Oh, un nouvel album de Revolution Renaissance... Le troisième en trois ans. Le dernier aussi, fermant ainsi la trinité d'un projet quasi mort né chapeauté par l'extravagant mais si talentueux Timo Tolkki... Mais alors, ce Trinity, nous veut-il du mal ou du bien ? En attendant, il est sorti ce 5 octobre 2010 chez Napalm Records, prêt à être taillé en pièce par une critique qui ne pardone plus le moindre écart à l'ancien génie de Stratovarius...
Alors, une déception ? Non...
Une confirmation ? Pas vraiment, en quoi cela pourrait-il en être une de toute façon...
Un coup de coeur ? Bah... si seulement...
Une horreur ? Certainement pas, même si...
Une grande inspiration ? Cela aurait pu, ça l'est certainement, mais...
Une frustration ? Arf...
Le mot est lancé, frustration. Voici un album qui n'a pas reçu le soin et l'aboutissement nécessaire que ses compositions auraient mérités. Car oui, ce bon vieux Timo a retrouvé la patte, ce feu sacré que l'on croyait perdu depuis le triste album éponyme de son ancien groupe culte. Ici, quelque chose nous fait vibrer, nous remue, mais ne peut nous transcender...
En effet, comment apprécier à sa juste valeur un brûlot aussi baclé niveau production et mixage ? On savait Tolkki totalement démotivé et résigné, les promoteurs refusant de faire tourner Revolution Renaissance, tuant ainsi ce projet dans l'oeuf. Ainsi savait-il, alors que l'enregistrement de ce Trinity était terminé, que le groupe n'aurait plus d'avenir après cette sortie. Désabusé, le virtuose du grand nord s'est donc comme "débarrassé" d'un produit pourtant prometteur et rondement bien écrit...
Les compositions sont là, bien en place, frôlant et tutoyant même les grandes heures de Stratovarius. Les mélodies percutent, les riffs certes simples rappeleraient presque les heures glorieuses des Destiny ou autres Infinite. Car si on devait rapprocher cet album d'une galette Stratovarienne, on nomerait certainement ces deux-là.
Si un "A Lot Like Me" ne vous prend pas aux oreilles avec son refrain ultra hymnesque, si un "Marching with the Fools" ne vous enchante pas par son inspiration pleine de fraîcheur, si l'éponyme et épique "Trinity" ne vous accroche pas un léger frisson, c'est que... bah c'est que la production vous a gelé sur place. Et il y aurait de quoi...
Après une écoute, on ne peut que relever ce défaut assez flagrant. Et ceci surtout au niveau du chant. Car si le côté instrumental tient la route malgré un total manque de profondeur (guitares à peine retraitées, batterie assez martiale, synthés parfois mal compressés, basse quasi inaudible à certains moments...), le chant est ici tellement brut que le pauvre Gus Monsanto (ex-Adagio) n'est absolument pas mis en valeur. Quasiment aucun mixage, aucun écho, un timbre trop mis en avant et par moment criard voire faux : la voix n'a visiblement été aucunement corrigée en post-production...
Alors, est-ce que l'ami Tolkki s'est précipité une fois le tout enregistré, n'ayant aucune envie de se "casser la tête" sur le mixage ou mastering ? Ou bien est-ce un choix encore douteux de la part d'un artiste-producteur aux décisions parfois criticables (je vous renvoie ainsi aux derniers albums de Vision Divine et Minuetum "mixés" par ses soins)... ? Nous ne le serons certainement jamais...
Espérons tout de même que cet ultime disque de Revolution Renaissance ne sonne pas le glas d'une carrière riche en évènements. Car Timo sait encore composer, sait manier son manche avec brio (les soli sont ici assez riches et parfois originaux), sait toujours nous enchanter... Le final "Frozen Winter Heart", ballade ultime (où le chant ne dérange presque pas, si ce n'est qu'il aurait dû être mis plus en retrait) ou des tubes tels que "Falling to Rise" et "Just Let It Rain" ne peuvent que nous confirmer dans cette impression. Alors, monsieur Tolkki, on vous dit quand même merci... Même si, même si... Bref, vous l'aurez compris...
Note : 7/10
Revolution Renaissance sur La Grosse Radio Metal