Du lourd au Nouveau Casino
A l'occasion du Pure Heavy Tour, Audrey Horne s'est éclaté lors de quatre concerts hivernaux à Paris, dont un à Paris qui a particulièrement excité les hardos présents pour une heure et demie de hard rock pur et dur. Les Norvégiens ont choisi deux groupes assez différents pour ouvrir la soirée : '77, un groupe fortement influencé par AC/DC, et Pet the Preacher, un groupe de stoner qui a permis de commencer la soirée sans trop se presser.
Pet the Preacher
Loin de commencer sur les chapeaux de roues, la soirée est ouverte par le power-trio danois Pet the Preacher, qui se place dans la pure tradition stoner, avec les riffs typique et cette rythmique lente qui ne bougera pas pendant le demi-heure qui leur est impartie. Les codes du genre sont si bien respectés que la basse couvre tous les autres instruments, laissant peu de place aux riffs et à la batterie. Si les fans du genre sont comblés, les amateurs de vitesse font preuve de patience.
On remarque que le frontman Christian Hede Madsen, à la voix bien élevée au whisky, se montre très communicatif avec le public et ne cache pas sa joie de tourner avec Audrey Horne et '77. Il peut aussi être heureux de voir le Nouveau Casino se remplir petit à petit à mesure que le set de son groupe avance, ce qui n'a pas été le cas la veille à Colmar, comme l'a rapporté Sanguine_Sky sur place.
A défaut de sortir du carcan stoner, Pet the Preacher a su donner un concert réjouissant pour qui aime le genre, malgré un manque d'équilibre sonore et un problème de guitare sur "Let Your Dragon Fly". Un set sympathique qui semble avoir contenté le groupe comme le public.
Setlist :
Into a Darker Night
I'm Not Gonna
Let Your Dragon Fly
Remains
Kamikaze Knight
What Now
'77
On passe maintenant à un style complètement différent avec '77. La rythmique s'accélère et les structures des chansons se font plus simples. Les Espagnols font dans le hard rock joyeux et groovy, mais ont malheureusement du mal à s'écarter de l'ombre d'AC/DC. Chaque riff rappelle le géant australien, ce qui laisse malheureusement peu de place pour que le groupe montre sa personnalité.
Au-delà de ça, le groupe se débrouille bien sur scène, les musiciens sont en place et jouent bien. Il faut cependant s'habituer à la voix nasillarde d'Armand Valeta et adhérer aux pitreries de son frangin soliste, qui développe un jeu de scène singulier, avec ses drôles de déhanchés et sa pratique étonnante du moonwalk. LG Valeta s'amusera même à descendre dans le public pour monter sur le comptoir du bar et y jouer un solo.
Très à l'aise avec le public, '77 a su faire passer un bon moment au public pendant ses 45 minutes de set avec une attitude de scène très marquée et des chansons faites pour taper du pied. Un groupe qui a un potentiel intéressant, mais qui reste trop attaché à AC/DC.
Setlist :
We're '77 (Promised Land)
High Decibels
Maximum Rock and Roll
Down and Dirty
Things You Can't Talk About
Less Talk (Let's Rock)
Stay Away From Water
Your Game's Over
Big Smoker Pig
Audrey Horne
Place maintenant à la tête d'affiche de la soirée, Audrey Horne, qui vient pour la seconde fois à Paris en 2014, mais cette fois avec un nouvel album, Pure Heavy, sous le bras. Bien fiers de leur nouvel album, les Norvégiens vont en jouer plus des deux tiers, avec les rapides "Holy Roller" ou "Into the Wild", ou les tubes en puissance "Out of the City" et "Waiting for the Night". La setlist est essentiellement composée du dernier album et de Youngblood, qui sont représentés par sept titres chacun. Un seul survivant de l'album Audrey Horne est présent : "Blaze of Ashes".
Non content de délivrer des titres musclés et bien ficelés, les cinq musiciens sont à bloc sur scène. Thomas Tofthagen et Ice Dale se renvoient la balle à la guitare et n'hésitent pas à prendre des poses dignes de Dave Murray et Adrian Smith d'Iron Maiden pendant leurs solos harmonisés, pendant que Kjetil Greve et Espen Lien maintiennent la rythmique en place. Ce dernier continue d'ailleurs son délire sur "Funky Town", bien suivi par le public.
Devant ce joyeux bazar, le frontman Toschie s'éclate à bouger partout sur scène et à se montrer plus proche du public que jamais, multipliant les regards complices et les bro-fists et fait même monter une jeune fan sur scène pendant "Waiting For The Night". Comme lors du concert avec Grand Magus, le chanteur descend dans le public et fait le tour de la fosse, accompagné brièvement de Thomas à la fin.
Devant un tel déploiement d'énergie sur scène, le public est forcé de suivre le mouvement, qui se traduit en moshs en tout genre, qui prendront de l'ampleur à partir du tube "Pretty Little Sunshine". Non content de bouger, le public se montre très participatif, en chantant notamment le solo de "Youngblood", les refrains de "Redemption Blues" ou encore "This Ends Here" à tue-tête.
Toujours aussi à l'aise sur scène, Audrey Horne se concentre sur les chansons qui fonctionnent en live, en mettant en avant ses travaux récents. La complicité entre chaque membre et leur joie communicative montre qu'ils ont trouvé leur voie. Le public l'a bien compris et n'a pas manqué de s'éclater sans retenue devant un groupe qui n'en finit pas d'impressionner.
Setlist :
Muppets Show theme song [sur bande]
Wolf In My Heart
Holy Roller
Youngblood
There Goes a Lady
Volcano Girl
Out of the City
Tales From The Crypt / Solo de batterie
Pretty Little Sunshine
Into The Wild
Show and Tell
Blaze of Ashes
Straight Into Your Grave
Rappel :
Redemption Blues
Waiting For The Night
This Ends Here
Photos : ©2014 Fanny Storck.
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.