C’est parti pour le Stoned Gatherings, le fameux rassemblement des amateurs de stoner rock ou de desert rock, comme vous voulez. John Garcia, la voix de Kyuss, Unida, Slo Burn et Hermano passe par le Glazart pour réchauffer une capitale qui commence à tomber dans des températures hivernales, accompagné de deux excellentes premières parties de premier choix qui commenceront à faire chauffer le chaudron devant la scène.
Komatsu
On balance le corps vers l’avant et ça bouge, la salle est déjà bondée dès les premières notes des samples de Komatsu qui va affoler la salle du XIXème arrondissement et ce dès l’entame de leur show. « Nous sommes de Hollande, des Pays-Bas ». Le public répond, accroche d’emblée. Ils ont une attitude, le bassiste envoie bien, en vrai poseur il balance les épaules à chaque note sortie de ses quatre cordes, les jambes bien écartées, la casquette bien vissée sur la tête, les yeux rivés sur son manche à travers ses lunettes. Leur musique montre des titres bien faits, taillés pour la scène avec des riffs de guitares apportant un « p’tit » quelque chose de supplémentaire au côté entêtant de leur stoner/sludge surchargé de gazoline. Et toujours de petites notes de guitares qui transcendent la musique comme sur « Hail to the King », « New Low », ou « Blackwater » (clin d’œil au titre de Kyuss ?).
Il est temps d’aller faire un tour sur le stand de merchandising assez original : vestes de l’armée au nom de John Garcia d’un côté jusqu’à des platines où un DJ peut y mettre des 33 Tours bien planants, en passant par une boule à neige, sans oublier les traditionnels cds et autre T-Shirts.
Steak
Non, je ne vous ferai pas de jeux de mots ou de blague au sujet du deuxième groupe qui investit les planches. Je parle des anglais de Steak ! Leur musique est proche de celle d’un Kyuss, bien gras des premières heures et surtout la voix du chanteur Kippa qui a les intonations de celles de John Garcia. Ça ondule dans la salle, tranquillement, la musique nous fait dodeliner de la tête, bercée dans ce rassemblement d’amateur de musiques planantes.
John Garcia
Avant que John Garcia ne monte sur scène avec ses pintes d’un liquide orangé… (Vodka orange ?), ce sont les musiciens qui l’accompagne qui viennent jouer les premières notes de l’intro… ce sont Ehren Groban (War Drum), Mike Pygmie (You Know Who) et Greg Saenz (You Know Who, The Dwarves), les Californiens du desert rock sont dans la place et cela se ressent dès « Caterpillar March ».
La musique de Kyuss sera au rendez-vous avec le sublime « One Inch Man », le rampant « Gloria Lewis », le déstructuré « El Rodeo » et l’entrainant « 800 » (qui sera suivi de suite par « July » (Slo Burn) où le travail du batteur Greg Saenz est monstrueux avec sa tronche de killer.
Quant aux morceaux de l’album solo de John Garcia, un titre comme « Rolling Stoned » et cette mélodie entêtante de guitare transcende le titre en live comme « My Mind » ou « Flower » qui montrent la puissance de Garcia qui sait pousser sa voix dans ses derniers retranchements.
La scène c’est ça. Aller au Glazart, jouer pour son public et envoyer 18 titres. Et là mon gars, tu n’as pas le droit au prompteur, comme sur les scènes plus grandes et plus hautes, caché dans des faux retours pour permettre au chanteur de ne pas trop se perdre. John Garcia, lui à la classe. Le Dandy Stoner avec sa gestuelle si fluide et particulière parait envoûté par la musique dont il est le parrain, le précurseur de cet esprit. Parfois on le sent s’élever comme un shaman.
Il berce son pied de micro attendant le moment où il va intervenir après de longues et belles intros interprétées par des musiciens qui ont le respect de la musique et des groupes dans lesquels Garcia a joué pendant que sa jambe reste suspendue en l’air. De son micro, sa voix si particulière n’a toujours pas pris une ride. La classe internationale !
La clope au bec, il nous présente les musiciens qui l’accompagne. Il nous dit que c’est « The last song » et que nous sommes des « beautiful people » dans une « beautiful City ». C’est marrant de voir comment les gens peuvent quitter une salle lorsqu’un chanteur leur dit que c’est le dernier morceau. Mais ce n’est pas vrai ce sont des menteurs cher public, c’est pour faire monter la sauce, revenez il fait trop froid dehors ! John Garcia bouge des épaules sur les dernières notes, un mec se met à slammer, la chemise de John commence à être trempée.
Le rappel est très long et à la fin les gens gueulent « Kyuss, Kyuss, Kyuss… ». Ça tombe bien les guitares nous balancent de la musique du groupe de Palm Desert. Je note le titre pendant qu’un mec me montre la setlist sur son très joli Smartphone « Merci l’ami je l’ai en tête aussi cette setlist de tuerie du désert de cactus qui pique le cul !! ». Visiblement, John a des problèmes avec ses oreillettes mais n’entache en rien ses performances.
Le rappel est dément, « Supa Scoopa and Mighty Scoop », « Green Machine » et « Whitewater » viendront clouer un public en ébullition.
Pendant ce temps là, un mec à côté de moi part dans un trip…bon ou mauvais on le saura le lendemain aux infos de BFM si s’en était un mauvais. Il titube mais ça se trouve il n’a rien pris et c’est seulement la musique qui le déchire « façon puzzle ». Enfin comme on dit dans les bistrots qu’a fréquenté notre Président pendant « 30 ans » (c’est lui qui le dit, bonjour la cirrhose !) : « Moi je dis ça, je dis rien… »…
Lionel / Born 666
Setlist John Garcia:
Caterpillar March (Kyuss)
Rolling Stoned
One Inch Man (Kyuss)
My Mind
5000 Miles
The Boulevard
Gloria Lewis (Kyuss)
Flower
El Rodeo (Kyuss)
Argleben
Space Cadet
Saddleback
800 (Kyuss)
July (Slo Burn)
All These Walls (aka Catus Jumper)
Rappel:
Supa Scoopa and Mighty Scoop (Kyuss)
Green Machine (Kyuss)
Whitewater (Kyuss)
Photos : © 2014 Lionel /Born 666
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