Désormais réglée comme une horloge, la troupe suédoise Engel nous livre sa quatrième œuvre, Raven Kings, deux ans après un Blood of Saints un léger ton en dessous de ce a quoi nous avait habitué le combo. Désormais sous la houlette du label suédois Gain Records/Sony Music, ce nouvel album nous réserve quelques changements …
En effet, habitués aux changements de line-up, c’est encore le cas avec cette nouvelle mouture. Nouveau batteur en la personne de Oscar Nilsson, officiant également au sein de Miseration et Despite remplaçant Jimmy Olausson. L’autre revirement de personnel n’est pas moindre, car il s’agit du chanteur. En effet Magnus Klavborn, présent depuis les débuts du groupe a quitté Engel pour rejoindre The Duskfall, dont le nouvel album est récemment sorti, et le bougre est donc remplacé par un certain Mikael Sehlin, jusque là vocaliste chez Degradead.
Même si Niclas Engelin n'apparait ni sur les photos promo, ni sur la vidéo, il fait bel et bien parti du groupe !
Ceux qui connaissent déjà Degradead savent donc à quoi s’en tenir, car le jeune frontman s’en sort très bien derrière le micro, et donne aux mélodies une dimension plus Heavy, ayant un timbre s’y prêtant à merveille, tandis que son prédécesseur apportait lui une touche plus Pop, voir Néo-metal à l’ensemble. Et ce qui est dommage, c’est qu’au final, entre Degradead et Engel, les différences sont désormais minimes, les deux formations évoluant dans un Mélodeath moderne, très influencé par les récentes sorties d’In Flames par exemple, et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Niclas Engelin a d’ailleurs rejoint ces derniers pour combler le manque laissé par Jesper Stromblad …
Car oui, sur ce Raven Kings, Engel use moins d’artifices électroniques modernes (exit la dubstep), et se concentre sur les riffs, s’enchaînant tel un rouleau compresseur, tous présents pour nous briser la nuque en un temps record. Qu’ils soient plus thrashy à l’image de « Denial », ou plus modernes « My Dark Path » ou « Salvation », les suédois nous livrent ici leur travail le plus efficace à ce jour, surtout que ceux-ci sont surplombés par des mélodies et des refrains on ne peut plus efficaces, délivrées par un vocaliste en forme, prouvant qu’il a bel et bien sa place au sein du quintet.
Varié, cet album sait donc l’être, enchainant les ambiances différentes, comme sur la ballade oppressante « I Am The Answer », où les vocalises semblent avoir été écrites pour Klavborn, ou « When The Earth Burns », démarrant pied au plancher sur une rythmique hypnotique, alternant entre puissance et légèreté lors d’un refrain ambiant prenant. Les gaillards nous avaient déjà fait le coup sur la précédente galette, et ils réitèrent ici avec une piste finale très proche du Heavy Metal si bien que ce « Hollow Soul » a de forts relents de Nocturnal Rites sur les couplets, pour une piste qui s’avère être une des plus réussies de l’album.
Côté production, tout ici sent le professionnalisme, et avoir confié le mix à Jacob Hansen (Pretty Maids, Evergrey) plutôt qu’à Tue Madsen (Mnemic, The Haunted) fait le plus grand bien à Engel, qui gagne ici en fluidité, misant moins sur la compression, marque de fabrique de ce cher Madsen.
Engel ne révolutionne pas son univers et continue à proposer un travail de qualité qui ravira à coup sur les amateurs de Metal moderne easy listening. Les Suédois sont désormais passés au stade de valeur sûre dans leur domaine, et au vu de leur carrière, c’est amplement mérité.