Foreigner se plie en 4 sur scène
Le célèbre groupe de hard FM a décidé, à l'approche de ses 40 ans de carrière, de sortir un album live aux allures de best of. En effet, la tracklist laisse la part belle à 4, album le mieux vendu du groupe, dont certains titres sont remis au goût du jour. Agrémenté de quelques digressions musicales pertinentes et d'autres titres-phare de la carrière des Américains, ce live de qualité ravira ses fans en manque d'un nouvel album.
C'est un cliché connu de tous, les vieux sont nostalgiques. Foreigner n'est pas étranger à cet adage avec son nouvel album live, The Best of Foreigner 4 & More. N'ayant pas sorti d'album depuis 2009 (le dernier-né de la famille s'intitule Can't Slow Down), le groupe se replonge dans son glorieux passé le temps de deux concerts à Atlantic City début octobre, qui ont été enregistrés pour l'occasion.
Pas bête, le groupe pioche dans son plus grand succès : 4. Derrière ce titre simple et emblématique se trouve le plus gros triomphe de Foreigner. Sept millions de galettes vendues aux Etats-Unis (rien que ça !), sept singles et une réédition en 2001, le groupe a attendu que la prescription tombe pour remettre le couvert et sortir son cinquième album live.
S'il ne faut évidemment pas chercher la nouveauté ici, force est de constater que le travail est bien fait. Le son est limpide, tous les musiciens s'expriment à la perfection, que ce soit le sympathique chanteur Kelly Hansen ou l'homme-orchestre Tom Gimbel, guitariste qui devient saxophoniste sur le tube "Urgent" ou flûtiste sur la ballade "Say You Will". Pas un pet de travers, Mick Jones tient sa bande comme il faut et conserve la propreté à laquelle le groupe nous a habitué.
C'est une habitude chez les groupes de hard rock qui prennent de l'âge, Foreigner ne passe pas à côté de l'éternel set acoustique en milieu de concert, composé de "Girl on the Moon" et "Say You Will". Ce petit instant douceur permet à Kelly de faire parler son âme de crooner, avec son timbre suave qui ne le fera pas rougir devant son prédécesseur Lou Gramm.
Côté setlist, on se retrouve avec la quasi-totalité de 4. Les pinailleurs regretteront "Luanne" ou "I'm Gonna Win", mais les fans jubileront sur "Break it up" ou le tube "Jukebox Hero", rallongé pour l'occasion, qui clôt le disque. A côté, le groupe dissémine certains indispensables, comme "Cold As Ice" (avec un petit clin d'oeil à Deep Purple), "Hot Blooded" ou encore l'éternelle ballade "I Wanna Know What Love Is", tellement sucrée qu'elle en donnerait des carries (comme Europe). Seule l'épique "Starrider" manque à l'appel dans les classiques éternels.
Le regard fixé dans le rétro-viseur, Foreigner se fait plaisir et fait plaisir aux nostalgiques de la grande époque du groupe. L'heure n'est pas à l'innovation, mais à la leçon d'histoire, un peu remise au goût du jour, sans pour autant évaporer l'aspect kitsch des compos qui fait aussi leur charme. On regrettera la présence de blancs entre chaque morceaux, qui enlève l'impression d'unité de l'ensemble.
Photo : © 2011 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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