Welcome to the Temple
Quelle belle soirée de metal n' rock à Eragny en ce vendredi soir ! Afin de fêter la parution prochaine de leur premier album et étrenner les nouveaux titres en live, les gars de Temple of Silence se sont offerts un Free Friday des plus chaleureux en compagnie des potos de Frantic Machine et des parisiens de Gohrgone. Le tout en famille, devant un public fait de passionnés et de potes.
GOHRGONE
Tout débute avec le deathcore symphonique plutôt rentre dedans et original de Gohrgone. Un show que nous n'allons suivre que partiellement étant happés par plusieurs discussions imprévues mais dont nous avons suffisamment vu de chansons pour en parler ici. Et pas en mal.
Si le début du concert est compliqué niveau ambiance, le public étant encore en train de discuter ou boire en toute convivialité, le jeune combo ne se démonte pas à l'image de son chanteur Seb Otis qui n'hésite pas à relancer les débats après un bide imprévu niveau harangage de foule après le second titre.
Bien lui en a pris car c'est ensuite un Covent très impliqué qui suivra les envolées modernes et orchestrales (sur sample) d'un groupe qui sait parfaitement gérer l'espace dans un bruit metal des plus dévastateurs.
Si on a parlé du frontman parfaitement en voix et hurlant toutes ses tripes, soulignons aussi la présence du charismatique Al Simmons derrière la basse se muant par moments en second frontman. Derrière, les grattes menées Eddy et son comparse assurent parfaitement l'exécution de compositions à la fois complexes et in your face, parfaitement soutenues par la puissance du batteur Anciles.
Une bonne découverte, et cela tombe bien car Gohrgone vient tout juste de sortir son premier opus intitulé A Divinis et dont le morceau titre est à découvrir sur notre webradio.
FRANTIC MACHINE
Ils sont de retour et en pleine forme ! The Beginning les avait révélés notamment via feu notre émission hebdomadaire La Housse à Gratte, depuis nous ne savions plus trop ce que Frantic Machine était devenu. Leur retour en grâce vient de s'opérer avec un solide second opus intitulé Peace of Mind, album qui sera chèrement défendu ce soir.
Visiblement en rôdage sur ses nouvelles compos, le quatuor ne se cache derrière aucune excuse et exécute son set avec puissance et grande passion. Pas épargné par des soucis de micro en début de concert sur l'éponyme "Peace of Mind", le frontman Seb ne s'en laissera pas compter et saura parfaitement tenir en haleine la foule tout en délivrant ses riffs ainsi que son chant racé dans une attitude rappelant par moments James Hetfield.
Très efficaces de part leur lourdeur et leur côté martial guerrier, les nouveaux morceaux font mouche. Tous axés autour de refrains simples et répétés pour faire participer la foule (à l'image de ce "No Freedom" qui résonne encore dans les têtes à l'heure où sont écrites ces lignes), le quatuor balance sa musique sans faiblir et le headbang se veut frénétique à chaque instant.
Scéniquement, la formation montre sa grande aisance, à l'image d'un Tiseb très joueur avec son batteur Eric et un Blitz très habité derrière sa basse, tous deux se donnant sans compter au niveau des choeurs dès que cela est possible. Frantic Machine s'amuse et n'oublie pas les potes, dédicaçant un "Fantasy" non prévu dans la setlist aux deux guitaristes de Wizzö présents dans le public.
Le premier opus n'a bien entendu pas été oublié, pour des compos plus metal axé thrash old school et un effet boeuf garanti. Quid ainsi de la "ballade orientale" (qui n'a rien d'une douceur) "Taliban Bolero", le rentre-dedans "Scream of Rage" qui porte bien son nom ou l'excellente conclusion "Legalize" à l'heure du bédo.
Un beau retour en force qui promet beaucoup pour la suite lorsque le groupe aura parfaitement chauffé son set. On attend déjà les prochaines dates avec impatience.
Setlist :
Peace of Mind
No Freedom
My Needs
Liar
Taliban Bolero
Face to Face
The Other Me
Scream of Rage
Fantasy
Legalize
TEMPLE OF SILENCE
C'est sur une entame très étonnante que Temple of Silence prend place. Un vieux tube des années 30 pour lancer un show rock metal, ce n'est pas banal... mais le groupe que nous avons en face de nous ce soir n'a rien d'une formation lambda. La claque que nous allons recevoir en leur compagnie n'en sera que plus cinglante.
Laul Nico derrière le micro exerce son rôle de frontman avec passion et force, se muant en maître de cérémonie et véritable guide pour nous faire visiter les fondations d'un des futurs monuments du genre en France. Il n'hésite pas à nous laisser les clefs et amener le public dans son univers, accompagné de musiciens professionnels à l'exécution et présence scénique diaboliques. Et ce n'est pas une indigestion de bière ambrée ou la perte de sa ceinture annoncée après l'excellent "I Need" qui viendra troubler le bonhomme.
Survolté, le public se lâche à l'image des membres de Gohrgone particulièrement festifs aux premiers rangs au côté d'un jeune homme dont nous parlerons dans quelques instants. En attendant, le set se déroule sans autre accro, Temple of Silence prouve qu'il est déjà habitué à ce genre de rendez-vous et que le travail derrière a été important. Que dire d'ailleurs du batteur Aurélien Ouzolinas, absolument bluffant derrière les fûts jusqu'à ce solo exceptionnel ? Entouré par de tels talents, avec également Shag à la basse et une paire de guitaristes expérimentés (messieurs Philippe Kalfon et Olivier Spitzer) mais toujours aussi jeunes dans leur envie, Laul ne pouvait qu'être heureux d'ainsi partager sa fougue avec le Covent.
Quant à la setlist, elle se veut entièrement consacrée au premier album à venir en 2015. Pas de reprise, pas de chichi, que du 100% personnel. Entre rock et metal aux tonalités parfois modernes, parfois hard, parfois indus, le Temple s'ouvre à nous et impose quelques tueries comme "I Will Walk", l'amusant "The Answer" ou le tube "God Is War". Nous avons déjà mentionné "I Need", mais comment y résister ? Même la ballade "The End" se prête parfaitement au jeu, jusqu'à ce "The Only One" qui termine le set avec force et un début direct - contrastant parfaitement avec les quelques "fins sèches" dont le groupe semble friand.
Termine le set ? Ce qu'on croyait. Puisque Temple of Silence se permet le luxe d'un rappel en réinterprétant "Fight or Die", mais avec l'apport d'un guest spécial au chant : Julien Perdereau, guitariste-choriste de Kozoria et chanteur de Jerk. Un jeune loup de 19 ans qui donne tout et s'en sort admirablement bien, félicité ensuite par les membres du groupe ainsi que le public. Une apothéose pour une formation au grand choeur qui n'oublie déjà pas ceux qui l'aiment, voici qui est prometteur pour l'avenir...
Des combo comme Temple, il y en a peu en France. Alors profitez-en et soutenez-les dès que le premier disque sera disponible, ils le méritent bien !
Setlist :
(Dream a Little Dream of Me de Doris Day sur bande)
Love to Blind
Fight or Die
Delirium
God Is Law
I Need
The Beginning of the Rage
Aurel Drums Solo
I Will Walk
The Answer
The End
Love Routine
Before Leaving
Welcome My Friend
The Only One
Fight or Die (feat. Julien Perdereau de Kozoria et Jerk)
Photos :
Gohrgone : © 2014 Céline Brung / Céline B. Photos
Frantic Machine & Temple of Silence : © 2014 Béranger Bazin / Lykh'arts
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite des photographes