est à partir de 2002 que le festival s’est déroulé sur 2 jours.
Café de la Poste, je prends une Fischer « Réserve Ambrée » (2,80 €), l’accent du Nord est là, voix hauts perchées, je suis dans le bain. Les gens sont avenants. La ville d’à côté s’appelle Beuvrages, cela ne s’invente pas.
Arrivé sur le site je commande une Fricadelle/frites à la baraque à frites, le cliché ! Les frites sont excellentes. Depuis le film « Bienvenu chez les Ch’tis » je voulais goûter et savoir ce qu’était une fricadelle. Et bien ce n'est pas mal du tout, c’est tout simplement une saucisse (viande de poulet, de porc et de cheval). Elle est traditionnellement cuite dans l'huile d'une friteuse. Il doit y avoir 1kg de frite avec et le tout pour 5€ !
Le site est à 5 mn à pied du centre ville. La grande scène est adossé au Château. Les stands de merchandising sont quant à eux placés entre les 2 scènes qui se font face.
Les boulonnais de Tronckh ouvrent cette 13ème édition sous un parterre peu rempli. La bonne humeur qui caractérise les gens du Nord est présente dans leur Metal/Fusion. Entre chaque chanson leur batteur égrène 2 ou 3 blagues. Ils finiront par un Melting pot funk avec en autres « Another One bites the dust », « Can’t touch this »...
Les groupes enchaînent à la seconde près. Quand la dernière note est jouée sur une scène, les premiers accords retentissent sur l’autre.
Et là, j’avoue, je me suis fait piéger. En train de boire une Heineken (ils auraient quand même pu prendre un brasseur local), c’est Swamp qui monte sur la scène principale.
Ils sont de Lille et reprennent les standards de Lynyrd Skynyrd. Ils ont le soleil dans les yeux mais paraissent heureux d’inaugurer la grande scène, le drapeau des Confédérés sous le micro. Ils finiront par « Simple Man ». c’est très bien fait, un grand Cover Band.
Sur la Scène Découverte nous retrouvons Klaws, groupe Belge venant de Mons qui envoi un bon Metal à la française. Ils donnent une bonne dose d’énergie aux premiers festivaliers arrivés sur le site.
Le type de la sécurité qui m’a mis le bracelet à l’accueil (tel une poule baguée qui part pour l’abattoir) me l'a tellement serré que j’ai le poignet qui commence à devenir bleu... l’amputation est proche !
Zoe, encore un groupe de la région, monte sur la grande scène pour nous délivrer son Stoner Rock sous un soleil de plomb. Peut-être l’un des meilleurs groupes de ces 2 jours.
A la fin du set, Roger de Base Production me prévient que Grand Magus est prêt pour réaliser une interview. C’est Fox et Seb (respectivement bassiste et batteur) qui m'accueillent. Les deux suédois sont très sympathiques et drôles (lire l'interview par ailleurs).
De retour j’assiste à la fin du concert de Wardanz et je crois que j’ai eu comme de la chance de ne pas assister à leur show. J’arrive sur un « Walk all over You » de ce groupe qui vient du « Haut-Languedoc » et comme on peut lire dans le programme : "Ils n’ont pas hésité à traverser la France".
Quand un chanteur porte un T-shirt de Stryper, je ne sais pas quoi en penser. L’a-t-il acheté ? Volé ? (mais que va penser Dieu). Lui a-t-on donné ? L'a-t-il trouvé dans les toilettes ? (à 1 € pour le pass VIP (Vraiment l'Intention de Pisser). C’est du Metal estampillé années 80, du White Metal ? Le groupe s’appelle Crime of Passion. Le chanteur nous dit même que d’au lieu de boire on devrait plutôt acheter ses T-shirts et ses CD. Moi je dis « Une autre bière s’il vous plait Monsieur ! »
Incry remplacent E-Nora et reviendront le Dimanche. Des chansons agressives sont chantées en français. Ils finissent en reprenant « America » de Rammstein. Le chanteur très blond à un look très Arien et nous fait penser à un conducteur de Panzer lors de la bataille des Ardennes. Il n'en a heureusement que l'apparence...
Ensuite nous avons le privilège d’assister au premier concert français de The Murder of My Sweet, emmené par la sublime Angelica Rylin qui échange des mots en français avec le public. Ils font dans le Symphonic Pop Metal. Elle porte un Legging en cuir très moulant, ce qui permet à une certaine frange de la population de se réveiller. Je ne sais pas mais moi j’aime bien les chanteuses de ce type de musique mais pas la musique... Peut-être faut-il que je consulte ?
La population de Raismes Fest : une moyenne d’âge beaucoup plus âgée que sur les autres festivals. C’est familial, simple. On rencontre de nombreux très jeunes enfants. Mais s'il vous plait : protégez leurs les tympans !!!
J’ai parfois l’impression d’avoir été téléporté dans les années 80. La musique, c’est du Hard, les vestes en jean patchées sans manches sont de retour, les bandanas dans les cheveux longs aux têtes dégarnies, T-shirt ADX, Sortilège, Maiden, AC/DC, ...
Vers les 17H00 nous voyons apparaître des kilts, des cornes à boire, des maquillages païens... Eluveitie ne serait pas dans les parages ? Mais si ! D’ailleurs le chanteur vient de se faire prendre en photo et de signer quelques autographes.
Avec Grand Magus on commence à apercevoir des bras tendus vers le ciel. JB et Jex arrivent sur scène avec des Ray Ban Aviateurs sur le nez lors d’une intro Western. Le son est parfait. « I, the Jury », « Hammer of the North » donnent au public l’occasion de chanter. Les choeurs sont bien en place. « Iron Will » nous envoie dans des cavalcades. JB, sa Flying V bien accrochée, non seulement joue bien, mais chante merveilleusement comme un Rob Halford des années passées.
La nuit tombe et aussi les lunettes des musiciens. JB s’adresse au public, parfois en anglais, parfois en français. La basse envoie sévère et Jex prend des pose Heavy. A 8H15, JB nous dit que c’est « Metal Time » et « Black Sails » nous fait voyager dans une ambiance Heavy et Stoner à souhait, avec de jolies envolées lyriques.
C’est simple, on ferme nos yeux et la musique nous évoque parfois du Judas Priest, du Rainbow, du Heaven & Hell. La voix est simplement parfaite et dire qu’il n’a jamais pris de cours de chant : cela nous laisse sans voix !
"At Midnight They'll Get Wise”, les riffs sont très puissants sous un déluge de batterie. Le seul reproche que l’on pourrait faire ce sont les lights. Mais ce sera pratiquement ainsi pendant presque tout le festival... « Ravens Guide Our Way” et son intro à la basse nous replonge dans le dernier album de Grand Magus et sa mélodie proche de celle de "Heaven and Hell" de Black Sabbath.
Poncharello, ils sont 4 et savent mettre l’ambiance. Ils sont de Lille et n’hésitent pas à mouiller la chemise sur scène. Un très bon groupe de garage punk rock à découvrir.
Après les avoir quitté il y déjà 3 mois à Clisson au Hellfest, c’est sur la grande scène avant Uriah Hepp que je retrouve les 6 musiciens d'Eluveitie. Le set est retardé par des légers problèmes de techniques où l’on apprécie de les voir (surtout Anna et Meri) s’occuper eux mêmes de leur soundcheck.
Chrigel est très en voix. Il a réellement envie d’en découdre avec le public nordiste. Un brin démago il les caresses dans le sens du poil en disant qu’il avait entendu dire « que les filles du Nord étaient les plus belles de France » et que « les gars étaient de purs Metalheads ». Plus tard il leur demandera de réaliser le plus grand « Circle Pit », puis un immense « Wall of Death »... vive le folk-core ! Bref, un bon animateur.
On a à peu près les mêmes chansons qu’en Juin dernier avec bien sûr « Inis Mona » qui met le feu dans la nuit. A croire qu’ils se plaisent en France car on les retrouvera en tournée en compagnie de Korpiklaani en Octobre.
Après un break de 30 minutes nous retrouvons un Uriah Heep survitaminé. Dire que je m’attendais à peu de chose de ce concert est un doux euphémisme !
Mais, juste avant le début du concert, je croise « JB » de Grand Magus et nous évoquons Uriah Heep et la sortie de leur deuxième album en 1971 : « Salisbury » ... Il me dit être un grand fan du groupe et de l’ancien chanteur David Byron décédé en 1985 (à Reading !)...
Je fonce dans le pit et là j’avoue que les musiciens emmenés par Mick Box (seul membre d’origine) à la guitare, tous proches de la soixantaine, visiblement très heureux d’être là ce soir, ne sont pas venus pour faire de la figuration. Trevor Bolder (ayant joué pour David Bowie et Whisbone Ash a rejoint le Heep en 1976) et son flegme caractéristique caresse sa basse tout en finesse.
Le son est sublime et les lights somptueux. Mick Box est un génie qui manie l’humour avec sa gestuelle autour de son manche de guitare. Très délicat dans son toucher, il nous sublime le répertoire d’Uriah Heep par un échange sincère avec le public.
Bernie Shaw chante très bien avec son porte revolver à la cuisse droite, où il glisse parfois son micro. Se promenant sur scène tel un acteur de théâtre, il partage avec son public –certes âgé- qui est venu en partie grâce à eux, un moment privilégié lors d’une nuit bien agréable.
Avec un grand professionnalisme ils arrivent à nous replonger dans leur Metal/Rock Progressif des années 70. Parmi le public, Grand Magus au complet semble très heureux d’assister à ce concert rempli de bonheur. Dire que j’étais septique avant d’assister à ce show...
La suite (autrement dit le dimanche) au prochain numéro (posté à la suite) !