Christmas Metal Show (Drakkar, Break this Cycle, Dysentery et Gohrgone) au Buzz (20.12.2014)

Le Buzz? C’est quoi? C’est où? C’est simple tu montes la rue Oberkampf, tu passes devant le Nouveau Casino, tu vas jusqu’en haut et arrivé au boulevard de Belleville tu tournes à gauche et c’est à 200 mètres, juste en face d’une belle salle qui est le Zèbre sur l’autre trottoir…

 

Gohrgone


Ce soir, Thanatos Production présente sa 9ème et dernière soirée de l’année Metal Show avec comme programme Drakkar, Break This Cycle, Dysentery et Gohrgone. L’endroit est avenant avec un grand bar et doté d’un sous sol bien isolé où se trouve une petite scène. Pour les groupes qui défileront dessus ce soir, la batterie se trouve dans un « aquarium » ce qui ne manquera pas de faire rire les musiciens en se moquant de leur batteur respectif.
 

Gohrgone


Les Franciliens de Gohrgone inaugurent les planches en nous envoyant un Death bien enlevé. L’ambiance est bon enfant et les musiciens s’amusent bien, en piquant le chapeau du bassiste Al Simmon, se le repassant entre eux. Seb Otis au chant, tatoué et musclé sait balancer des growls bien à propos. Ils étaient passés au Coven Garden d’Eragny le mois dernier avec Temple of Silence et Frantic Machine. Leur Deathcore passe bien dans la salle où les amplis sont placés contre les murs latéraux donnant un excellent son aux différents groupes qui se relayeront sur scène. Sur les derniers titres le bassiste, coincé entre les musiciens de devant et « l’aquarium » viendra devant la scène pour pousser ses growls dans un duo énergique poussé par la puissance des guitares.
 

Dysentery


A peine le temps de se réhydrater que les parisiens de Dysentery arrivent pour sortir les doigts du cul de leurs « trouffions », fanbase indécrottable. Les quatre « Horse French » montent sur la petite scène, c’est le max qu’elle puisse contenir pour nous balancer leur Death des plus singuliers. A priori, ils ont pris de l’assurance et sont de plus en plus à l’aise sur les planches. Pas de frime, Mathieu David y va de ses blagues grâce, déjà au nom du groupe mais aussi à certains des titres joués ce soir comme « celui qui parle de sodomie » avec « Brown Love » (amis poètes et du bon goût…) ou encore « Chernobeast » qui « traite du nucléaire, original pour un groupe de Thrash… » comme le dit le chanteur ou encore l’imagé « Fecal Vomit », je vous laisse imaginer la scène…
 

Dysentery

Dysentery


Le groupe est en place, carré, même si les blagues fusent, cela n’entache en rien leur prestation faite de titres accrocheurs taillés pour déclencher des Mosh Pits en live. Bon, ce n’est pas le cas ce soir à cause de l’exigüité de la salle mais à n’en pas douter ce sera pour la prochaine ! Mathieu possède cette aisance naturelle dans la voix qui vous « troue le cul » en la modulant à son aise, ce puissant growl qui ferait crier un porc de joie tout en mangeant un être humain devant les yeux amoureux d’un Hannibal Lecter en rut. Le public adhère aux riffs incisifs et rapides de Joris Bouiges le guitariste et du mur rythmique géré par Aurélien Dervaric à la basse et de Julien Courgeau aux baguettes caché derrière sa vitre en plexiglas.
 

Break this Cycle


Un break puis le public se perd dans les méandres des couloirs et des escaliers, ou plutôt autour du bar, puisque dès les premiers accords de Break this Cycle la salle s’évapore. Ce qui n’est pas sans interpeler le chanteur qui aimerait savoir où sont passés les métallos. Bah devant une bière pardi ! Dommage car le Grind Death technique des Franciliens n’a rien à envier à ses ainés. La qualité des musiciens n’est pas entamé et ce malgré un public restreint, ce qui montre le sang froid de Break this Cycle qui n’en a que faire du nombre de personne venu headbanguer au son de leur musique extrême. Sur les derniers morceaux, un de leurs amis vient pousser le growl des plus porcins avec le chanteur jusqu’au-boutiste. Pour ceux qui sont restés à l’étage, je trouve cela dommage de ne pas « prendre » votre bière et de ne pas descendre les quelques marches qui vous séparent des musiciens.
 

Break this Cycle


Les Belges sont dans la place, les flight cases traînent à l’étage devant l’escalier, les musiciens boivent des coups avec les fans avant de nous renvoyer quelques années en arrière (1988) avec leur Heavy Metal qui n’a pas vraiment pas pris un coup de vieux. Whiskey Coca à la main, les musiciens prennent leurs instruments, les descendent au sous sol, mais…dans Drakkar ils sont six et vu la scène il va falloir faire de petits changements. Pendant que les belges trouvent une solution tout en rigolant et plaisantant avec l’ingénieur du son pendant le soundcheck…
 

Drakkar


Drakkar n’a pas hésité et s’est installé au-delà de la petite scène pour s’installer parmi le public qui a, il faut le reconnaître, déserté les lieux à cette heure tardive. Peu importe, cela n’entachera pas la motivation des musiciens qui, comme le dira après le show Leni Anderssen au chant « que l’on soit 50 ou 1000 on se donnera toujours à fond pour notre public ». C’est donc la première fois qu’ils jouent à Paris et les quadragénaires ne s’économisent pas, entre présentation des titres par un Leni des plus punk à la « Paul Di'Anno in your face » et les trois guitaristes des plus expansifs : on en a pour nos 7 € dépensés. Que dire de la vitalité de ces musiciens qui se sont reformés il y a à peine deux ans pour nous sortir leur nouvel album Once Upon a Time... in Hell! après 25 ans d’absence, comme si le temps s’était arrêté soudainement sur l'horloge du Mont des Arts à Bruxelles.
 

Drakkar


Sur scène, les musiciens prennent du plaisir à l’image des guitaristes et du bassiste qui s’échangent des sourires lorsque Patrick Thayse change de guitare (« c’est normal il a toujours un problème avec son instrument sur scène »). Ce n’est pas un groupe de frimeurs, ils pensent d’abord à nous en nous délivrant des titres de leur dernier album comme l’hommage qu'ils font à la France juste avant que le sample qui entame le magnifique titre « War » ne débute avec un « Ici Londres les Français parlent aux Français… ». On sent les musiciens très émus pendant ce titre. Mais le fameux X-Rated datant de 1988 n’est pas en reste puisque le groupe lui fait hommage avec « Rise and Fight » ou « Lords of the North « qui, à la sauce de l’époque Speed Metal entre un Accept et un Helloween, a fière allure.
 

Drakkar


Mais Drakkar à la sauce 2014 montre qu’il a absorbé les influences de chacun des musiciens pour en faire un melting-pot des plus agréables et intéressant à l’image d’un « Yerushalayim A.D.1096 », d’un « Saint Bartholomew's Night » ou encore d’un « A Destiny That Does not Heal » qui terminera le concert devant un parterre loin d’être des plus rempli, mais des plus motivé. Merci à nos cousins du Nord pour ce moment inoubliable.

Lionel / Born 666

 

Photos : © 2014 Lionel /Born 666
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